La recherche en est encore au stade des études sur l’animal mais elle est prometteuse. Un médicament d’un nouveau genre a permis à des souris dont la colonne vertébrale avait été sectionnée de se déplacer, quatre semaines plus tard, quasiment aussi bien qu’avant la blessure. Les chercheurs espèrent pouvoir passer rapidement aux essais cliniques.
Les lésions de la moelle épinière pourraient enfin être réversibles. C’est l’espoir donné par un médicament testé sur des souris et dont les résultats ont été publiés hier dans la revue « Science ». Il s’agit d’un gel « supramoléculaire », c’est-à-dire un médicament constitué d’un assemblage de molécules, qui utilise des nanofibres pour imiter la structure de la « matrice extracellulaire ».
Dans cette étude, la colonne vertébrale des souris a été sectionnée. Les chercheurs ont attendu 24 heures pour leur administrer le traitement expérimental, parce qu’en vie réelle, les personnes victimes de lésion à la moelle épinière, que ce soit après un accident de la route, une blessure par balle ou pour toute autre raison traumatique, ne reçoivent généralement pas de traitement aussitôt. Quatre semaines après le traitement, les souris ayant reçu l’injection de ce gel autour de la moelle épinière pouvaient se déplacer quasiment aussi bien qu’avant la blessure, tandis que le groupe sans traitement restait totalement paralysé. Après dissection des souris, les chercheurs ont constaté une amélioration spectaculaire de la moelle épinière. Les extensions sectionnées des neurones, les axones, s'étaient régénérées et le tissu cicatriciel, potentiel obstacle à la régénération, était très réduit. De plus, une couche protectrice d'axones, importante pour la transmission de signaux électriques, s'était reformée. Des vaisseaux sanguins, qui apportent des nutriments aux cellules blessées, s'étaient développés et davantage de neurones moteurs avaient survécu.
Selon le Pr Samuel Stupp, directeur de l’étude menée par la Northwestern University, ce médicament fonctionne en utilisant les mouvements collectifs des cellules qui, soumises à certaines mutations, sont intensifiés. Les récepteurs des neurones étant naturellement en mouvement constant, explique-t-il, « faire danser les molécules thérapeutiques au sein des nanofibres aide à les connecter à leurs cibles mouvantes ». L’équipe du Pr Stupp espère présenter ce médicament à l’Agence américaine du médicament (FDA) courant 2022 et être autorisée à passer aux essais sur l’homme sans avoir à multiplier les tests sur d’autres animaux comme les primates, les systèmes nerveux des mammifères étant peu différenciés. Les chercheurs soulignent que ce médicament est sûr parce que ses composants sont éliminés en quelques semaines et deviennent des nutriments pour les cellules. De plus, « il n’existe actuellement aucun traitement des lésions de la moelle épinière ».
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