La thyroïde est une glande endocrine placée sous contrôle hypothalamo-hypophysaire. L’hypothalamus sécrète de la TRH (Thyrotropin Releasing Hormone ou thyrolibérine) qui stimule la libération par l’hypophyse de la TSH (Thyroid Stimulating Hormone ou thyréostimuline) qui, se fixant sur un récepteur présent sur la thyroïde, provoque la synthèse des deux hormones thyroïdiennes qui, elles-mêmes, exercent un rétrocontrôle négatif sur les sécrétions de TSH et de TRH :- La thyroxine (T4) ou tétraiodothyronine est une forme inactive à durée de vie longue (7 J) ;- Produite essentiellement par la monodésiodation périphérique de la T4 en fonction des besoins physiologiques, la triiodothyronine (T3) est la forme active, avec une durée de vie courte (environ 1 J).Ces hormones exercent de multiples actions physiologiques sur divers organes et tissus : notamment, elles élèvent le métabolisme de base (donc la production de chaleur et la consommation d’oxygène), ont un effet vasodilatateur, inotrope et bathmotrope positif et augmentent le débit cardiaque. Elles sont véhiculées dans le sang sous une forme inactive liée à des protéines de transport, les TBP (Thyroxin Binding Protein), parmi lesquelles domine la TBG (Thyroxin Binding Globulin). La fraction libre de la T4 représente 0,03 % de l’hormone totale et celle de la T3 0,3 à 0,5 %. De nombreux facteurs perturbent la liaison des hormones aux TBP (excès de TBG, excès de liaison T4 à l’albumine, auto-anticorps anti-T4) : ces facteurs peuvent, même hors contexte d’hyperthyroïdie, induire une élévation des taux d’hormones thyroïdiennes totales, sans pour autant modifier l’hormonémie libre. Ceci explique que l’évaluation des hormones thyroïdienne plasmatiques repose uniquement sur la quantification du taux des formes libres.- Le dosage de la TSH constitue le test de référence pour porter le diagnostic d’une pathologie thyroïdienne et pour surveiller les traitements des dysthyroïdies. Les valeurs normales sont comprises entre environ 0,4 et 4 mUI/l, mais elles varient selon la technique utilisée par le laboratoire (il faut donc se référer aux indications de ce dernier). Il existe des modifications physiologiques du taux sanguin de TSH : par exemple, elle est plus élevée chez le nouveau-né et s'abaisse au cours des 3 premiers mois de grossesse. Par ailleurs, de nombreux médicaments peuvent interférer avec les résultats du dosage : corticoïdes, sérotoninergiques, dopaminergiques, opioïdes, somatostatine, somatotrophine, métoclopramide, sulpiride, noradrénaline, etc.- La mesure du taux de T4 libre (normale usuelle : 12-22 pmol/l soit 9-17 ng/l, mais se référer aux données du laboratoire) constitue un dosage de deuxième intention après celui de la TSH.- Le taux de T3 libre (normale usuelle : 3-9 pmol/l soit 2-6 ng/l, mais se référer aux données du laboratoire) reflète mal la physiologie thyroïdienne car il est fluctuant : dénutrition, stress, prise de médicaments, surcharge iodée, maladies diverses tant aiguës que chroniques le font varier, parfois dans des proportions importantes. Le dosage de la T3 libre permet de porter un diagnostic dans certaines hyperthyroïdies (adénome toxique) se traduisant par une sécrétion majoritaire de cette hormone : dans ce cas, la T4 est normale, la T3 élevée et la TSH effondrée.L'interprétation des variations des taux de TSH et des hormones thyroïdiennes nécessite souvent des examens complémentaires dont notamment une échographie de la thyroïde.
Un peu de physiopathologie
Publié le 01/06/2021
- 0 RéactionsCommenter
- Partager sur Facebook
Facebook
- Partager sur X
X
- Partager sur Linkedin
Linkedin
- Partager par mail
Mail
- 0 RéactionsCommenter
- Partager sur Facebook
Facebook
- Partager sur X
X
- Partager sur Linkedin
Linkedin
- Partager par mail
Mail
Source : lequotidiendupharmacien.fr
Article suivant
Les hypothyroïdies
Un peu de physiopathologie
Les hypothyroïdies
Les hyperthyroïdies