Le patch de désensibilisation à l'arachide, en cours de développement, semble s'avérer prometteur selon une étude présentée au congrès de l’Académie américaine de l’allergie, de l’asthme et de l’immunologie, qui s’est tenu à Atlanta (États-Unis) début mars.
Dans cette étude, 18 enfants ont porté le patch à la dose la plus forte (250 µg) chaque jour. Au bout de 3 ans de traitement, 15 enfants sur 18 ont répondu favorablement au traitement (sur les 3 items : innocuité, réponse au traitement et tolérance). À la fin de l’étude, 61 % des enfants ont atteint une dose réactive cumulée (DRC) supérieure ou égale à 1 000 mg de protéine d’arachide durant le test de provocation orale. Et 39 % des enfants ont même atteint une DRC de 5 040 mg ou plus. À titre de référence, une arachide contient environ 2 500 mg de protéine d'arachide.
Des résultats à confirmer
« Ces résultats sont extrêmement prometteurs », précise le Dr Pierre-Henri Benhamou, cofondateur et PDG de DBV Technologies, la société qui a mis au point Viaskin. Toutefois, ils doivent être confirmés sur des études de plus grande envergure. Déjà, un essai clinique a été lancé afin de tester Viaskin peanut 250 µg chez les enfants de 4 à 11 ans allergiques à l’arachide, dont certains ayant des antécédents de réactions anaphylactiques graves. Au total, 394 patients ont été inclus et les premiers résultats de cette étude sont attendus à l’automne 2017. De plus, la compagnie espère entreprendre un essai chez des enfants plus jeunes, de 1 à 3 ans, au premier semestre 2017. La Food and Drug Administration (FDA), l'agence américaine des produits alimentaires et pharmaceutiques, a octroyé le statut de percée thérapeutique à ce patch, ouvrant la voie à un processus accéléré d'autorisation de mise sur le marché, peut-être dès 2018.
Passage épidermique
Viaskin peanut contient un extrait très concentré de protéine d'arachide qui est diffusé dans l'épiderme sans passer dans le sang, évitant le risque de choc allergique pour le patient tout en le désensibilisant progressivement. Pour être efficace, il doit être porté en permanence et changé tous les jours. « Le but n'est pas de pouvoir manger un paquet de cacahuètes mais de réduire suffisamment la sensibilité pour éviter une réaction potentiellement mortelle en cas de consommation accidentelle d'arachide dans une sauce ou un plat », explique le Dr Benhamou, qui précise que l'allergie sévère à cet aliment est responsable de plusieurs milliers de chocs anaphylactiques par an aux États-Unis dont 150 sont mortels. Selon lui, ce traitement représenterait un marché d'un milliard et demi de dollars environ. « Ce patch a un potentiel de blockbuster », estime le PDG.
Lait et œuf aussi
Par ailleurs, le patch est un support dont l’utilité peut se décliner dans d’autres indications allergiques. La firme française a déjà mis au point un patch contre l’allergie au lait. Il a été testé dans un essai clinique de phase 2 chez des enfants avec des résultats similaires à ceux obtenus pour l'arachide. DBV Technologies prépare également un timbre de désensibilisation à l'allergène dans l'œuf, qui pose des problèmes surtout dans les populations en Asie.
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