LA RHINITE est une inflammation des muqueuses nasales. Elle est le plus souvent infectieuse (c’est le rhume classique, d’origine virale) ou allergique.
Quant à la rhinopharyngite, il s’agit d’une inflammation des fosses nasales et du pharynx, qui touche souvent les enfants de moins de six ans. Elle se manifeste par des éternuements, une obstruction nasale, une rhinorrhée claire puis mucopurulente, éventuellement de la fièvre pendant trois jours environ et une toux qui persiste un peu plus longtemps. La maladie est presque toujours d’origine virale (rhinovirus, coronavirus, virus respiratoire syncitial ou VRS, virus influenza et parainfluenzæ, adénovirus…). Elle se transmet principalement par les gouttelettes de salive et les mains. La plupart des personnes guérissent en 7 à 10 jours.
La sinusite est une atteinte infectieuse et/ou inflammatoire d’une des cavités paranasales de la face. On distingue les sinusites maxillaires (rhinosinusites), les plus fréquentes, des sinusites frontales, ethmoïdale et sphénoïdale. Les symptômes comprennent une congestion ou un écoulement nasal, une atteinte uni ou bilatérale, une gêne rhinopharyngée, et selon la localisation, des douleurs sous-orbitaires avec une sensation de pression et une irradiation dentaire en cas de sinusite maxillaire, des céphalées sus-orbitaires, une rougeur localisée de la face, un œdème périorbitaire… La douleur est augmentée par les mouvements, l’effort et la toux. Les sinusites maxillaires sont le plus souvent d’origine virale. Les sinusites bactériennes sont souvent des surinfections à une infection virale (majoritairement Hemophilus influenzae, Streptococcus pneumoniae, Moraxella catarrhalis) ou sont aussi secondaires à une infection dentaire (germes anaérobies).
Certains de ces cas nécessitent une consultation, par exemple prendre en compte les signes de surinfection bactérienne, les symptômes qui durent depuis plus de 48 heures ou qui s’aggravent, les douleurs importantes, la fièvre, les patients à risque de complications, l’âge…
Priorité au lavage nasal.
Lorsque la prise en charge est possible à l’officine (certaines sinusites, rhinopharyngites, rhumes…), le premier conseil à donner sera le lavage de nez. En effet, le nez agressé perd sa fonction de ventilation et ne peut plus servir de filtre aux agents irritants et infectieux. Le tapis mucociliaire perd son rôle de protection des voies aériennes sous-jacentes : rhinopharynx, larynx, bronches, oreilles… et on retrouve alors une inflammation, une obstruction des fosses nasales et une accumulation de mucus visqueux qui favorise la prolifération de germes et le risque de complications, notamment une otite moyenne aiguë (principalement entre 6 mois et deux ans), ou une sinusite…
Le lavage de nez est donc le premier geste essentiel. Il se pratique avec du sérum physiologique (Physiodose, Babysoins…) ou avec un spray à base d’eau de mer, isotonique ou hypertonique si le nez est bouché (Physiomer, Stérimar…). Il peut être enrichi en cuivre pour les épisodes infectieux (Stérimar Cu…), en antiseptique (Prorhinel…)…
Le lavage est d’autant plus important chez le nourrisson que la fosse nasale est très étroite et la respiration est essentiellement nasale jusqu’à 6 mois. Rappeler les gestes à faire chez le bébé : allonger le bébé en décubitus dorsal et maintenir sa tête sur le côté. Pulvériser à l’aide d’un spray adapté ou introduire le sérum physiologique au niveau de la narine supérieure. Le liquide doit s’écouler par l’autre narine. Répéter l’opération dans l’autre narine en changeant de côté à la tête du bébé. Nettoyer ensuite l’embout du spray à l’eau savonneuse. Ce lavage est à effectuer avant le repas, car la libération des cavités nasales facilite l’alimentation. A contrario, il faut éviter de le faire immédiatement après un repas car il risque de faire vomir le nourrisson. Un enfant ne sachant pas se moucher tout seul avant 2 à 3 ans, l’utilisation d’un mouche-bébé après le lavage du nez sera une alternative au mouchage.
Selon l’âge, des gouttes nasales peuvent être associées : Rhinotrophyl à base d’acide ténoïque antiseptique et décongestionnant, Locabiotal à base d’huile essentielle de menthe poivrée décongestionnante et antalgique, gouttes enrichies en huiles essentielles (Euvanol, Phytaroma, Aromaforce spray nasal hypertonique, Phytosun aroms spray nasal hypertonique, Prorhinel extra-eucalyptus hypertonique…), gouttes enrichies en extraits de plantes (Humer nez très bouché)…
Si le nez est bouché, privilégier une solution à base d’eau de mer hypertonique si possible pour le lavage. Un vasoconstricteur, de type pseudoéphédrine, pourra aider à décongestionner le nez mais attention aux contre-indications (hypertension artérielle, antécédents d’AVC…) et aux interactions médicamenteuses. On peut aussi proposer par voie locale des solutions pour inhalation (Calyptol Inhalant, Balsofumine simple, Balsolène, Dolirhume aux huiles essentielles, Pérubore…) ou un inhaleur à base de lévomenthol ou d’huiles essentielles (Humex inhaler, Puressentiel inhaleur…).
La méthode douce.
Si le nez coule, associer au lavage de nez et traitement local, quand c’est possible, une spécialité avec un antihistaminique. Prévenir des effets de somnolence.
Pour les adeptes de la médecine naturelle, penser en aromathérapie à l’origan (voie orale) pour ses propriétés antiinfectieuses et à l’eucalyptus radié pour ses propriétés fluidifiantes et expectorantes. En homéopathie, dans le rhume, penser à Allium cepa composé, ou à Coryzalia et dans la sinusite, en traitement adjuvant conseiller Hepar sulfuris calcareum 15CH les premiers jours, Mezereum 9CH pendant une semaine et Lachesis mutus 9CH tant qu’il n’y a pas d’écoulement, penser aussi à Sinuspax.
Quelques conseils associés permettent de prévenir la contagion : se laver souvent les mains, à l’eau et au savon, ou avec une solution hydroalcoolique, préférer les mouchoirs en papier jetables, ne pas approcher les enfants et personnes vulnérables en cas de maladie, éviter le tabagisme, actif ou passif, humidifier les chambres et ne pas surchauffer les pièces. Au patient souffrant de sinusite aiguë, déconseiller les baignades et les voyages en avion.
Il est parfois utile de rappeler aux patients que la rhinopharyngite, d’origine virale, ne nécessite pas d’antibiothérapie. La sinusite maxillaire ne sera traitée par antibiothérapie qu’en cas de surinfection bactérienne. Les sinusites frontales, ethmoïdale et sphénoïdale nécessitent une antibiothérapie.
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