En aigu.
Les perturbations importantes surviennent en général au-delà d’une alcoolémie de 0,8 g/l, mais des perturbations mineures peuvent s’observer à des seuils bien moindres (notamment sur la vigilance). Ces effets sont dominés par l’ivresse alcoolique sous toutes ses formes :
- Ivresse ordinaire avec excitation psychomotrice (parfois violente), puis dépression et perturbation de la vigilance ;
- Ivresse pathologique, avec hallucinations, délire, convulsion, puis souvent coma (elle est volontiers suivie d’une amnésie) ;
- Coma éthylique avec hypotonie musculaire, dépression respiratoire, hypotension, hypothermie, polyurie, parfois suivie de complications organiques aiguës (pneumopathie, hépatite, pancréatite, etc.).
L’agitation aiguë du sujet éthylique est souvent traitée par administration de tiapride (Tiapridal) soit sous forme orale soit sous forme injectable à une posologie relativement faible (300 mg/j). D’autres antipsychotiques ou des benzodiazépines peuvent être préférés.
En chronique.
Les complications de l’alcoolisme sont nombreuses : pathologies digestives, notamment hépatiques et pancréatiques ; pathologies cardiovasculaires, notamment HTA et troubles du rythme ; pathologies neuropsychiatriques centrales comme périphériques ; pathologies ostéomusculaires ; pathologies cutanées. Certaines d’entre elles, une fois initiées, continuent à évoluer indépendamment de la conduite alcoolique (troubles pancréatiques par exemple). Leur évolutivité grève souvent lourdement le pronostic de la dépendance à l’alcool et complique la prise en charge du patient.
Une consommation excessive d’alcool favorise les cancers aérodigestifs (notamment en cas de tabagisme associé), hépatiques, colorectaux et du sein : elle est à l’origine d’environ 1 cancer sur 10 chez l’homme et 0,3 sur 10 chez la femme. Globalement, l’excès d’alcool est, directement ou indirectement, la cause de 45 000 décès chaque année en France.
Une situation spécifique est préoccupante : l’alcoolisation de la femme enceinte. Le syndrome d’alcoolisme fœtal (SAF), avec une incidence comprise entre 0,5 et 3/1 000 naissances, touche environ 7 000 nouveau-nés en France chaque année. Exposant à de lourdes séquelles neuro-comportementales, il constitue la première des causes de retard mental d’origine non génétique. Une abstinence totale s’impose à toute future maman.
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