Pour l'instant, la maladie n’a pas de traitement efficace. « La prise en charge est médicochirurgicale. Le seul recours thérapeutique est l’application d’antiseptiques locaux (sels de zinc) et l’administration d'antalgiques et d’associations d'antibiotiques à fortes doses, parfois par voie intraveineuse » résume le Dr Ziad Reguiai dermatologue au CHU de Reims. L'excision chirurgicale large des zones atteintes reste la principale approche curative pour les formes sévères. Elle permet d'apporter un répit plus ou moins long aux patients les plus gravement atteints.
Comment se pratiquent les opérations de chirurgie ?
Le geste consiste en l'ablation de la zone sous-cutanée et cutanée concernée. L'absence de glande dans le nouveau tissu généré lors de la cicatrisation permet d'empêcher, à cet endroit-là, la récidive de la maladie. Mais le geste est très lourd, il doit être précis, réalisé dans les meilleures conditions par un chirurgien expérimenté dans cette maladie. Une simple incision, par exemple, est associée à un taux de récidive de 100 % car elle ne traite que la surinfection, tout en laissant en place la lésion primaire prête à se réactiver dans un délai plus ou moins long.
Sont-elles bien supportées ?
Les soins de suite durent de plusieurs semaines voire plusieurs mois pour obtenir une cicatrisation définitive. De plus, l'excision locale n'empêche pas l'évolution de la maladie dans les zones non opérées et les interventions doivent être répétées (jusqu'à 36 opérations en trois ans). Les patients présentent de multiples cicatrices, parfois rétractiles et handicapantes, avec des séquelles fonctionnelles.
Comment choisir le traitement le plus approprié ?
Malgré l’utilisation d’antiseptiques ou d’antibiotiques et le recours à la chirurgie, de nombreux patients voient leur maladie récidiver de façon plus sévère. Du fait de la nature imprévisible de la maladie et de ses multiples présentations cliniques, il n'existe pas de traitement uniforme chez tous les patients. Aucune étude de grande ampleur n'a pu préciser les modalités des traitements (choix des molécules, voies d'administration, durées de traitement indications électives) et faire la preuve scientifique de leur intérêt.
Les biothérapies représentent-elles un espoir ?
Les dernières années ont vu apparaître des essais cliniques de traitement immunomodulateur par des anti-inflammatoires de la famille des anti-TNF alpha. Leur efficacité est certaine même si elle n'est pas constatée chez tous les patients. Rappelons que ces biothérapies sont déjà utilisées depuis de nombreuses années dans plusieurs maladies auto-immunes, possiblement associées à la maladie de Verneuil, comme la polyarthrite rhumatoïde, la spondylarthrite ankylosante, psoriasis ou la maladie de Crohn.
Quelle est la situation actuelle ?
En juillet 2015, la Commission Européenne a autorisé la mise sur le marché d'un inhibiteur de TNF alpha, l'adalimumab (Humira) dans le traitement de la maladie de Verneuil dans les formes modérées à sévères. Mais en mars 2016, la Commission de transparence de la Haute Autorité de Santé a décidé de ne pas accepter son remboursement dans cette indication spécifique.
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Publié le 20/02/2017
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Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3327
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