HIVER 2009-2010. Le monde faisait face à une pandémie grippale et un fameux virus, baptisé A(H1N1), faisait l’objet de toutes les attentions. Un an après, silence médiatique. La grippe ne fait pas recette cette année. Pourtant, l’épidémie grippale saisonnière devrait normalement être au rendez-vous. La France s’y prépare, avec notamment le lancement de la nouvelle campagne de vaccination orchestrée par l’Assurance-maladie. Que devient le virus A(H1N1) dans tout ça ? Il continue de circuler et il continuera encore quelques années selon les experts. Certes, la pandémie est derrière nous. Mais « si les craintes sont désormais considérablement réduites, il reste important que les autorités nationales de santé restent vigilantes. Cette vigilance est particulièrement critique dans la période postpandémique immédiate, lorsque l’on ne peut prévoir de manière fiable quel sera le comportement du virus H1N1 comme virus de la grippe saisonnière », recommandait l’OMS (Organisation mondiale de la santé) en août dernier. De nombreuses questions restent donc en suspens, notamment concernant les spécificités de la grippe A. Une atteinte respiratoire anormalement grave, une population touchée plus jeune que pour la grippe saisonnière. Ces spécificités vont-elles persister, s’atténuer voire disparaître ? C’est tout le travail des structures de veille de récolter les données épidémiologiques et virologiques relatives à ce virus.
L’hémisphère Sud, une base de travail.
Les données obtenues par la surveillance épidémiologique de la grippe dans l’hémisphère Sud constituent une base essentielle pour l’établissement des recommandations dans les pays de l’hémisphère Nord. Comme prévu, le virus A(H1N1) a circulé pendant l’hiver austral 2010, aux côtés de deux autres virus, le type A/H3 et le type B. Aussi, selon le HCSP (Haut Comité de santé publique), « l’existence dans l’hémisphère Sud d’une co-circulation des virus A(H1N1), A(H3N2) et du virus B au lieu d’une circulation exclusive du virus A(H1N1) comme cela a été observé en 2009 pendant la phase pandémique, est en faveur de la saisonnalisation du virus A (H1N1) 2009 ». Autre donnée intéressante, les épidémies grippales observées cette année durant l’hiver austral auraient eu un début tardif et une durée plus courte en comparaison des épidémies saisonnières des années précédentes. Enfin, ces épidémies n’auraient pas montré de signes particuliers de gravité, excepté chez les sujets ayant des facteurs de risque préexistants.
Une surveillance indispensable.
Depuis une trentaine d’années, la surveillance de la grippe saisonnière est réalisée par différents réseaux d’information. Le réseau sentinelle en est un exemple. Constitué de 1 323 médecins généralistes libéraux, ce réseau permet un recueil et une analyse des données issues de l’activité des médecins de ville, permettant un suivi hebdomadaire de la situation épidémiologique. Autres réseaux bien connus, les GROGs, c’est-à-dire les Groupes régionaux d’observation de la grippe. En relation avec l’InVS (Institut de veille sanitaire) et la DGS (Direction générale de la Santé), ils permettent une détection précoce de la circulation des virus grippaux, ainsi qu’une analyse de leurs caractéristiques antigéniques. En Europe, la transmission des données sur l’épidémie de grippe est assurée par EUROflu. Cette année, du fait de la période postpandémique, l’OMS a défini la feuille de route de ces réseaux et a établi les éléments nécessitant une attention particulière, parmi lesquels la notification des cas humains d’infection par un quelconque virus grippal qui ne circule pas actuellement dans les populations humaines.
Un nouvel hiver en perspective.
Pour les patients, cette saison 2010-2011 signe le retour à la normale, c’est-à-dire à une vaccination avec un vaccin trivalent, dont les personnes jugées les plus à risque sont les bénéficiaires. La souche A(H1N1) 2009 a, quant à elle, logiquement intégré la composition du vaccin 2010-2011. Les vaccins monovalents (Pandemrix, Panenza, Focetria et Celvapan) ont vu leur indication actualisée, ne faisant plus mention de pandémie. Ils sont désormais tous indiqués dans la prophylaxie de la grippe due au virus A(H1N1)v 2009. Concernant les antiviraux (oseltamivir, zanamivir), l’OMS recommande que leur utilisation soit destinée aux patients présentant une grippe grave ou compliquée.
Article précédent
Antitussifs : la nouvelle donne
Article suivant
Solutions douces pour saison froide
Ces bactéries qui résistent (presque) à tout
Quatre stratégies cosmétiques pour faire la peau au froid
Questions de température
Faut-il recourir au spécialiste ?
Habillez votre rayon « libre accès » pour l’hiver
Antitussifs : la nouvelle donne
Grippe A(H1N1), année 2 : l’état de veille
Solutions douces pour saison froide
Toutes les armes contre les rhumes
Monsieur Éric D., 72 ans
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques