Composition de la trousse de voyage

Les essentiels du passeport de santé

Publié le 28/06/2010
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Pour que vos clients ne gâchent pas leurs vacances avec une ampoule, un coup de soleil ou une simple blessure mal soignée, vos rayons regorgent de propositions. Pour vous aider à répondre à cette demande de saison, nous balayons ici l’essentiel des articles qui doivent trouver place dans la trousse de voyage des petits et des grands.
Avoir tout prévu, pour éviter les mauvaises surprises

Avoir tout prévu, pour éviter les mauvaises surprises
Crédit photo : phanie

Diarrhée et constipation.

La demande la plus spontanée d’un futur voyageur est souvent celle d’un antidiarrhéique. Le conseil varie alors en fonction de l’âge, des interactions médicamenteuses ou des antécédents : pansement intestinal, ralentisseur du transit de type lopéramide, antisécrétoire intestinal (sur prescription), sachets de réhydratation orale pour les enfants, reconstituant de la flore intestinale avec probiotiques +/- prébiotiques, antiseptique intestinal de type nifuroxazide, l’arsenal est vaste. À vous de faire le bon choix en fonction de l’âge du voyageur et de sa destination. À associer avec un antiémétique si besoin (métopimazine, diménhydrinate). Si la diarrhée est le trouble intestinal le plus fréquent pendant les voyages, le risque de constipation n’est pas à négliger en raison de la modification du régime alimentaire et de l’activité physique. Proposer donc aussi un laxatif.

Douleur et fièvre.

En cas de fièvre, un antalgique antipyrétique sera le bienvenu, en privilégiant le paracétamol. Pour évaluer cette fièvre, penser au thermomètre. Pour contrer diverses douleurs, il est conseillé d’emporter un antispasmodique, un médicament contre l’acidité gastrique et les troubles dyspeptiques, un gel antiinflammatoire contre les douleurs musculaires, un collyre antiseptique pour les yeux.

Bobos et coups

En cas de plaie, du sérum physiologique servira au nettoyage puis l’application d’un antiseptique à l’aide de compresses précédera le pansement. Pour ce dernier, prévoir des ciseaux à bout arrondi, des bandes Nylex ou Velpeau, du sparadrap, des pansements en spray, à découper ou prédécoupés, imperméables à l’eau si des baignades sont prévues, des sutures de type Stéristrips ou Urgostrips, et un hémostatique de type Coalgan, Stop-hémo ou Bloxang. Les hématomes se résorberont à l’aide d’une crème, d’un gel (Arnican, Arnigel, Hémoclar, Choc Apaisyl…), ou de compresses imprégnées d’arnica.

Piqûres.

Les piqûres d’insectes sont souvent anodines mais bien dérangeantes. Prévoir selon l’âge une crème apaisante à base d’antihistaminique, de cortisone, d’anesthésique local ou d’homéopathie, à associer si nécessaire à un comprimé antihistaminique. En prévention, un actif à appliquer sur les zones découvertes du corps permettra d’éviter les mauvaises surprises. Les personnes fortement allergiques doivent veiller à avoir sur elles leur trousse d’urgence (corticoïde, adrénaline type Anapen). Une pompe à venin de type Aspivenin peut aussi être utile.

Dans les zones où sévit le paludisme, la prévention sera de mise. Outre la chimioprophylaxie à mettre en place, qui dépendra de la zone de chloroquinorésistance du pays de destination, il faudra emporter avec soi un répulsif antimoustiques (à base d’IR3535 ou de DEET par exemple) à appliquer régulièrement sur toutes les zones découvertes du corps, visage compris. L’application est à renouveler plus fréquemment en fonction de la transpiration et des bains. Le choix du répulsif dépend de l’âge, de la destination du voyage, des antécédents et de l’état physiologique (grossesse). L’anophèle pouvant piquer à travers les vêtements, un répulsif spécifique à base de perméthrine s’appliquera sur les vêtements par pulvérisation ou par trempage. Il est possible d’effectuer l’opération avant le départ car le produit résiste à plusieurs lavages.

Pour une protection optimale la nuit, une moustiquaire préimprégnée avec un insecticide ou à imprégner à l’aide d’un kit d’imprégnation sera à installer même si la chambre est climatisée. Pour plus d’informations sur le paludisme, consulter le site www.pasteur.fr. Pour rappel : si l’anophèle vecteur du paludisme pique principalement à la tombée de la nuit, entre le coucher et le lever du soleil, les moustiques vecteurs de la dengue, quant à eux, piquent la journée ou en début de soirée. Tenir donc bien compte de la durée d’efficacité de chaque produit pour couvrir la durée des risques.

Brûlures.

Une brûlure se soignera avec une pommade de type Biafine, Lamiderm, Osmosoft brûlure, un pansement gras (Tulle gras…), hydrocolloïde (exemple : Urgo brûlures) ou lipidocolloïde. Le voyageur souhaitant souvent revenir « bronzé à tout prix » revient souvent rouge écrevisse, ayant négligé tous les conseils classiques de prévention liée au soleil. Un rappel n’est donc pas inutile, tout en proposant une crème protectrice d’indice solaire adapté au type de peau du voyageur, à renouveler régulièrement dans la journée et à appliquer un quart d’heure avant une crème anti-moustiques si les deux sont à appliquer sur le corps. Tenir compte de la baisse d’efficacité possible des deux lorsqu’ils sont utilisés en même temps.

Le transport.

La prise d’un antihistaminique (Mercalm, Nautamine, Nausicalm…) une demi-heure avant le départ est utile pour ceux qui souffrent de mal des transports. Pour les adeptes des méthodes douces, des solutions alternatives existent : des comprimés ou doses d’homéopathie (Cocculine), ou des bracelets ou pansements agissant par acupuncture (Sea-band, Transway).

Aborder aussi les conséquences veineuses d’un long trajet : l’association de chaussettes ou bas de contention à un veinotonique prévient le risque thromboembolique.

Pour les oreilles sensibles aux changements de pression, il existe des bouchons d’oreille spécifiques (Quies avion). Et pour les nez sensibles, rassurer quant à l’existence de vasoconstricteurs nasaux (sur prescription médicale).

Hygiène.

La décontamination de l’eau dans les pays à bas niveau d’hygiène s’effectue à l’aide de comprimés de désinfection (Aquatabs, Micropur forte, Hydroclonazone…) à dissoudre dans un certain volume d’eau. Selon les comprimés, il est possible de conserver cette eau pendant plus ou moins longtemps. Si l’eau n’est pas claire, il est possible de la filtrer préalablement avec un filtre de type Katadyn.

Pour optimiser son hygiène, les solutions hydroalcooliques permettent un lavage fréquent des mains sans rinçage. Penser aussi à un antimycosique.

Les petits plus du sportif.

Pour ne pas gâcher une randonnée, le sportif veillera à emporter avec lui des pansements hydrocolloïdes pour éviter les ampoules au pied. En cas d’entorse, un spray délivrant du froid, un gel antiinflammatoire et une bande de contention permettront d’effectuer les premiers gestes de soins.

Les petits plus de l’aventurier.

Pour les téméraires qui s’aventurent dans des lieux isolés des centres de soins, du matériel supplémentaire peut être utile : couverture de survie, matériel d’injection à usage unique, antibiotique à large spectre… Conseiller au voyageur d’en parler à son médecin.

Les petits plus du malade chronique.

Celui-ci veillera à emporter avec lui l’ordonnance de son traitement et prévoira la quantité suffisante de traitement pour éviter de devoir chercher dans un autre pays le nom du médicament équivalent au dosage équivalent, et pour éviter d’être exposé à tout risque de contrefaçon. Prévoir aussi une marge de sécurité dans la quantité de traitement : un contretemps est si vite arrivé.

Quelle forme galénique ?

De l’eau en bouteille n’étant pas toujours à disposition du voyageur, la forme orale à privilégier si possible est le comprimé orodispersible ou à croquer. Éviter si possible les sirops qui encombrent, sont cassables et sont plus instables que les formes solides, et les suppositoires qui risquent de fondre.

Les antiseptiques s’emporteront plus facilement sous forme de dosettes ou de compresses imprégnées. Choisir ceux qui ne nécessitent pas de rinçage.

Reste à souhaiter à vos clients voyageurs ainsi parés pour l’aventure d’excellentes vacances !

› CÉLINE LONGEARD

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2762