Le Code de la santé publique définit la télémédecine comme une forme de pratique médicale à distance utilisant les technologies de l’information et de la communication. Elle met en rapport, entre eux ou avec un patient, un ou plusieurs professionnels de santé dans le but de réaliser un acte médical ou de communiquer et transmettre des informations.
Avant de se lancer dans les expérimentations de télémédecine, un programme national ou régional doit exister. Dans ce second cas, il est établi par l’ARS (Agence régionale de santé) et tient compte de l’offre de soins dans la région.
À l’officine, en plus d’y investir du temps, des moyens techniques appropriés sont indispensables. Il faut disposer d’un espace de confidentialité dédié comprenant une table d’examen, un écran avec caméra, ainsi que des appareils tels que tensiomètre, saturomètre, thermomètre… Ce matériel peut être loué auprès d’industriels. À titre d’exemple, la pharmacie de Commequiers, qui fait partie du projet Télémédinov (réseau de télémédecine entre hôpitaux, EHPAD, médecins spécialistes, infirmiers et pharmacie en région vendéenne), y consacre 400 € mensuels. Pour elle, l’infrastructure réseau repose sur un routeur dédié offrant un lien SDSL 2méga sécurisé pouvant connecter 6 points simultanés. Les échanges de données se font par MSSanté (messageries sécurisées de santé) ou partage de fichier par visio.
Rendez-vous face caméra
Ensuite, l’opérateur de télémédecine - qui peut être le pharmacien ou un préparateur- doit être formé à l’utilisation des outils ainsi qu'à assister le médecin consultant à distance. Le suivi d’une plaie chronique sans dermatologue dans les environs, une demande spontanée d’antibiotiques pour une patiente présentant des signes de cystite et ne pouvant joindre son médecin traitant, sont autant de situations où le pharmacien peut proposer une téléconsultation. Après avoir fixé un rendez-vous, le patient est installé sur la table d’examen face à la caméra. Le médecin pourra alors lui parler en visioconférence, demander au pharmacien de procéder à la prise de constantes ou de filmer une zone précise… Enfin, une transmission dématérialisée d’ordonnance est possible après l’acte, et tout sera inscrit dans le dossier médical du patient.
C’est pourquoi la clé de la réussite se situe également dans l’établissement d’un réseau solide : nombre suffisant de médecins téléconsultants, de patients potentiels, appuis auprès des collectivités territoriales.
La sécurité des échanges est indispensable
Concernant les conditions de mise en œuvre, la télémédecine étant un acte médical à part entière, les règles de déontologie restent applicables. Une information du patient, le recueil (éventuellement dématérialisé) de son consentement libre et éclairé, le respect du secret médical, l’archivage sécurisé des données du dossier médical et un haut niveau de sécurité des échanges sont indispensables.
Enfin, quid de la rémunération ? Pour l’instant les téléconsultations ne sont pas prises en charge. Mais la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, souhaite ajouter la télémédecine à la liste des actes remboursés par la Sécurité sociale. Les négociations ont débuté en janvier entre les syndicats de médecins et la caisse d’assurance-maladie.
Finalement, la télémédecine s’inscrit dans l’esprit de la loi HPST en s’appuyant sur la coopération interprofessionnelle et en confortant le pharmacien dans son rôle de professionnel de santé de proximité.
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