Mon mari, qui est hypertendu, peut-il sans risques faire du sport ?
Probablement, mais pas n’importe lequel. En effet, l’exercice physique régulier (au moins 30 minutes, 3 fois par semaine) et d’intensité modérée entraîne une diminution significative du niveau de la pression artérielle. Il convient néanmoins de respecter certaines précautions, comme d’observer une phase d’échauffement, d’éviter les efforts brefs et violents, d’assurer une bonne hydratation 15 à 30 minutes avant la séance d’exercice et pendant celle-ci si elle dépasse 30 minutes, de connaître ses limites (garder la possibilité de parler pendant l’effort) et d’utiliser un cardiofréquencemètre (ne pas dépasser 65 % de la fréquence maximale théorique). Une autre condition est que la pression artérielle et les autres facteurs de risque soient correctement pris en charge.
Enfin, la reprise d’un sport est subordonnée au feu vert du médecin traitant, qui fera le plus souvent réaliser un électrocardiogramme avant de délivrer celui-ci.
Le médecin de mon frère lui a dit qu’il a une hypertension résistante. À quoi cela peut-il être dû ?
Tout d’abord, il faut rappeler que l’hypertension artérielle résistante se définit par une pression artérielle en permanence au-dessus de la cible thérapeutique. Autrement dit, en général supérieure ou égale à 140/90 mmHg mesurée en consultation ou 130/85 mmHg si le patient est aussi diabétique ou souffre d’insuffisance rénale chronique. Cela en dépit d’un traitement par une association de trois antihypertenseurs. Il est difficile d’en connaître précisément la fréquence, qui est estimée actuellement entre 8 et 10 %.
Ses causes les plus fréquentes sont représentées par une mauvaise observance, un traitement inadapté (notamment des posologies insuffisantes), une obésité associée, un excès de consommation de sel et/ou d’alcool, un syndrome d’apnées du sommeil (lui-même fortement associé à l’obésité), une hypertension artérielle secondaire (plus ou moins méconnue) et la prise de certains médicaments.
J’ai lu que l’hypertension artérielle prédispose à la démence. Cela m’inquiète. Est-ce vrai ?
En effet, un certain nombre d’études épidémiologiques tendent à montrer qu’il existerait une association entre l’hypertension artérielle, surtout quand elle survient à partir de 50 ans, et l’altération cognitive 20 à 25 ans plus tard. L’hypertension artérielle est à l’origine de modifications vasculaires qui affectent le débit sanguin et le métabolisme cérébral, susceptibles d’être impliquées dans des troubles cognitifs.
Mais, heureusement, la plupart des études montrent aussi un effet protecteur des traitements antihypertenseurs sur les fonctions intellectuelles, notamment une importante diminution du risque de maladie d’Alzheimer.
Il apparaît essentiel d’identifier, parmi les patients hypertendus, les sujets à risque majoré de démence, c’est-à-dire ceux ayant déjà une atteinte débutante de la mémoire, dont le risque d’évolution vers une démence est estimé à environ 10 % par an et pour qui une surveillance régulière est nécessaire, ou encore ceux dont on identifie des lésions cérébrales visibles à l’IRM.
Article précédent
Rappel physiopathologique
Chez le médecin
Les mots du client
Les traitements
Rappel physiopathologique
Les questions à l’officine
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques