• Autotensiomètres
Une dizaine de grandes marques ont fait évoluer, au fil des années, leur technologie, mais la concurrence des appareils souvent non validés, à prix très bas, en grande surface ou sur Internet, est rude. La liste des tensiomètres validés par l’ANSM est un bon argument, même si cette validation est seulement documentaire : l’ANSM examine les validations cliniques faites par les fabricants selon les standards de précision de la BHS (British Hypertension Society) ou de la Société européenne d’hypertension (ESH) et les ajoute à sa liste si elles sont en ordre. Ensuite, le choix entre les modèles huméraux ou radiaux (au doigt, ils sont trop imprécis) dépend du prix, de l’utilisation et du poids de la personne. Les tensiomètres poignet sont moins chers, utiles pour les patients qui ont besoin de s’en servir souvent et les obèses qui n’arrivent pas à trouver des brassards adaptés à leur tour de bras. Les tensiomètres huméraux à gonflage automatique ont l’avantage d’être médicalement plus précis : l’artère située au bras est en effet plus ou moins de la même taille que celle qui quitte le cœur et il y a moins de variations à ce niveau qu’au poignet. Il faut prendre en compte le poids du patient (un brassard de trop petite taille surestime la pression), son grand âge (modèle très simple d’emploi), sa mobilité (voyage, bureau). Certains indiquent les battements irréguliers, la date et l’heure et gardent en mémoire les mesures et, pour les plus récents et coûteux (Withings, iHealth), peuvent être connectés à un smartphone, Ipad ou Ipod ; le patient peut alors envoyer au médecin l’historique de ses mesures. Les leaders sont Hartmann et Omron, suivis de Cooper, Microlife, Spengler, A & D, Colson.
• Lecteurs de glycémie
En aidant les diabétiques à être autonomes et à mieux respecter les schémas thérapeutiques, les innovations digitales de ces dernières années répondent bien à la volonté des patients d’intégrer à leur mode de vie la gestion de leur maladie. Cette nouvelle génération de lecteurs s’appuie sur la technologie de l’électrochimie dynamique qui permet de lire dans une goutte de sang un spectre d’informations plus large que les méthodes électrochimiques classiques, et plus précisément. Toujours plus simples, plus discrets et plus esthétiques, les lecteurs de glycémie se succèdent en apportant à chaque fois un perfectionnement. Après les lecteurs sans codage permettant de s’affranchir de l’étape de la calibration et les puces de calibration à introduire dans le lecteur à chaque changement de boîte de bandelettes, sont apparus des lecteurs plus intuitifs qui se mettent en fonctionnement dès que la bandelette réactive est insérée. Certains, vraiment petits, ont été conçus « pour bouger », d’autres privilégient le confort du patient : touches larges, résultats affichés en gros chiffres ou rétroéclairage de l’écran, lecteur parlant pour les malvoyants (Sensocard Plus d’Aximed) et surtout temps de lecture réduit (3 secondes) pour une quantité de sang minimale (0,3 microlitre) : Free Style Papillon (Abbott), Accu Check Performa (Roche), One Touch (Lifescan), BG Star (Sanofi-aventis), Glucofix Premium (Menarini).
Des lecteurs récents intègrent de nouvelles fonctionnalités : recherche des tendances à l’hypo- ou à l’hyperglycémie (One Touch Verio Pro), fonction « activité sportive » (Glucocard X mini), smiley indiquant si le résultat correspond aux objectifs fixés (BG Star). Certains permettent un retrait sécurisé sans contact avec le sang déposé sur la bandelette (My Life Pura, Breeze 2), d’autres mesurent également la cétonémie (Glucofix Premium).
Aujourd’hui, la plupart des fabricants proposent un logiciel de suivi. Les données sont transférées du lecteur à un ordinateur via le câble USB ou par infrarouge ou se connectent à un smartphone de façon à les communiquer à un professionnel de santé (iBG Star de Sanofi).
• Piluliers électroniques
En France, on estime que le mauvais suivi des traitements entraîne 8 000 décès par an et 1,1 million de journées d’hospitalisation, pourtant l’Assurance-maladie ne prend pas en charge les piluliers journaliers, hebdomadaires ou mensuels. Les fabricants rivalisent d’ingéniosité au travers de l’ajout de fonctionnalités spécifiques : alarme sonore, vibrante ou visuelle (ou plusieurs types d’alarme), indicateur d’oubli de prise, report de l’alarme, écran de grande taille pour une lecture facile, réserve d’eau intégrée, distributeur verrouillable, pulsomètre intégré… Certains peuvent se poser debout ou sur la porte du frigo grâce à un aimant au dos ou encore se porter au cou, à la ceinture, en montre vibrante (VibraLite).
Le Do-Pill Secure (Domedic), pilulier intelligent récent, peut être rempli par le pharmacien qui colle ensuite une pellicule de protection puis l’étiquette avec un code-barres unique pour assurer la sécurité du patient par l’identification et la traçabilité du traitement. Il est constitué d’un microcontrôleur et de circuits électroniques. Les alarmes sonores ou visuelles avertissent le patient qu’il est temps de prendre son médicament et un clignotant lumineux identifie la case dans laquelle se trouve la pilule. Chaque case possède une languette dont le système peut détecter l’ouverture comme sur un calendrier de l’Avent high-tech. Il enregistre aussi les informations liées à la prise et les communique au pharmacien via la 3G. Ce dernier, en collaboration avec le médecin traitant, supervise ainsi à distance la bonne observance du traitement. En cas d’erreur de prise, il est aussitôt informé et peut téléphoner au patient pour s’assurer que tout va bien ou prévenir l’entourage et le médecin par mail ou SMS.
Article précédent
Les pharmaciens engagés dans l’ETP se comptent
Article suivant
Conseils pour globe-trotteur prudent
Les pharmaciens engagés dans l’ETP se comptent
Des outils indispensables au dépistage et au suivi
Conseils pour globe-trotteur prudent
La chronicisation des maladies : un nouveau paradigme social
Objectif, qualité de vie
Petit abécédaire des affections chroniques rencontrées au comptoir
Histoires de maladies
L’entretien pharmaceutique avant l’heure : des officinaux témoignent
Le générique, ami du patient chronique ?
M. Arnaud G., 58 ans
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques