L’étude IPADAM a cherché à objectiver le rôle du Dossier Pharmaceutique (DP) lors de la délivrance de pseudo-éphédrine ou d’ibuprofène demandés sans ordonnance - des classiques du conseil hivernal -. Selon les résultats, le pharmacien a détecté dans 7 % des cas un problème de sécurité entre le produit et le patient. Trois fois sur quatre, l’officinal a été alerté après un dialogue avec le patient et dans 10 % des cas, grâce à la consultation du DP. Le DP a donc aidé à sécuriser la dispensation, même pour du médicament délivré sans ordonnance. Toutefois, « ce taux de 10 % pourrait être plus élevé, évoque Brigitte Vennat, doyen de la faculté de pharmacie de Clermont-Ferrand et coordonnatrice de l’étude IPADAM. En effet, la moitié des patients observés avaient oublié leur carte Vitale, indispensable à la consultation du DP ».
Prendre le temps d’expliquer le DP
L’étude IPADAM est une étude universitaire indépendante, financée après un appel d’offres lancé par l’Ordre national des Pharmaciens. Elle a recueilli toutes les interventions pharmaceutiques réalisées dans 482 officines de France, durant deux semaines discontinues, lors de demandes spontanées de deux molécules cibles : l’ibuprofène et la pseudo-éphédrine. Au total, 12 160 dispensations de ces molécules ont été demandées sans ordonnance et 815 ont fait l’objet d’une intervention du pharmacien (soit 7 %). Une fois sur deux, il s’agissait d’une contre indication (personne hypertendue et pseudo-éphédrine, grossesse et ibuprofène, ulcère gastro duodénal et ibuprofène, etc.). Dans 27 % des cas, il s’agissait d’une non-indication, le médicament n’étant pas adapté aux symptômes du patient. Le pharmacien a alors proposé une alternative au patient (un autre médicament, une adaptation de la posologie, une orientation vers le médecin) qui a été acceptée par le patient dans 90 % des cas.
Durant l’étude, le pharmacien a également proposé aux patients qui avaient leur carte Vitale sur eux (environ 6 200 patients) d’inscrire le médicament délivré sur leur DP (existant ou créé pour l’occasion) : plus de deux patients sur 3 ont accepté cette inscription. Quant au tiers des patients qui ont fait part de refus d’ouvrir un DP ou d’y inscrire les médicaments, « leurs réticences reflètent une méconnaissance de l’outil », ont estimé les pharmaciens de l’étude, en reconnaissant qu’il faut « prendre le temps d’expliquer le DP », afin d’augmenter son efficience.
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