« Un logiciel sans bug, ça n’existe pas ». Cette affirmation conjointe des éditeurs de logiciels remet les pendules à l’heure : inutile d’espérer une perfection informatique inatteignable. Cela est d’autant plus vrai que les logiciels sont de plus en plus sophistiqués : « leur complexité est croissante, les normes se renforcent, les cas clients se diversifient et on demande aux logiciels de faire de plus en plus de choses avec le moins de manipulations possible », explique Virginie Molle Boissier, directrice marketing et communication de Smart Rx. Les éditeurs sont contraints à de longues et rigoureuses procédures de tests avant de lancer sur le marché toute nouvelle application ou fonctionnalité. D’une certaine manière, cela n’intéresse guère le pharmacien pour qui l’essentiel est de pouvoir disposer d’une offre et d’une plate-forme de maintenance efficace permettant de faire remonter et corriger les bugs, ou bogues, constatés. Des bugs qui le plus souvent se produisent du fait de l’incompatibilité entre l’environnement informatique existant, notamment les périphériques, et les nouvelles fonctionnalités. C’est pour cette raison que les éditeurs préconisent de renouveler les matériels de façon régulière. Dans le cas où le pharmacien a choisi la location financière, le problème est résolu, en tout cas pour tout ce qui est postes de travail et serveurs, puisque le contrat prévoit leur renouvellement à échéance régulière. « Mais ceux qui achètent leur matériel ont parfois tendance à le garder longtemps », souligne Jérôme Lapray, responsable marketing de Pharmagest.
Mettre à jour les OS
D’une manière générale, les bugs qui apparaissent du fait des LGO sont mineurs, les plus importants d’entre eux ne sont normalement pas passés par les mailles des filets mis en place par les éditeurs. Les choses sont rendues plus faciles avec la télémaintenance et la mise à jour régulière qu’Internet autorise, rappelle Virginie Molle Boissier. Mais les gros bugs, les dangereux, ceux qui empêchent de travailler ou menacent même le système informatique, proviennent tous ou presque d’Internet. Certes, il ne faut pas oublier ceux éventuellement contenus dans des périphériques de stockage que l’on connecte occasionnellement, à commencer par les clés USB, parfois elles-mêmes infectées. Le plus gros danger vient néanmoins d’Internet, d’où la nécessité de prendre un certain nombre de précautions. La première, similaire à la problématique des matériels, consiste à mettre à jour son ou ses systèmes d’exploitation. Il n’est pas rare de trouver des OS très anciens, comme Windows XP que Microsoft ne maintient plus depuis plusieurs années. Il suffit d’un poste équipé d’un vieil OS pour que l’ensemble du parc informatique d’une pharmacie soit menacé par une faille de sécurité, affirme en substance Jérôme Lapray.
Des antivirus professionnels
L’autre grande précaution à prendre est de s’équiper d’un antivirus digne de ce nom. Eviter par exemple les antivirus gratuits, comme y ont recours de nombreux particuliers. Une informatique professionnelle a besoin d’une protection mieux adaptée à ses besoins, les entreprises, quelles qu’elles soient, étant plus volontiers ciblées par les techniques les plus récentes de piratage et de hacking. Les éditeurs s’emploient à proposer des solutions professionnelles, Pharmagest travaille avec F Secure, un acteur finlandais très en pointe sur le domaine selon Jérôme Lapray, Winpharma a également un partenariat avec « un acteur référent » du marché selon Pierre Montigny, directeur commercial de l’éditeur, pour sa solution Winconnect qu’il estime « adaptée aux risques identifiés et spécifiques à l’environnement des pharmacies », et Smart Rx finalise actuellement un accord avec un spécialiste pour proposer un antivirus professionnel.
Bonnes pratiques de la sécurité
Mais cela ne dédouane pas les pharmaciens d’appliquer ce que l’on pourrait appeler les bonnes pratiques de la sécurité, des mesures simples, a priori connues de tous mais qui selon les éditeurs sont loin d’être aussi répandues qu’il le faudrait, d’où de nombreux incidents. La première d’entre elles est d’avoir une gestion adaptée des mots de passe, « abandonner les mots de passe simples et en trouver de plus complexes », selon Jérôme Lapray, ce qui nécessite parfois de vrais systèmes de gestion de passe, il en existe. Pharmagest a au passage créé un nouveau système d’authentification, unique comparé aux différentes entrées qu’il fallait utiliser avant, un procédé plus simple et plus sûr, affirme l’éditeur. Il s’agit ensuite de faire attention aux mails que l’on reçoit et surtout à leurs pièces jointes. « Certains mails avec un en-tête lié en apparence à une pharmacie avec un contenu proche de ce que les pharmaciens reçoivent d’ordinaire contiennent des virus dangereux apparentés au ransomware », rappelle Virginie Molle Boissier, le ransomware crypte les données de l’entreprise infectée, les rend inaccessibles et force les victimes à verser une rançon. « Il faut notamment bien regarder le contenu du mail, vérifier l’extension de l’adresse avant d’ouvrir toute pièce jointe », ajoute-t-elle. « Il faut également faire attention aux sites sur lesquels on navigue », souligne Pierre Montigny. Même avec un anti virus de qualité, ouvrir des pièces jointes infectées ou naviguer sur des sites non sécurisés est risqué.
Prévoir des solutions de sauvegarde et d’archivage
Faut-il pour autant s’inquiéter de tout ce qui vient du net et se méfier de l’hébergement de données, du cloud qui se répand de plus en plus dans les pratiques informatiques, dans les pharmacies et ailleurs ? La réponse est forcément nuancée. « Peut-être en effet qu’une solution cloud est en elle-même risquée, mais celles que l’on trouve pour les données de santé sont très sécurisées, du fait de la législation française très stricte » explique Pierre Montigny. En revanche, pour les données commerciales, l’hébergement est moins encadré et donc, plus risqué, si la pharmacie ne s’informe pas assez des conditions d’hébergement. En tout état de cause, il est important de prévoir des solutions de sauvegarde et d’archivage pour faire face à l’ensemble des risques auxquels toute entreprise est confrontée.
Article précédent
Mon corner optique à l'officine
Article suivant
Avantages et inconvénients de la vente en ligne
En quête du bureau idéal
Que faire de vos données informatiques ?
Jusqu’où personnaliser son robot ?
Quand la GMS inspire la pharmacie
Mon corner optique à l'officine
Comment lutter contre bugs et virus
Avantages et inconvénients de la vente en ligne
L'affaire est dans le sac !
Toujours un oeil sur ma pharmacie
Près de 40 % du chiffre d’affaires
Médicaments chers : poids lourds de l’activité officinale
Les concentrations continuent
Hygie 31, Giropharm : grandes manœuvres au sein des groupements
Valorisation et transactions en 2023
La pharmacie, le commerce le plus dynamique de France
Gestion de l’officine
Télédéclarez votre chiffre d’affaires avant le 30 juin