Une nouvelle étude sur six cohortes européennes, impliquant près de 74 000 duos mère-enfant, suggère que le paracétamol administré pendant la grossesse augmente d’environ 20 % le risque pour l’enfant à naître de développer des troubles du spectre autistique (TSA) ou un trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH).
Publiée dans la revue « European Journal of Epidemiology », cette nouvelle étude conclut que l’exposition prénatale au paracétamol engendre une augmentation de 19 % du risque de développer des symptômes du trouble autistique, et de 21 % en ce qui concerne le TDAH, en comparaison avec des enfants non exposés. Cette augmentation du risque touche autant les filles que les garçons, mais semble légèrement plus marquée chez les garçons. En revanche, la prise de paracétamol par les enfants après la naissance n’est pas associée à un risque plus élevé de développer ces pathologies.
Les chercheurs rappellent que 46 à 56 % des femmes enceintes dans les pays développés prennent du paracétamol, cet antalgique étant considéré comme le plus sûr pendant la grossesse, à la fois pour la mère et l’enfant à naître. Cependant, plusieurs études ont déjà mis en évidence un lien entre l’exposition prénatale au paracétamol et de moins bonnes performances cognitives, des problèmes de comportement, des troubles du spectre de l’autisme (TSA) et des symptômes du TDAH. Les auteurs de cette nouvelle étude ont harmonisé les critères de mesures et d’exposition des différentes cohortes pour éviter les critiques dont ont fait l’objet de précédentes méta-analyses.
Au final, ils émettent plusieurs hypothèses pouvant expliquer les effets du paracétamol sur le développement neurologique de l’enfant à naître : une stimulation du système endocannabinoïde, une modification du taux du facteur neurotrophique dérivé du cerveau (connu sous le nom de BDNF pour Brain derived neurotrophic factor, une protéine impliquée dans la survie des neurones), un stress oxydatif dû à l’activation immunitaire induite par l’inflammation, des modifications au niveau de la neurotransmission, la perturbation du système endocrinien. Les chercheurs tombent d’accord avec les recommandations émises par leurs confrères lors de précédentes études : le paracétamol ne doit pas être interdit pendant la grossesse, mais doit être utilisé « seulement si nécessaire ».
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