L’HOMÉOPATHIE ne peut en aucun cas se substituer aux traitements conventionnels mais elle peut apporter des solutions thérapeutiques très précoces, voire préventives. Plusieurs études ont montré que le recours aux médecines alternatives (CAM = complementary alternative medecines) est de plus en plus fréquent, et l’homéopathie arrive en deuxième position. Des études françaises (2010) montrent que 60 % des patients ont recours aux CAM, la plus populaire étant l’homéopathie (33 %). Pourtant, les utilisateurs n’informent pas toujours leur oncologue de la place qu’ils accordent à cette thérapeutique, parallèlement à leurs traitements anticancéreux dont les effets secondaires sont multiples et préjudiciables pour leur qualité de vie. « Il faut jouer la transparence, agir en toute confiance et chercher la collaboration des équipes médicales, conseille François Roux*, pharmacien installé à Plaisance du Touch (Haute Garonne). En effet, en accompagnant le malade à tous les stades, du choc de l’annonce au stress des examens de contrôle, de la préparation d’une chirurgie aux soins postopératoires, de la chimiothérapie à la radiothérapie, l’homéopathie est une chance de plus pour le patient cancéreux, mais aussi pour son entourage. »
Quelques exemples.
Ainsi à titre d’exemples, pour amortir le choc de l’annonce Ignatia 15 CH est le médicament le plus adéquat, Gelsenium 15 CH est prescrit pour atténuer la peur de l’avenir, de ce qui va arriver, et Staphysagria 15 CH concerne le malade qui ressent comme une profonde injustice ce qui lui arrive : pourquoi moi ? Les protocoles sont simples et il existe des conseils homéopathiques standardisés pour traiter les effets secondaires des chimiothérapies. Schématiquement : Cocculine et Nux vomica pour les nausées, China rubra pour l’asthénie, Phosphorus 15 CH, Kalium bichromatum 9 CH, Lycopodium 9 CH, Arsenicum album 15 CH pour les troubles digestifs. « Pour personnaliser et ajuster les conseils, il ne faut pas hésiter à demander aux patients d’apporter leurs protocoles de chimiothérapie ainsi que leurs bilans biologiques, précise François Roux. Le conseil homéopathique doit être écrit clairement et, à chaque rendez-vous à l’officine, il convient de réévaluer le traitement et la réactivité propre du patient. Pour rendre ces outils encore plus pratiques, il est judicieux de regrouper les dilutions en jouant sur les codes couleurs des tubes, ce qui donne des repères de prise plus faciles à mémoriser. » L’homéopathie est aussi une chance pour le pharmacien d’officine pour accompagner au mieux son patient cancéreux et remplir sa mission incontournable d’acteur de soins prévue par la loi HPST.
*François Roux est l’auteur de l’ouvrage « Homéopathie et prescription officinale » coécrit avec Michèle Boiron (2008) et de l’ouvrage « Traitements de support homéopathiques en cancérologie » coécrit avec le Dr Jean-Claude Karp (février 2011) aux éditions CEDH.
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