Le diagnostic de douleurs neuropathiques est en général exclusivement clinique. Il repose sur un interrogatoire précis et est complété par l’examen clinique.
Brûlures, décharges électriques, sensation de froid douloureux et sensations « anormales » (paresthésies, dysesthésies) décrites comme des fourmillements, des picotements, un engourdissement et des démangeaisons sont des qualificatifs (également dénommés « descripteurs ») caractéristiques des douleurs neuropathiques.
L’examen clinique met le plus souvent en évidence que la douleur siège au niveau d’un territoire où existe un déficit sensitif.
Le second élément à rechercher est l’existence d’une allodynie, autrement dit une douleur déclenchée par une stimulation en principe non douloureuse, comme un simple frottement.
Si aucun de ces symptômes n’est spécifique en soi, c’est leur association qui permet d’évoquer le diagnostic.
Ce dernier peut s’appuyer utilement sur le questionnaire DN4 de 10 items (voir encadré) qui est un outil diagnostique conçu pour faciliter le dépistage en pratique quotidienne des douleurs neuropathiques. Celui-ci est très fiable et ne demande que très peu de temps. En outre, en cas de douleurs multiples, il est possible de l’utiliser pour évaluer séparément chaque douleur, dans la mesure où les douleurs ne siègent pas dans le même territoire. Un score supérieur à 4 confirme le diagnostic.
Il est utile d’employer une échelle visuelle analogique (EVA) afin d’apprécier globalement l’intensité douloureuse au stade initial et d’en assurer le suivi. Les douleurs neuropathiques ont des intensités variables mais peuvent être extrêmement intenses (dites alors « suicidaires »).
Trois examens peuvent se justifier en cas de suspicion de douleurs neuropathiques. Ceux-ci peuvent permettre d’authentifier le trouble sensitif sous-jacent. Il s’agit des potentiels évoqués nociceptifs (stimulation laser synchronisée stimulant les nocicepteurs puis la voie spinothalamique impliquée dans la conduction de sensations douloureuses), de l’analyse quantifiée de la sensibilité spinothalamique (Thermotest) mettant à profit une sonde thermique délivrant sur la peau des intensités thermiques allant de 0 à 50 °C et des techniques d’imagerie fonctionnelle cérébrale (IRM, tomographie par émission de positons).
Néanmoins, dans la majorité des cas, le diagnostic étiologique ne pose pas de difficulté et ne nécessite pas d’examens sophistiqués.
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