Pharmactiv aurait-il une longueur d'avance dans le domaine de l'écoresponsabilité ? Aucun chiffre ne l'atteste pour l'heure. Mais il est évident que le groupement et ses adhérents peuvent compter sur des retombées directes et indirectes de l'engagement écoresponsable de leur grossiste-répartiteur qui, chaque jour, assure leurs livraisons et met à leur disposition la plateforme Centractiv pour leurs achats ainsi qu'un certain nombre d'autres outils.
L'innovation mise en place par OCP à différents niveaux de ses process industriels, notamment via sa plateforme PCS, située à Baule (Loiret), capable de diviser par cinq les délais de livraison, contribue à des gains économiques et concurrentiels. Mais pas seulement. Car une boîte de médicament qui bénéficie de ce modèle innovant unique en France et en Europe génère 35 % moins d'empreintes carbone sur le trajet entre le laboratoire et le site OCP, et 6 % moins entre le laboratoire et le patient qu'une boîte sur un circuit classique.
De plus, en tant que grand groupe, grossiste-répartiteur de surcroît, OCP se doit de suivre les choix émis par le gouvernement en termes de sobriété énergétique. « Nous allons devoir agir à deux niveaux. Le premier, immédiat, consiste à baisser notre niveau de consommation de 10 % dans les deux ans. Aujourd'hui nous sommes capables de le réduire de 2 ou 3 %, il va donc falloir en chercher plus. Nous sommes en train de nous organiser, de réduire l'éclairage, de revoir nos process industriels », expose Hubert Olivier, président-directeur général d'OCP. Certes, cette obligation relève avant tout d'une crise énergétique. Néanmoins, s'interroge Hubert Olivier, « ne sommes-nous pas aussi face à une opportunité écologique ? ».
Fin annoncée de la « dernière » caisse
OCP détient par ailleurs d'autres ressources dans l'application de la RSE. La facturation dématérialisée a permis d'économiser 5 millions de feuilles de papier. Les dépôts commencent à être végétalisés, les toitures sont isolées, tandis que 10 camionnettes électriques ont été mises en service. Un mouvement qui devrait s'accélérer, selon Hubert Olivier. Mais cela ne suffit pas, insiste-t-il. « Il faut désormais repenser le modèle différemment et ensemble. » Pharmactiv promet d'être entraîné dans le sillon creusé par son actionnaire. Ne serait-ce que dans le référencement produit, comme le souligne son directeur général, Damien Hoehr. « La RSE se décline sous trois axes : le premier, nos fabricants MDD sont Isocertifiés et présentent un kit complet d'engagement RSE ; par ailleurs nous faisons don de ces produits à des ONG ; un pourcentage des ventes de Pharmactiv Bio est par ailleurs reversé au collectif international 1 % for the Planet France. »
Hubert Olivier émet d'autres visions concernant directement l'organisation de l'officine. « Nous devons songer au sort de la dernière caisse à moitié vide qui immanquablement se retrouve dans chaque livraison. Ces caisses-là représentent 10 % du transport d'OCP. Demain, grâce à une connexion différente de notre système, nous allons pouvoir supprimer cette dernière caisse », annonce-t-il. De même, la mutualisation des transports depuis la plateforme Centractiv va permettre d'éviter l'empreinte carbone des transports additionnels. Une logique logistique et environnementale à la fois qui pourrait s'attaquer aussi aux livraisons des directs, au nombre de 7 ou 8 par jour par pharmacie. Ou encore comment faire pour que les produits de ces labos puissent intégrer la logistique d'OCP ? Autant de pistes qui s'inscriront à l'avenir dans la réflexion écoresponsable du grossiste-répartiteur. Mais jusqu'où aller sans perdre des clients/adhérents en route ? L'idée d'une seule livraison de leur répartiteur par jour, contre deux en moyenne aujourd'hui, est visiblement loin de recueillir l'adhésion des membres de Pharmactiv. Il reste encore du chemin à parcourir pour convaincre et modifier les habitudes.
D'après une conférence aux Rencontres Pharmactiv le 8 octobre.
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