Les Français ont découvert ces derniers mois que 80 % des principes actifs de leurs médicaments étaient fabriqués en dehors de l’Union européenne. Les huit entreprises de santé françaises qui constituent le G5 Santé veulent inverser cette statistique : non seulement la majorité de leurs principes actifs sont fabriqués en Europe, mais il développe de nouveaux projets d’investissements dans l’Hexagone.
À l’occasion d’un colloque organisé par le G5 santé ce matin, les huit entreprises françaises qui le constituent reviennent sur les leçons à tirer de la crise, et surtout sur leur positionnement particulier dans le paysage pharmaceutique français. Selon une étude du cabinet Carefactory, les principes actifs de 83 % des médicaments produits par les entreprises du G5 Santé ont au moins une localisation de leur production en Europe ; pour les autres étapes de fabrication, c’est plus de 90 % des médicaments qui sont produits en Europe. Un motif de fierté pour ces industriels qui font des choix opposés à la tendance globale : 80 % des principes actifs sont fabriqués hors de l’Europe, avec un fort tropisme en Chine et en Inde.
En outre, l’étude souligne que les traitements produits par les entreprises du G5 « comptent beaucoup pour les Français », explique Daniel Szeftel, du cabinet Carefactory. Selon l’analyse faite à partir de la base de données de l’assurance-maladie, en 2018, 84 % des Français ont consommé dans l’année au moins un produit de santé du G5. Et plus de la moitié ont recours à l’un de ces médicaments dans le cadre d’un traitement chronique d’au moins 6 mois. « L’empreinte sanitaire du G5 santé est également majoritaire dans de nombreuses affections chroniques et classes de médicaments », ajoute Daniel Szeftel. Ainsi, en volume de patients, les médicaments du G5 santé sont largement utilisés dans le traitement des maladies coronariennes (80 %), l’antalgie (79 %), les produits dérivés du plasma (75 %) ou encore les antithrombotiques (67 %).
En sus de leur engagement à privilégier la fabrication de leurs produits sur des sites français et européens, les industries de santé françaises annoncent plusieurs projets d’investissements. Outre la relocalisation très médiatisée du paracétamol et la construction d’une usine de vaccins près de Lyon par Sanofi, le LFB a de son côté signé un partenariat avec la biotech française Xenothera pour la production de lots, pour les essais cliniques, d’un anticorps anti-SARS-Cov-2 dans le Covid-19 modéré. Chez Pierre Fabre, plusieurs projets sont en cours, dont la relocalisation de deux actifs en oncologie (biminetib et encorafenib) qui seront produits sur son site tarnais à partir de fin 2022. Enfin, Servier annonce un doublement des capacités de production de l'un des principes actifs (hespéridine) de Daflon d’ici à février 2023, grâce à la création d’une nouvelle unité de production et la mise en place d’un nouveau procédé de fabrication, ce qui va entraîner le recrutement d’une centaine de personnes sur son site normand.
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