L’ASSAINISSEMENT de l’eau et les mesures de contrôles sanitaires dans les élevages, les abattoirs et les cultures maraîchères ont eu un impact sanitaire positif considérable. Certaines parasitoses autrefois cosmopolites ont pratiquement disparu de l’Hexagone. Malgré ces progrès, la piste « parasite » ne doit pas être écartée, notamment chez les enfants ou chez les voyageurs.
De l’importance de l’hygiène.
Qu’il s’agisse de virus, bactérie ou parasite, le refrain est toujours le même. Premier vecteur, les mains ! Leur lavage reste un geste indispensable, auquel les enfants sont éduqués dès le plus jeune âge. Avant de manger, après un passage aux toilettes, ou après la séance de jeu dans le bac à sable, cette mesure simple d’hygiène permet d’éviter l’ingestion des larves parasitaires invisibles à l’œil nu et par conséquent, de rompre leur cycle de développement. Le soin apporté aux ongles contribue à limiter l’auto-infestation et la ré-infestation. Les foyers où se côtoient des animaux de compagnie et des enfants doivent faire l’objet d’un nettoyage rigoureux, associé à une vermifugation régulière des animaux. Enfin, il est recommandé de traiter tous les membres de la famille en même temps, les enfants comme les adultes, même en l’absence de symptômes.
Petits vers ronds des enfants…
Les nématodes regroupent plusieurs vers ayant pour habitat le tube digestif de l’homme. Parmi eux, les oxyures (Enterobius vermicularis) touchent principalement les enfants. À l’âge adulte, ce ver cosmopolite se loge dans le côlon. Les femelles fécondées migrent dans le rectum, généralement le soir. Elles se fixent à la marge anale pour pondre des œufs avant de mourir. Cette particularité dans le cycle des oxyures explique les démangeaisons anales occasionnant un grattage chez les enfants contaminés.
Les œufs relargués par les femelles sont embryonnés, et par conséquent directement infestants, favorisant le phénomène d’autocontamination. Une fois ingérés, les œufs sont lysés dans l’intestin de l’hôte et donnent naissance à de nouveaux vers adultes. Bien que peu résistants dans le milieu extérieur, les œufs peuvent être à l’origine de l’infestation d’un autre individu. Le linge (sous-vêtement, draps) susceptible d’être en contact avec des œufs doit être lavé à part.
D’un point de vue clinique, outre le prurit anal nocturne, les enfants contaminés se plaignent de douleurs abdominales voire de nausées. L’appétit peut être affecté. Des manifestations nerveuses, telle qu’une agitation, un sommeil de mauvaise qualité ou des cauchemars, permettent d’orienter le diagnostic.
Le cycle complexe de l’ascaris.
Peu fréquent en France, l’ascaridiose (Ascaris lombricoïdes) touche surtout les enfants et s’observe principalement dans les pays tropicaux. Le ver adulte mesure entre 15 et 20 cm. Il présente trois grosses lèvres sur la partie antérieure, lui permettant de s’accrocher à la paroi de l’intestin grêle. Au cours du cycle, la femelle pond des œufs non embryonnés éliminés dans les selles. Après s’être embryonnés dans le milieu extérieur, les œufs deviennent contaminants. Une fois ingérées par le biais des mains ou d’aliments souillés, les larves effectuent une migration de 45 à 60 jours dans l’organisme (foie, cœur droit, poumon) avant de revenir dans l’intestin à l’état adulte. Le contact tissulaire important explique l’hyperéosinophilie sévère observée au cours de cette nématodose. Les symptômes sont caractéristiques de chaque phase du cycle. La phase de migration est marquée par une toux sèche et des poussées d’urticaire tandis que la phase d’état s’accompagne de troubles digestifs (diarrhées, vomissements, douleurs abdominales) et d’une altération de la courbe de croissance.
Les autres nématodoses.
Le trichocéphale (trichuris trichuira) est un ver hématophage se logeant dans le côlon. Sa durée de vie est relativement longue, d’environ 10 ans. Les œufs non embryonnés à la ponte sont éliminés dans les selles. En général, cette parasitose est asymptomatique ; elle peut néanmoins se manifester par des troubles digestifs et une fatigue. Une des complications de la trichocéphalose est l’appendicite.
Autre nématode, Trichinella spiralis est un ver capable de contaminer l’homme par l’intermédiaire de viande mal cuite. Peu fréquente en France, la trichinose est encore observée chez les populations consommant de la viande de cheval ou du sanglier. Les larves sont encapsulées dans les muscles des hôtes intermédiaires. Les symptômes évoluent en fonction des phases du cycle. La trichinose est responsable de douleurs abdominales, de fièvre, et de douleurs dans les muscles.
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