Baptisé « Science à la pelle », le projet porté par les chercheurs Aude Bernheim et Vincent Libis est une pierre à l’édifice de la science citoyenne et participative. « On demande à chaque citoyen de sortir sa pelle et de venir nous aider », résume Aude Bernheim. La jeune femme rappelle en préambule que l’antibiorésistance est responsable de plus d’un million de décès chaque année et que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que ce nombre pourrait être multiplié par 10 d’ici à 2050 si rien n’est fait. « Tout simplement parce que les bactéries sont de plus en plus résistantes et qu’on manque de nouveaux antibiotiques. »
Or la plupart des antibiotiques proviennent de bactéries vivant dans le sol. Les antibiotiques communs ont déjà été découverts, c’est pourquoi les nouvelles molécules demandent plus d’efforts de recherche. Pour cela, l’équipe de recherche Évolution et ingénierie des systèmes mécaniques a mis au point de nouvelles approches basées sur le séquençage de l’ADN à très haut débit pour cibler les gènes nouveaux.
Terrain de prélèvement
Chacun a mis la main à la pelle ces derniers mois pour prélever des échantillons de terre au plus près du laboratoire, c’est-à-dire dans les parcs parisiens. Résultats : 2 000 souches ont été isolées, dont de nouveaux gènes en cours d’analyse, mais aussi une molécule surprise, la rapamycine. « Initialement cette molécule a été découverte sur l’île de Pâques. Il n’y avait pas besoin d’aller aussi loin puisque nous avons trouvé cet immunosuppresseur à la sortie de Denfert-Rochereau », sourit Vincent Libis.
Avec l’approche haut débit de l’équipe de recherche, la diversité des parcs parisiens sera vite épuisée. Les chercheurs en appellent aux citoyens volontaires pour étendre le terrain de prélèvement à toute la France métropolitaine et à la Corse. « La récolte des échantillons peut se faire partout, sauf dans les cimetières, à proximité d’élevages et dans les lieux interdits comme les propriétés privées ou les zones militaires », précise Vincent Libis. Quant à l’équipement nécessaire, il suffit d’une cuillère, d’un sachet refermable, et de quoi marquer l’échantillon de ses initiales et d’un numéro. Après avoir gratté la surface de la terre sur au moins 5 cm, il faut prélever l’équivalent d’une cuillère à soupe de terre. « Un seul gramme de terre contient plus de 1 000 espèces de bactéries différentes », remarquent les chercheurs. Il faut ensuite enregistrer l’échantillon sur l’appli MindLogger pour faciliter la géolocalisation, puis l’envoyer au Learning Planet Institute. « À partir de là, on prend le relais, ajoute Aude Bernheim. La carte interactive sur le site du projet permettra de suivre les découvertes. » À vos pelles !
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