On désigne par douleurs neuropathiques des douleurs liées à une lésion ou à un dysfonctionnement du système nerveux. Sa prévalence est estimée à 7 à 8 % en population générale.
Celles-ci s’opposent aux douleurs dites nociceptives ou inflammatoires liées à des lésions d’autres tissus, comme les muscles, les articulations et les viscères (cela étant, il n’est pas rare que douleurs nociceptives et douleurs neuropathiques soient associées chez un même patient, ce qui complique la prise en charge). En fait, on en distingue maintenant aussi une troisième catégorie, rassemblant les douleurs dites dysfonctionnelles, d’individualisation récente, susceptibles de survenir chez des patients n’ayant aucune lésion identifiable.
Les douleurs neuropathiques (subdivisées elles-mêmes en douleurs neuropathiques périphériques pour les lésions en amont d’un ganglion rachidien et celles dites centrales correspondant à des lésions d’aval) occupent une place importante parmi les douleurs chroniques et sont souvent responsables de douleurs rebelles et pénibles.
Les douleurs neuropathiques font intervenir des mécanismes physiopathologiques spécifiques qui rendent compte des différences dans leur expression clinique et leur réponse thérapeutique.
Les radiculalgies sont une des premières causes de douleurs neuropathiques. Il s’agit d’un groupe très vaste et hétérogène concernant des patients présentant une affection du système nerveux. Parmi les causes classiques, citons les neuropathies du diabète (5 % des diabétiques souffriraient d’une neuropathie douloureuse) et du zona, les accidents vasculaires cérébraux, le cancer, les lésions médullaires traumatiques, la sclérose en plaques et les neuropathies liées au Sida.
Mais les causes les plus fréquentes sont représentées par les lombosciatiques et névralgies cervicobrachiales ainsi que par les traumatismes nerveux accidentels ou liés à une intervention chirurgicale.
Il faut aussi avoir présent à l’esprit que les douleurs neuropathiques sont particulièrement fréquentes chez les personnes âgées dans la mesure où la prévalence de la plupart des pathologies concernées augmente avec l’âge.
Les douleurs neuropathiques comportent typiquement une composante de douleurs spontanées (permanentes ou paroxystiques) et de douleurs provoquées par des stimulus extérieurs (quand le stimulus est normalement indolore, on parle d’allodynie ; l’hyperpathie, correspondant à une perception exagérément douloureuse).
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