DE PLUS EN PLUS souvent, le patient enrhumé cherche par lui-même la solution à ses maux. L’arrivée du libre accès dans les pharmacies n’y est pas pour rien. Mais le choix ne doit pas se faire au hasard car même les traitements du rhume, affection pourtant banale, ne sont pas dénués d’effets secondaires. Pour délivrer un conseil efficace et sûr, le pharmacien doit donc avant tout évaluer à quel stade de son évolution se situe le rhume : débutant avec picotement et éternuement, productif avec obstruction nasale et rhinorrhée claire, ou mucopurulent avec épaississement des sécrétions. Il doit aussi rechercher les facteurs de risque associés : avez-vous de la fièvre ou d’autres symptômes comme une toux, des maux de tête, un mal de gorge, des courbatures, êtes-vous traité pour une maladie chronique (HTA, asthme), souffrez de rhinite allergique ou de maux d’estomac, fumez-vous, sont quelques-unes des questions qu’il convient d’aborder.
Le nez dans tous ses états
- Mon nez n’arrête pas de couler : pour stopper l’écoulement nasal, les antihistaminiques H1 (anti-H1) de première génération par voie orale sont le traitement de choix (Rhinofébral, Fervex, Humexoral…). Ils présentent aussi l’avantage de limiter les éternuements, les larmoiements et les démangeaisons nasales. Leurs effets sédatifs sont appréciés pour passer une bonne nuit mais ils sont plus gênants la journée. Le traitement ne doit pas dépasser quelques jours pour éviter d’autres effets secondaires (sécheresse de la bouche, constipation, rétention urinaire, troubles de l’accommodation…). Les contre-indications sont le glaucome par fermeture de l’angle et les troubles prostatiques.
- J’ai le nez bouché : l’obstruction nasale résulte d’une inflammation responsable de l’œdème des muqueuses rhinopharyngées. Seuls les vasoconstricteurs par voie orale peuvent diminuer le calibre des vaisseaux sanguins dilatés (Anadvil rhume, Dolirhume, Nurofen rhume, Rhumagrip, Valda rhume…). Ils sont à conseiller avec prudence car ils peuvent être à l’origine de céphalées, de tachycardie, de poussées hypertensives. Le traitement ne doit pas dépasser cinq jours. Si le nez coule et se bouche en même temps, il existe des spécialités qui associent anti-H1 et vasoconstricteur dans le même comprimé ou séparément, et des formules jour et nuit qui minimisent les problèmes de somnolence diurne (Actifed jour et nuit, Actifed Rhume, Dolirhume, Hexarhume, Humex rhume).
- Mon nez est encombré : le traitement commence par un bon lavage des fosses nasales à l’aide de sprays d’eau de mer isotoniques, ou hypertoniques si le nez est bouché, ou enrichis en sels minéraux (cuivre, soufre, manganèse). Les gammes Fluimer, Hexamer, Humer, Lyomer, Physiodose, Physiomer, Sinomarin, Stérimar, Rhinotherm remplissent parfaitement cet objectif. Ce geste doit se répéter plusieurs fois par jour et être suivi d’un mouchage efficace. Il peut être suivi d’inhalations avec des huiles essentielles ou d’instillations de gouttes nasales antiseptiques pour éviter une surinfection (Désomédine, Euvanol, Humex Rhume, Nécyrane, Nostril, Rhinédrine). De commercialisation plus récente, des poudres nasales font office d’écran aux agents à l’origine du rhume, et des sprays les encapsulent dès leur entrée dans les narines (Humex Rhume Défense, Vicks Première Défense). Leur efficacité est liée à la rapidité de leur administration, dès les premiers symptômes.
Les conseils associés.
Un rhume s’accompagne le plus souvent d’un cortège de symptômes bénins mais pénibles qui doivent être traités.
- Fièvre, frissons et maux de tête : du paracétamol, de l’aspirine ou de l’ibuprofène complètent efficacement le traitement mais il faut éviter les risques de surdosage.
- Toux : si elle est grasse et productive, les expectorations sont fluidifiées avec des sachets ou des sirops à base de carbocistéine, d’acétylcystéine ou d’ambroxol. Si elle est sèche, on fait appel à des sirops à base de dérivés opiacés, mais ils peuvent majorer les risques de somnolence. Il faut éviter toute alternative ou association avec des expectorants ou des mucolytiques réservés à la toux grasse.
- Maux de gorge : un antiseptique sous forme de pastilles ou de collutoire calme les douleurs pharyngées. Son action peut être renforcée par un analgésique ou un anti-inflammatoire associé (gammes Drill, Strepsils, Hexalyse, Humex mal de gorge, Solutricine Maux de gorge, Valda. Lysopadol, Lysopaïne, Oropolis…).
- Fatigue : des stimulants et des antiasthéniques donnent un bon coup de fouet (vitamine C, acérola, guarana, ginseng, gelée royale, complexes vitaminés) et permettent de surmonter l’asthénie commune durant et après les épisodes infectieux.
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