Pour 96 % des femmes, l’hygiène intime est quotidienne et près de la moitié d’entre elles utilisent des produits spécifiques. Si le confort et le bien-être sont la priorité de leurs préoccupations, elles font de l’absence d’odeurs leur troisième priorité. Les femmes voient aussi dans ce geste le moyen d’éviter les infections et elles font parfois preuve de trop de zèle pour faire leur toilette. Certains comportements peuvent mettre en péril l’écosystème vaginal qui repose sur un équilibre fragile ; les germes ont une utilité, il ne faut pas tous les détruire.
Comment et à quel rythme doit se faire une toilette intime ?
Deux toilettes par jour sont largement suffisantes, même en cas de mycoses. Il faut renoncer à la pratique de la douche vaginale qui déséquilibre la flore et l’empêche de jouer sont rôle de défense. En revanche, un défaut d’hygiène est dommageable et c’est le juste milieu qu’il faut trouver. Souvent la toilette est faite avec des gestes trop énergiques alors que les muqueuses ont besoin de douceur. Encore faut-il utiliser un soin gynécologique adapté et non agressif.
Je fais tous les jours une toilette classique à l’eau et au savon.
Un produit d’hygiène intime n’est pas forcément indispensable. Il est possible d’utiliser l’eau courante de la douche à température agréable. Les sécrétions vaginales (qui entrent dans la composition des pertes blanches) se dissolvent dans l’eau pure. Mais attention, l’eau assèche, il faut essuyer rapidement la zone intime et la sécher délicatement sans frotter, surtout si la vulve est fragilisée par la mycose. Des petits tapotements doux avec une serviette propre sont plus appropriés.
J’utilise le même « pain » de savon pour toute la toilette du corps.
Le savon solide qui traîne sur le coin de la baignoire ou le bord de la douche peut devenir un nid à microbes. Aussi est-il conseillé d’utiliser plutôt des savons liquides qui se conservent à l’abri des microbes dans leur flacon. De même, le gant de toilette en éponge devient un vrai bouillon de culture en une seule journée, il vaut mieux se laver avec des mains nues et propres.
Quels sont les avantages d’un produit d’hygiène intime ?
Un produit formulé spécifiquement pour l’hygiène intime dissout plus rapidement et plus efficacement les sécrétions vaginales et les cellules mortes évacuées par le vagin. Il contient également des hydratants et contribue à éviter le dessèchement. De plus, les syndets liquides contiennent des agents surgraissants qui respectent le film hydrolipidique protecteur et la lubrification naturelle de cette zone.
A-t-on besoin d’un savon antiseptique en cas de mycose vaginale ?
Même en cas de mycose vaginale, la toilette intime ne doit jamais être faite avec un produit désinfectant (type Mercryl ou Bétadine). Ces produits détruisent la flore en même temps que les microbes agressifs ; la vulve et l’entrée du vagin se défendent alors moins bien. Au lieu d’aider à guérir, cette pratique entretient le problème et augmente le risque de récidives des mycoses.
Quelles sont les précautions particulières pendant les règles ?
Il faut changer serviettes périodiques et tampons régulièrement toutes les quatre heures. Les protège-slips sont renouvelés dès qu’ils sont humides, sinon ils favorisent le développement de bactéries. Les rapports sexuels sont plutôt déconseillés au cours de cette période, car le milieu est plus sensible aux infections. Après les rapports sexuels, il est recommandé de se laver à l’eau ou avec des produits adaptés.
Ma fille de 16 ans multiplie les soins intimes (déodorants, lingettes, douches vaginales).
Cette volonté de propreté intime à tout prix traduit la crainte de troubles gynécologiques, même mineurs, qui peuvent porter atteinte à la féminité ou à la fertilité. Cette attitude est accentuée chez les adolescentes, plus vulnérables et mal informées. La crainte d’attraper une infection sexuellement transmissible (IST) explique cette tendance à la désinfection qui « lave » aussi un sentiment d’impureté. Encore une idée fausse : la toilette vaginale ne protège pas des IST, au contraire, elle favorise la transmission des germes si elle est trop agressive.
Quels en sont les risques ?
Les douches vaginales favorisent le développement d’infections type vaginose. En effet, cette toilette interne rompt l’équilibre de la flore vaginale et favorise la prolifération de levures ou de bactéries. Les déodorants intimes s’utilisent parfois après la toilette intime pour apporter une fraîcheur prolongée ; ils ne doivent contenir ni alcool ni parfum et leur utilisation, ainsi que celle des lingettes, doit rester ponctuelle sous peine d’irritation ou d’allergie.
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