Dans les pays industrialisés, les grands syndromes de carence vitaminique ont été remplacés le plus souvent (avec néanmoins l’exception de la vitamine D) par des états de déficit marginal, mais fréquents, caractérisés par des réserves en vitamines insuffisantes pour maintenir un état fonctionnel physiologique normal, cela sans avoir une traduction clinique évidente.
Quant à l’oligothérapie, elle s’adresse à des pathologies extrêmement diverses, dont les preuves d’efficacité n’ont pas toujours été apportées.
Quelques indications :
• Vitamines :
Trois types d’indications justifient la prescription de vitamines : la prévention de déficits vitaminiques dans des groupes à risque (jeunes enfants, femmes enceintes…) et leur correction, l’utilisation de fortes doses dans un but pharmacologique ou la correction d’une anomalie héréditaire.
En voici quelques exemples :
- Vitamine A : sensibilité accrue aux infections, sécheresse des muqueuses, baisse de la vision crépusculaire ;
- Vitamine B1 : polynévrite sensitivomotrice avec hypoesthésie, douleurs, troubles de l’équilibre, troubles du sommeil, manifestations cardiaques ;
- Vitamine B2 : dermite séborrhéique, chéilite, perlèche, glossite, photophobie, larmoiement ;
- Vitamine B5 : fragilité cutanée, alopécie, troubles digestifs et neurologiques ;
- Vitamine B6 : acné, dermite séborrhéique, asthénie, dépression, polynévrite ;
- Vitamine B8 : fatigue, nausées, anorexie, douleurs musculaires, paresthésies, dermites, eczémas, altération des muqueuses ;
- Vitamine B9 : apathie, fatigue, sensations de faiblesse, céphalées, insomnie, diarrhées, douleurs digestives, perte d’appétit ;
- Vitamine C : ichtyose, gingivite, asthénie ;
- Vitamine D : rachitisme chez l’enfant, retard de l’ossification, tétanies ; chez l’adulte, ostéomalacie, ostéoporose, augmentation du risque de chutes, douleurs osseuses et musculaires ;
- Vitamine E : maladies cardiovasculaires, troubles de la fertilité, de la trophicité cutanée et des muscles ;
- Vitamine K : maladie hémorragique du nouveau-né, ecchymoses, épistaxis.
Du fait de leur excellente image, les vitamines sont l’objet d’un engouement important au titre de l’automédication, tout particulièrement dans un but de prévention, surtout vis-à-vis des maladies cardiovasculaires (athérosclérose) et des cancers. Avec en « vedettes » les vitamines antioxydantes C, E et le bêta-carotène. Mais les essais d’intervention n’ont à ce jour guère confirmer les espoirs nés de travaux expérimentaux et d’études épidémiologiques. Un élément qui ressort assez clairement, en revanche, est que des doses élevées de celles-ci peuvent avoir des effets délétères, avec une augmentation paradoxale du risque. Et aussi qu’un premier point clé semble résider dans le statut initial des sujets vis-à-vis des vitamines (normal, déficience, carence) et un second dans l’état pathologique au moment du début des prises (autrement dit le risque d’héberger des lésions précancéreuses dont le développement risque alors d’être stimulé). C’est ainsi qu’il n’est pas actuellement recommandé de consommer des suppléments renfermant des antioxydants, en particulier du bêta-carotène, chez les fumeurs, pour prévenir les cancers ou les maladies cardiovasculaires tant que les groupes à risque n’ont pas été mieux identifiés.
À savoir :
- L’évaluation du statut vitaminique repose sur un examen clinique, des tests biologiques (les signes biologiques précèdent les signes cliniques) et (plus rarement) sur un interrogatoire alimentaire.
- Le diagnostic biologique repose sur le dosage dans le sang des la vitamine ou de ses métabolites, et sur des tests fonctionnels : dosage d’une activité enzymatique dépendant d’une vitamine (B1, B2 et B6), dosage de marqueurs métaboliques (B9, B12), exploration de la vision (A) et de la coagulation (K), approche cytologique (A et cellules conjonctivales), B9 et B12 et cellules sanguines. Un test thérapeutique peut également signer un diagnostic en cas de régression de la symptomatologie.
• Oligo-éléments :
L’oligothérapie est mise à profit pour compenser un déficit ou une carence ou pour obtenir un effet thérapeutique.
États pouvant nécessiter une supplémentation :
- Situations physiologiques : Grossesse, allaitement, croissance, ménopause, activité sportive et vieillissement.
- Situations pathologiques : Pathologies inflammatoires chroniques ou récidivantes (infection, rhumatisme…), pathologies cardiovasculaires, maladies dégénératives, allergies…
Quelques exemples :
- Argent : aphtes, plaies buccales, cicatrisant, inflammation, rhume ou rhinite infectieuse ;
- Bismuth : maux de gorge et infections ORL en général ;
- Chrome : hyperglycémie, hyperlipidémie, surpoids ;
- Cuivre : arthrose, rhumatismes, baisse de l’immunité, fièvre, grippe ;
- Iode : troubles thyroïdiens ;
- Lithium : insomnie, dépression passagère ;
- Manganèse : allergie ;
- Magnésium : anxiété, fatigue passagère, stress ;
- Or : inflammation, fatigue après maladie infectieuse, fatigue générale ;
- Phosphore : troubles de la mémoire et/ou de la concentration ;
- Potassium : fatigue, douleurs et crampes musculaires ;
- Sélénium : stress oxydatif ;
- Soufre : allergie récidivante, rhinite, arthrose ;
- Zinc : acné, stress oxydatif.
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