C'est la proposition n° 1 du rapport de 200 pages sur les modifications à apporter à la politique du médicament en France : la mise en place d'une gouvernance unifiée, avec la création d'un Haut-commissariat aux produits de santé.
« Aujourd'hui, nous avons une demi-douzaine d'agences, trois ministères, sans compter celui de l'Économie et des Finances, l'assurance-maladie… une constellation d'acteurs qui empêche par exemple un laboratoire étranger qui veut venir en France de savoir comment il doit procéder lorsqu'il veut développer un produit dans notre pays. Il faut une structure capable de superviser tout le monde. Pour simplifier, éviter les doublons et ne pas laisser l'inertie bureaucratique nous empoisonner », résume Jean-Paul Touraine. Attention, prévient-il, ce Haut-commissariat, s'il voit le jour, devra avoir un rôle précis pour ne pas venir complexifier un système qui l'est déjà suffisamment. « Il aurait le rôle d'un chef d'orchestre, qui éviterait la cacophonie entre tous les instruments de musique. Or, pour le médicament, des instruments de musique, il y en a beaucoup… Si quelque chose de nouveau doit être créé, il faut le faire en coordination avec le reste pour qu'il devienne un guichet unique efficace pour les entreprises et les biotechs. »
Mieux travailler avec nos voisins européens
Au-delà de la création de ce Haut-commissariat, Jean-Paul Touraine estime qu'il est grand temps de renforcer le rôle des instances européennes. « Il nous faut accepter qu'elles puissent se substituer aux agences nationales, au moins pour une partie des médicaments essentiels. Il faut aussi s'inspirer de ce qui se fait ailleurs, à l'image de la loi sur la transparence sur les prix en Italie. C'est une loi qui a déjà des effets positifs. » Plus globalement, le député alerte sur l'importance d'ajuster nos actions avec celles des autres pays européens. « Sinon nous sommes des proies vulnérables face à une big pharma internationale qui va mettre les pays en compétition les uns avec les autres, rappelle Jean-Paul Touraine. Comment négocier les prix si chacun décide de le faire de son côté ? Le pays qui négocie les prix les plus bas est content au début mais c'est celui qui sera le premier touché en cas de rupture dès que la production va diminuer. Cette concurrence malsaine ne doit plus exister », appelle-t-il de ses vœux.
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