C’EST SURTOUT pour des douleurs musculaires ou articulaires, qu’elles soient liées ou pas à la pratique d’un sport, que le patient demande à être soulagé sans délai.
Mal de dos.
Le lumbago représente la lombalgie type, mais attention à bien faire le distinguo entre une douleur d’origine mécanique, due à un effort exagéré par exemple, et une pathologie sous-jacente, ostéoporose, rhumatisme inflammatoire ou infection. Toutes les structures de la colonne vertébrale sont potentiellement concernées : vertèbres (fracture ostéoporotique), disque intervertébral (pincement, hernie), ligaments ou muscles. Il faut aussi se rappeler qu’un mal de dos d’apparence banale peut correspondre à des douleurs « projetées », venant d’un organe voisin comme le cœur. Des tumeurs, bénignes ou malignes (métastases osseuses des cancers de la prostate ou du sein par exemple) peuvent également donner des douleurs dorsales.
En traitement d’appoint, les coussins chauffants réutilisables (Nexcare ColdHot…) ou des patchs chauffants (Elastoplast Patch…), actifs pendant 8 heures environ, apportent un soulagement appréciable.
Bleus et bosses.
Chute, coup, choc, contusion… les traumatismes bénins ne sont pas l’apanage du sport. Différents produits sont à proposer outre le bien connu Synthol, antalgique et antiseptique (liquide, gel, spray, roll-on) : pommades à l’ibuprofène (Advigel, Intralgis, Nurofen, Kétum, Cliptol avec du lévomenthol pour un effet rafraîchissant…) et à l’arnica (Arnican Cooper).
Tendinite.
Coude (tennis elbow), épaule (très fréquente), omoplate, poignet, cheville, talon, cuisse, hanche ou genou… Les localisations des tendinites banales sont nombreuses. C’est l’inflammation d’un tendon, partie terminale de nature fibreuse d’un muscle au niveau de son insertion sur l’os, due à une trop grande sollicitation.
Outre le repos, voire une immobilisation par contention élastique, conseiller pour commencer l’application locale de froid (par séquences de 10 minutes) et d’AINS en gel (Voltarène Émulgel, Kétum, Niflugel…), puis de chaleur après la phase aiguë pour atténuer la douleur et favoriser la circulation sanguine. Certaines associations, telles le Baume Aroma (crème à base de salicylé et de terpènes à effet révulsif utilisée dans le traitement d’appoint local des douleurs des muscles, des tendons et des ligaments), sont également indiquées.
Entorse.
C’est un ligament, le plus souvent au niveau de la cheville ou du genou, qui est touché, seulement distendu ou bien lésé, avec rupture d’un ou plusieurs faisceaux. L’œdème est le résultat d’une inflammation et d’une rupture des capillaires due à une torsion anormale de l’articulation. Pour les trois premiers jours, recommander de respecter le protocole GREC : Glaçage pour l’effet antalgique (application d’un pack froid plusieurs fois par jour), Repos (en sollicitant le moins possible l’articulation), Élévation (s’il s’agit du membre inférieur), Contention (ou compression) sans serrer trop fort pour ne pas risquer d’entraver la circulation sanguine.
Les emplâtres médicamenteux sont indiqués en cas d’entorse bénigne : VoltarenPlast bioadhésif, antalgique et anti-inflammatoire (gel de diclofénac et de menthol), Flector Tissugel Héparine (diclofénac pour la douleur + héparine pour faciliter la résorption de l’œdème). Recommander de consulter si les symptômes n’ont pas régressé au bout de 3 jours.
Contractures.
Si pour les contractions musculaires brutales que sont les crampes, boire beaucoup d’eau suffit pour éliminer les toxines et ainsi supprimer la douleur, les contractions permanentes et gênantes méritent quant à elles un traitement local.
Elles cèdent le plus souvent à l’application de chaleur (coussin ou patch chauffant), sans avoir à recourir aux massages d’un kinésithérapeute.
Claquage.
Ces déchirures de plusieurs fibres musculaires, très souvent dues à un effort intense et violent, se manifestent par une douleur vive imposant l’arrêt immédiat de l’activité physique.
La solution pour soulager : appliquer de la glace ou un pack froid (Nexcare ColdHot, Actipoche Cooper…), suivie d’une compression modérée du muscle touché, avec maintien du membre en position surélevée, puis prise en charge par un kinésithérapeute.
Déchirure et rupture.
Qu’un muscle entier soit rompu ou déchiré ou seulement un faisceau musculaire, la douleur est toujours très intense. Conseiller dans l’immédiat l’application de glace ou de froid, puis impérativement une consultation spécialisée.
Douleurs cutanées.
Les douleurs liées à une atteinte de la peau peuvent aussi bénéficier de traitements locaux efficaces.
Herpès. Le prurit et la sensation de cuisson sont habituels avant l’érythème et l’éclosion de vésicules.
À côté de l’aciclovir en pommade, les petits patchs à base d’hydrocolloïdes (Compeed Patch invisible Bouton de fièvre Total Care) sont intéressants pour favoriser une cicatrisation rapide sans formation de croûte.
Douleurs post-zostériennes. Des sensations de brûlures ou des douleurs paroxystiques (« en éclair ») ou encore un prurit peuvent persister des mois, voire des années après la cicatrisation des lésions cutanées du zona. Un emplâtre médicamenteux renfermant de la lidocaïne (Versatis) à appliquer sur la zone douloureuse (sèche et cicatrisée) une fois par jour pendant 12 heures maximum par jour est efficace.
Hémorroïdes. Un traitement de fond n’est pas nécessaire quand la crise est ponctuelle. Un traitement local de courte durée en pommade ou crème (Proctolog, Déliproct…) permet de soulager en attendant que l’hémorroïde se résorbe.
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