Qu’on se le dise : les laboratoires pharmaceutiques ne sont plus seulement des fournisseurs de médicaments centrés sur la réussite de leur recherche et les performances de leur production. Ce message devient même récurrent dans certaines communications institutionnelles de nombreux acteurs de la pharmacie. Car oui, depuis plusieurs années, les fabricants de médicaments élargissent leur champ d’action vers des projets écoresponsables en parallèle de la production de médicaments.
Et pour atteindre ces objectifs philanthropiques ambitieux, les acteurs du secteur investissent massivement dans des projets de développement durable. Les industriels ont véritablement pris conscience de leur impact sur la société.
Impact positif et respect de l'environnement.
Cette nouvelle philosophie stratégique porte maintenant un nom : la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE). Derrière ce terme se cachent des projets ambitieux traduisant l’engagement concret des industriels. Mais pour répondre au cahier des charges de la RSE, ces initiatives doivent atteindre un objectif unique : avoir un impact positif sur la société tout en respectant l’environnement. Et ce subtil mélange peut s’avérer difficile à obtenir car il impose de trouver un équilibre entre les différentes parties prenantes de la démarche. En effet, une politique RSE réussie repose sur l’implication des collaborateurs, des actionnaires, des clients, des patients et des acteurs du territoire.
Malgré cette difficulté, de nombreux industriels ont déjà trouvé la formule gagnante de projets réussis. Pour mettre en valeur ces initiatives, l’organisation professionnelle des Entreprises du médicament (le LEEM) organise même une remise de trophée tous les deux ans. Cette compétition, initiée en 2015, récompense ainsi les projets qui répondent aux enjeux majeurs de la RSE. En 2017, le Laboratoire Sanofi a ainsi été primé dans la catégorie « Gouvernance, éthique et management responsable ». Le géant pharmaceutique français a mené un projet permettant aux associations de patients de mieux comprendre les essais cliniques. Des référents experts sont ainsi formés pour accompagner les malades inclus dans des études cliniques.
Des projets à composante sociale.
Plus récemment, en 2019, le Laboratoire Pierre Fabre a été lauréat dans la catégorie « Démarche environnementale innovante ». Le projet « Green Native Expression » a convaincu les membres du jury. Cette démarche écoresponsable s’est intéressée au procédé d’extraction de la sève des plantes. Grâce à un partenariat local, cette technique innovante permet de ne plus utiliser de solvant ni d’eau dans le processus de fabrication. Cette démarche s’inscrit totalement dans une stratégie de développement durable écologique.
Mais les projets RSE peuvent également intégrer une composante sociale dans leur contenu. Ainsi, le Laboratoire suisse Novartis a mis en place le programme Santé & Social@Novartis. Cette initiative vise à aider et à soutenir les collaborateurs de l'entreprise ainsi que les aidants face à la maladie. Avec la même philosophie, le Laboratoire Merck s’est associé à huit organisations internationales de soutien aux aidants. Son programme « Embracing carers » met en place des actions de soutien sur différents acteurs : les médias, les politiques, les intervenants et les systèmes de santé.
Enfin, l’industrie pharmaceutique s'intéresse également aux problèmes de société. Cette orientation se traduit par des projets visant à concilier vie professionnelle et maladie. Ainsi, le Laboratoire Roche a mis en place son programme « Travail & SEP » au sein de son groupe. Avec des associations de patients, l’industriel s’est engagé dans la reconnaissance professionnelle des personnes atteintes de maladies chroniques évolutives.
Toutes ces actions témoignent de la volonté forte de l’industrie pharmaceutique de s’impliquer dans la vie de la société. La philosophie RSE s’inscrit pleinement dans cette démarche qui contribue indirectement également au développement économique des industriels.
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