Les patients souffrant de RPL sont souvent amenés à consulter un spécialiste ORL pour des symptômes pharyngolaryngés peu spécifiques : globe pharyngé, odynodysphagie, sécheresse de la gorge, dysphonie chronique, halitose, toux chronique, hemmage chronique, lésions dentaires et laryngospasmes. Face à cette situation clinique, le diagnostic de RPL est évoqué, chez un sujet non-fumeur, devant un larynx présentant une inflammation chronique, avec érythème et œdème. Si la responsabilité du reflux demeure souvent difficile à affirmer lorsque l’atteinte laryngée demeure isolée, sans symptômes digestifs satellites, elle n’en est pas moins des plus probables lorsque les lésions affectent la partie postérieure du larynx.
Le diagnostic différentiel englobe toutes les pathologies laryngées et pharyngées, qu’elles soient d’origine infectieuse, inflammatoire ou tumorale.
Anamnèse.
Le médecin recherche les facteurs susceptibles d’expliquer l’irritation du larynx (tabagisme, allergies, pollution environnementale, infections respiratoires, surmenage vocal, etc.) et d’éventuels indices suggérant l’existence d’un RGO (pyrosis, brûlures gastriques, etc.). Il faut toutefois souligner que les signes cliniques de RGO sont inconstants chez les patients présentant un RPL. Inversement, l’existence d’un RGO caractéristique ne peut inviter à lui attribuer tous les signes cliniques pharyngés… Et ce d’autant plus que le RGO est particulièrement fréquent puisqu’il affecte environ 20 % de la population.
Index de reflux.
Le score proposé par l’équipe de Peter Belafsky, un ORL américain, dit aussi score RFS (Reflux finding score) ou score RSI (Reflux symptom index), s’apprécie par la cotation de 1 à 5 d’une échelle spécifique : problèmes de phonation, hemmage, paresthésies pharyngées à type d’excès de mucus, problèmes de déglutition, toux postprandiale, problèmes respiratoires ou spasmes laryngés, sensation de corps étranger pharyngé, douleurs rétrosternales, dyspepsie, pyrosis. Le score moyen en population générale est de 11,6 ; il atteint 21,2 chez les sujets suspects de RPL, avec une limite du pathologique au-dessus d’une valeur de 13.
Examen visuel.
La consultation médicale comporte un examen du pharynx, de l’hypopharynx et du larynx au miroir et/ou au fibroscope. Le médecin visualise ainsi la morphologie du larynx et d’éventuelles anomalies de sa muqueuse, pouvant justifier une laryngoscopie directe. Un examen par vidéo stroboscopie permet d’apprécier la mobilité de la muqueuse pendant la phonation.
pH-métrie. La pH-métrie sur 24 heures constitue une épreuve essentielle pour affirmer un diagnostic de certitude. Réalisée à l’aide d’une sonde de pH à double capteur, particulièrement sensible, elle permet de corréler avec précision les symptômes laryngés et l’existence d’un RPL. L’appareil enregistre simultanément l’acidité dans l’œsophage distal et dans l’œsophage proximal. Toutefois, l’examen demeure assez désagréable et relativement coûteux. De plus, l’irrégularité fréquente des phases de reflux explique le nombre important de résultats faussement négatifs. Enfin, les lésions muqueuses peuvent avoir pour origine non pas une agression acide, mais une agression basique (acides biliaires, trypsine) qui n’est pas détectée par cette sonde.
Biopsie muqueuse.
Les lésions ulcérées de la muqueuse font l’objet d’une biopsie si elles ne régressent pas rapidement sous traitement antisécrétoire (cf. ci-dessous) car elles peuvent révéler une lésion cancéreuse évolutive.
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