LA TOUX est un symptôme clinique déclenché par toutes les agressions possibles des voies aériennes, supérieures, moyennes ou inférieures. Elle représente un mécanisme physiologique d’épuration des voies aériennes. À tout âge elle ne doit jamais être banalisée, mais ne requiert pas pour autant toujours un antitussif, loin s’en faut.
La toux réflexe résulte de la stimulation de récepteurs particuliers (mécano ou chémorécepteurs) localisés au niveau de l’oreille moyenne, du pharyngolarynx, de la trachée et des bronches, de la plèvre et du médiastin, notamment dans l’œsophage. Le centre de la toux est situé au niveau du bulbe rachidien.
La toux aiguë est le plus souvent associée à une infection ORL et la toux chronique (au-delà de 3 semaines) à l’asthme, au reflux gastro-œsophagien et aux atteintes ORL. La toux psychogène est un diagnostic d’élimination.
Les mises en garde de l’Afssaps.
L’Afssaps rappelle qu’en tant que mécanisme naturel de défense, la toux aiguë chez le nourrisson (moins de 2 ans), majoritairement associée à une simple infection virale des voies respiratoires au premier rang desquelles les rhinopharyngites et bronchites, doit être respectée. Une situation très fréquente, quand on sait que les jeunes enfants en bonne santé peuvent faire une dizaine d’épisodes infectieux ORL par an ; la toux s’amendant en général dans un délai de l’ordre de deux semaines (3 semaines chez certains enfants), après une diminution progressive du nombre des accès.
Cela explique que l’Afssaps déconseille la prescription d’antitussifs chez le nourrisson (les opiacés sont d’ailleurs classiquement contre-indiqués en dessous de 30 mois), soulignant à ce propos qu’aucun médicament de cette classe n’a apporté la preuve d’une capacité à diminuer la durée ou l’intensité des épisodes de toux et qu’en outre ils peuvent être à l’origine d’effets indésirables.
Pas de mucolytiques ou de fluidifiants en dessous de 2 ans.
Depuis le 29 avril 2010, les mucolytiques (acétylcystéine, carbocystéine), les fluidifiants (benzoate de méglumine) et l’hélicidine sont contre-indiqués chez les enfants de moins de 2 ans. Décision motivée par la survenue d’un certain nombre de cas d’encombrements respiratoires et d’aggravations de bronchiolites aiguës ayant nécessité une hospitalisation.
En octobre dernier l’Afssaps a lancé une réévaluation du rapport bénéfice/risque de l’ensemble des médicaments indiqués dans la prise en charge de la toux et des troubles de la sécrétion bronchique chez les jeunes enfants. Celle-ci pourrait conduire prochainement à contre-indiquer (comme dans d’autres pays) en dessous de 30 mois les antihistaminiques H1 de première génération (alimémazine, oxomémazine, prométhazine, chlorphéniramine, pimétixène) utilisés dans le traitement symptomatique de la toux en raison des effets indésirables de ces produits rapportés dans cette tranche d’âge. Notamment en raison du risque associé à leur effet sédatif en cas d’encombrement bronchique. Cela pourrait être aussi le cas du fenspiride et des suppositoires renfermant des dérivés terpéniques.
Enfin, l’Afssaps rappelle que les corticoïdes n’ont pas d’effet sur la toux aiguë, que les bronchodilatateurs inhalés ne sont pas recommandés chez le nourrisson non asthmatique et que les antisécrétoires gastriques sont inefficaces sur la toux en l’absence d’un reflux gastro-oesophagien dûment prouvé.
Ne pas oublier les mesures hygiéno-diététiques.
N’exposant à aucun risque, les mesures hygiéno-diététiques sont souvent très utiles. Elles peuvent se résumer ainsi : désobstruction nasale au sérum physiologique plusieurs fois par jour en cas d’encombrement nasal, suppression totale de toute exposition aux émanations tabagiques, maintien d’une bonne hydratation et limitation de la température de la chambre à 19-20 °C.
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