Le traitement doit tenir compte de l’intensité des symptômes. Les recommandations visent à diminuer l’inflammation et la douleur, et à renforcer les vaisseaux. À l’officine, le pharmacien dispose d’un choix de médicaments sans ordonnance pour agir sur ces trois aspects.
Les anti-inflammatoires oraux.
Ils peuvent être utilisés en cas de maladie hémorroïdaire externe, pour lutter contre la poussée œdémateuse. À l’officine, l’ibuprofène peut être proposé en traitement court. L’aspirine n’est pas appropriée. Attention, chez la femme enceinte, les anti-inflammatoires non stéroïdiens sont contre-indiqués à partir du cinquième mois de grossesse.
Les antalgiques.
Il s’agit principalement du paracétamol. Les antalgiques de palier II peuvent être nécessaires en cas de douleurs plus intenses. Les spécialités contenant de la codéine ne semblent pas appropriées en raison de leur effet indésirable d’ordre digestif (constipation). Face à une douleur importante ou si une thrombose hémorroïdaire est suspectée, une consultation médicale s’impose.
Les veinotoniques.
Ils peuvent être conseillés en cure courte pour leur effet vasculoprotecteur. Selon les données disponibles, ils seraient efficaces sur la maladie hémorroïdaire interne. En revanche, ils ne sont pas préconisés en cas d’hémorroïdes externes. L’association entre plusieurs veinotoniques n’est pas nécessaire.
Parmi les veinotoniques pouvant être conseillés chez la femme enceinte, le CRAT (centre de référence sur les agents tératogènes) mentionne la diosmine, l’hespéridine, la troxérutine et le rutoside en raison des études cliniques disponibles, du recul d’utilisation et des données de pharmacocinétique.
Les spécialités contenant de l’heptaminol sont contre-indiquées (cf. tableau) chez le sujet présentant une hyperthyroïdie (traité par Néo-Mercazole, Proracyl, parfois Lévothyrox…) ou ayant un traitement par IMAO (Marsilid, Moclamine).
La présence d’alcool dans les solutions buvables (ampoules) impose une utilisation prudente chez certains patients (épileptiques, alcooliques).
Les laxatifs.
Les laxatifs recommandés sont les laxatifs de lest (mucilages et fibres) ou osmotiques (lactulose, macrogol), associés à des règles diététiques appropriées. Ils font partie intégrante du traitement symptomatique de la maladie hémorroïdaire interne.
Les topiques.
Ils s’agit de pommades, de crèmes ou de suppositoires. Les topiques dont dispose le pharmacien au comptoir associent plusieurs actifs, dont des anesthésiques locaux (lidocaïne, benzocaïne…), des antiseptiques, des anti-inflammatoires locaux, des vasculoprotecteurs, et des lubrifiants (carraghénates). Le risque d’allergie aux anesthésiques locaux doit être pris en compte, ainsi que celui à la lanoline présente dans de nombreuses crèmes.
La solution homéopathique.
Des spécialités homéopathiques (Avenoc, L28) peuvent être proposées. Le traitement homéopathique peut associer de l’Aesculus composé en gouttes pour l’effet vasculoprotecteur, du Nux vomica 5 CH et Ratanhia 5 CH en cas de douleurs intenses, ainsi que de l’Arnica montana 5 CH.
En aromathérapie.
Le cyprès (Cupressus sempervirens) a des propriétés décongestionnantes veineuses et astringentes, d’où l’utilisation par voie orale de son huile essentielle en cas de crises hémorroïdaires (contre-indiquée chez la femme enceinte). L’huile essentielle de géranium rosat peut également être utilisée en raison de son activité anti-inflammatoire et hémostatique.
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