Paracétamol 500 mg deux boîtes
Nautamine deux boîtes
Smecta deux boîtes
Lopéramide une boîte
Phloroglucinol deux boîtes
Aérius une boîte
Dacryosérum une boîte en dosettes
Phénergan pommade un tube
Niflugel un tube
Coalgan une boîte
Soluté isotonique Gilbert une boîte
Bétadine alcoolique un flacon
Le contexte
Les époux T. partent en Indonésie pour deux semaines et ils y bénéficieront d’un référent sur place. Le kit pharmaceutique de voyage conçu par leur médecin revêt une triple fonction : prévention, soins, urgences. Son contenu est adapté à la nature et à la durée du voyage ainsi qu’au profil de ce couple (âge, antécédents médicaux, degré d’isolement pendant le voyage, etc.). En ce sens, la prescription constitue un compromis : certains voyageurs la jugeront pléthorique, d’autres insuffisante… Le choix du praticien, un peu arbitraire, a porté sur :
– Un traitement antalgique de palier I bien toléré et n’exposant pas à risque hémorragique (paracétamol) ;
– La prévention de l’inconfort lié au voyage en bus sur des routes souvent approximatives ;
– Le traitement d’un probable épisode diarrhéique en début de voyage : argile, lopéramide, phloroglucinol (sous forme de lyocs ayant l’avantage de s’avaler sans eau) ;
– Le traitement préventif d’une allergie par un anti-H1 peu sédatif ;
– Le traitement d’inconforts et d’irritations oculaires diverses comme le nettoyage des sinus (soluté physiologique stérile) ;
– Le traitement des allergies, piqûres d’insectes banales, et inflammations locales ;
– Des cotons hémostatiques (Coalgan), un antiseptique local (Bétadine alcoolique).
Votre conseil
Vous attirez l’attention de Monsieur T. sur le contenant de ces médicaments : l’encombrement et le poids méritent d’être pris en compte dès lors qu’il s’agit d’un séjour itinérant. La boîte à médicaments, souvent en plastique, doit être résistante aux chocs, étanche à l’humidité. Vous veillez à ce que les époux T. emmènent les notices explicatives sur les médicaments. Quelques objets pratiques, souvent vendus en pharmacie, ne sont jamais superflus : lampe de poche, étui à lunettes, thermomètre, petits pansements prédécoupés, pince à écharde, ciseaux à ongles, diffuseur d’insecticide, répulsifs cutanés anti-insectes, épingles de sûreté, etc..
Malarone1 cp/j
2 boîtes
Le contexte
Monsieur P. part deux semaines au Venezuela : son médecin a prescrit une chimioprophylaxie par une association d’atovaquone et de proguanil (Malarone) inhibant à deux niveaux la synthèse des pyrimidines et donc la réplication de l’ADN du parasite. Elle reste efficace dans les zones de chimiorésistance à la chloroquine (zones 2 et 3 selon l’OMS).
Le prescripteur a oublié de préciser le dosage du comprimé (ici 250 mg car il s’agit d’un adulte) et que ce traitement prophylactique doit être mis en œuvre la veille ou le jour même du départ, puis être poursuivi une semaine après le retour (mais il a pensé à prescrire deux boîtes !). La prise du comprimé a lieu à heure fixe, avec un repas pour favoriser l’absorption de l’atovaquone. Les effets indésirables se résument à des troubles digestifs transitoires, à des céphalées et à de la toux.
Votre conseil
Les anophèles, moustiques vecteurs du paludisme, piquent la nuit. De ce fait, la prophylaxie palustre passe avant tout, pendant le sommeil, par un recours à une moustiquaire imprégnée d’insecticide insectifuge (rémanence d’un à deux mois si l’imprégnation est faite par soi-même avec un kit vendu en pharmacie ou dans les magasins spécialisés, mais allant jusqu’à six à huit mois pour les moustiquaires fabriquées industriellement). Ce dispositif est bien adapté à la protection des femmes enceintes ou des jeunes enfants. Il est aussi possible d’imprégner les vêtements - voire une toile de tente - par un insecticide (pulvérisation ou trempage) à condition d’éviter de les porter à même la peau. Enfin, l’usage de répulsifs cutanés est indispensable lors de sorties nocturnes.
Ciflox 500 mg
Prendre un comprimé matin et soir si diarrhées sévères.
Qsp 5 jours de traitement.
Le contexte
Monsieur G. part prochainement à Madagascar pour y photographier des orchidées. Préoccupé par le risque de troubles digestifs depuis une mauvaise expérience, il y a trois ans, au Brésil, il a demandé conseil au médecin pour compléter sa trousse de médicaments.
Le praticien a prescrit une fluoroquinolone : ce type d’antibiotique est indiqué en première ligne dans les diarrhées infectieuses modérées à sévères et/ou fébriles et/ou glairosanglantes. Toutes les molécules de cette famille sont actives, mais exposent à un risque de photosensibilisation qu’il ne faut pas négliger. Le médecin a également vérifié que son client ne présentait pas d’antécédents de tendinopathies - sinon il aurait opté pour un macrolide type azithromycine -. Une diarrhée dite « du voyageur » simple ne dure que deux à trois jours, pendant lesquels il importe surtout de boire beaucoup pour prévenir la déshydratation en privilégiant les solutés salins. La symptomatologie peut être atténuée par l’usage d’un antisécrétoire type racécadotril (Tiorfan), voire, si besoin, par celle d’un antidiarrhéique moteur type lopéramide (Imodium).
Votre conseil
Monsieur G. évitera toute nourriture ou boisson à risque, et ce quel que soit le contexte : restaurant (notamment les buffets tout prêts), marché, fête populaire, etc. Il ne boira que des boissons encapsulées, en veillant à ce que la bouteille soit ouverte devant lui, et évitera les glaçons. Il ne mangera que des mets simples (viandes grillées, légumes bouillis, crudités préparées ou fruits épluchés par ses soins), en évitant sauces, assaisonnements douteux, glaces, crèmes, pâtisseries, etc. Surtout, il doit prendre la précaution de multiplier les lavages de mains car la transmission manuportée demeure l’une des étiologies importantes de la turista : à ce titre, vous proposez un gel hydroalcoolique pour désinfection des mains, en choisissant le conditionnement le plus petit, apte à transporter avec soi, et compatible avec les exigences des transports aériens. Vous complétez cela avec du lopéramide et des sachets de sels de réhydratation.
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