Ça y est, « winter is coming » et les étagères de nos officines se chargent de produits stimulant l’immunité. Si la plupart peuvent être conseillés sans crainte, il ne faut tout de même pas oublier que ce ne sont pas des produits miracles. Utilisés pour renforcer ou stimuler les défenses immunitaires déjà existantes, ils seront inefficaces si elles ont déjà (quasiment) disparu.
L’aromathérapie
Les HE (Huiles essentielles) étant des produits naturels, elles sont souvent vues comme inoffensives par les patients. Le conseil au comptoir est donc primordial afin de rappeler toutes les situations à risque que sont l’épilepsie, l’asthme, la grossesse, la présence d’un autre traitement ou un âge inférieur à 12 ans.
Les plus couramment utilisées pour stimuler l’immunité sont celles de ravintsara et de tea-tree, composées de monoterpènes. L’HE de ravintsara est immunostimulante, antivirale (notamment sur la sphère ORL) et antibactérienne. Quant à l’HE de tea-tree, elle est immunostimulante, antibactérienne, antivirale et antifongique. Ces HE peuvent être diffusées, prises per os ou encore appliquées sur les poignets.
Les pré et probiotiques
Les probiotiques, outre leur rôle dans le métabolisme intestinal, ont également un rôle majeur de défense de l’organisme. En effet, ils participent à l’effet barrière de la muqueuse intestinale en résistant à sa colonisation par des germes pathogènes et stimulent le système immunitaire intestinal.
Quant aux prébiotiques, il s’agit de fibres du régime alimentaire qui servent de nourriture au microbiote. Ils stimulent sa croissance et son développement. Les probiotiques peuvent donc être utilisés en cure d’un mois à renouveler si besoin pour réduire l’incidence des infections hivernales ou leur durée. Ils sont par contre à éviter chez les porteurs d’un cathéter veineux central.
La phytothérapie
Les immunostimulants d’origine végétale peuvent être utilisés à titre préventif par cures de 4 à 6 semaines. Les plus couramment utilisés sont l’échinacée et le ginseng. L’échinacée stimule l’activité immunitaire des monocytes et des neutrophiles et diminue l’expression des cytokines inflammatoires. Elle est contre-indiquée en cas de traitement immunosuppresseur et chez les personnes souffrant de maladies auto-immunes ou d’immunodéficience, et interfère avec les cytochromes. Ensuite, le ginseng est une plante adaptogène qui est aussi anti-fatigue et stimulante de l’activité des lymphocytes. Il doit être évité en cas de pathologies cardio-vasculaires, d’insomnies ou de troubles nerveux.
L’apithérapie
L’usage traditionnel des produits de la ruche est bien connu du grand public. De plus, leur origine entièrement naturelle est un argument très apprécié de nos jours. Ils doivent cependant être évités chez les personnes ayant des antécédents d’allergie à ce type de produits.
On peut d’abord conseiller la gelée royale, substance la plus riche et la plus élaborée de la ruche. Elle contient notamment des minéraux, oligo-élements et vitamines qui lui confèrent des propriétés stimulantes et revitalisantes et un peptide appelé royalisine aux propriétés antibactériennes. Enfin, c’est une substance adaptogène. Il est recommandé de la consommer fraîche, de préférence le matin à jeun, en cure de 30 jours à renouveler au besoin. Vient ensuite la propolis. Sa composition complexe (flavonoïdes, composés phénoliques, terpènes, vitamines, oligo-éléments…) lui confère des propriétés antibactériennes, antivirales et immunostimulantes.
L’oligothérapie
La voie sublinguale, notamment via la prise d’ampoules buvables, est la forme habituelle d’utilisation de l’oligothérapie.
Tout d’abord, le zinc participe au maintien de la barrière cutanée et à l’activité des cellules de l’immunité, intervient dans la fonction de la thymuline (hormone qui stimule le développement des lymphocytes T) et dans l’inhibition de la réplication virale dans l’organisme. Sa prise doit se faire à distance de celle des tétracyclines, des fluoroquinolones et du fer. Ensuite, le magnésium participe à la synthèse des immunoglobulines et agit sur la fixation des cellules de l’immunité et sur le développement des lymphocytes T.
Le cuivre stimule la production des cellules immunitaires et a un effet antibactérien. Quant au sélénium, outre son pouvoir anti-oxydant qui neutralise les radicaux libres, il induit une réponse accrue de la stimulation antigénique, une capacité accrue à produire des lymphocytes cytotoxiques et une augmentation de l’activité des cellules tueuses naturelles. Enfin, une carence en fer est associée à une réduction de la capacité de phagocytose et de l’activité des lymphocytes.
Les vitamines
L’offre des vitamines, notamment sous forme de complexes, est très riche en pharmacie.
D’abord, la vitamine A contribue à prévenir les infections en renforçant les jonctions intercellulaires et en augmentant la production et l’efficacité des cellules immunitaires. Mais attention à la prise conjointe d’autres médicaments en contenant car un surdosage peut entraîner céphalées, hypertension intracrânienne, troubles digestifs et vision floue. Ensuite, on peut citer parmi les vitamines du groupe B la B6 qui, par son rôle de cofacteur enzymatique, va favoriser la production d’anticorps, la B12 qui a une action sur la formation et le fonctionnement normaux des cellules immunitaires et la B9 dont la carence a une action néfaste sur la formation des lymphocytes. La vitamine C permet de lutter contre la fatigue, participe à la multiplication des lymphocytes, à la production d’anticorps et favorise la phagocytose.
Elle est contre-indiquée en cas de lithiases rénales. Enfin, la vitamine D participe au maintien de l’intégrité de la muqueuse intestinale mais aussi à la multiplication des lymphocytes. De plus, elle stimule les macrophages et les cellules dendritiques ainsi que la synthèse d’agents antimicrobiens par les cellules immunitaires. Elle est contre-indiquée en cas d’hypercalcémie, d’hypercalciurie et de lithiase calcique.
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