Intertrigos des plis.
Limitée aux plis, l’érosion bordée de squames décollées peut être suintante, fétide ; elle est parfois fortement prurigineuse. Elle signe une infection par un dermatophyte (placards circinés) ou par un candida (placards rouges vernissés avec des pustules périphériques). Évoquons à titre d’exemples de ce type d’intertrigo :
- L’intertrigo dermatophytique des pieds (« pied d’athlète ») est banal : la contamination provient de sols humides et souillés de squames (salle de bain, piscine, collectivités diverses). Il se traduit par un érythème affectant l’espace situé entre les orteils (souvent le 4e et le 5e où l’humidité est plus constante), avec fréquemment une fissuration de la peau, blanchie et macérée, et un prurit. Il est susceptible de s’étendre au pied entier (éruption vésiculaire sur la peau ; épaississement et desquamation de la voûte plantaire). Cette mycose peut parfois s’observer sur les mains chez un professionnel les exposant constamment à l’humidité.
- L’intertrigo des grands plis est commun chez le sujet obèse et/ou diabétique, mais aussi en cas d’hygiène insuffisante. Son évolution est centrifuge et symétrique à partir du foyer initial (souvent la région vulvaire ou anale ou encore sous les seins) : il peut être dû à des candidas ou à des dermatophytes.
- L’intertrigo inguinocrural constitue une localisation connue comme « eczéma marginé de Hébra » : induit par un dermatophyte, il se traduit par des macules érythémateuses prurigineuses se développant à la face interne des cuisses, au-dessous du pli inguinal, et confluant volontiers pour atteindre les organes génitaux et le pli fessier.
Herpès circiné.
Caractérisée par une macule arrondie, érythémateuse, souvent prurigineuse, à centre squameux et bords vésiculo-papuleux, plus sombres que le centre, d’extension centrifuge, cette dermatophytie de la peau glabre qui affecte notamment le bras, la nuque ou le visage, résulte souvent d’une contamination par des animaux d’élevage.
Pityrosporose (pityriasis versicolor).
Cette mycose rarement prurigineuse se traduit par la confluence rapide de macules squameuses, de couleur variable (rose à chamois, elles deviennent parfois achromiques après exposition au soleil). Observée au niveau du cou, des épaules, du thorax, elle a pour origine une levure (Malassezia furfur) qui prolifère sur la peau grasse, notamment lorsqu’il fait chaud. L’affection récidive facilement.
Candidoses.
Les candidoses peuvent avoir une localisation digestive (muguet buccal, perlèche, œsophagite, entérite, anite candidosiques) ou génitale. L’expression clinique des lésions est variable : elles sont généralement prurigineuses et érythémateuses.
Très fréquemment observé chez le nourrisson, le « muguet », en fait une candidose buccale, se traduit par l’apparition de plaques blanchâtres sur la langue et de lésions rougeâtres à la commissure des lèvres, sur le palais, et sur la muqueuse des joues ; ces signes peuvent s’accompagner d’une sensation de brûlure dans la bouche et/ou dans la gorge.
Le syndrome de la « langue noire » ou « langue villeuse » peut être lié, entre autres étiologies, à la prolifération dans le tube digestif d’un candida (Candida geotrichum).
Mycoses des ongles (mycoses unguéales ou onychomycoses).
L’association d’un onyxis (inflammation du lit et de la base de l’ongle) et d’un périonyxis (inflammation des tissus mous entourant l’ongle) des doigts signe souvent une mycose par un candida. Elle survient chez des personnes ayant les mains exposées à l’humidité et aux détergents de façon récurrente. L’atteinte des orteils est plus rare.
Une hyperkératose sous-unguéale, sans périonyxis, avec un ongle épaissi, jaunâtre, devenant peu à peu friable, évoque quant à elle une onychomycose par un dermatophyte : les pieds sont en revanche plus souvent atteints que les mains.
Un prélèvement mycologique s’impose pour affirmer le diagnostic et proposer un traitement approprié. Il sera réitéré si le résultat s’avère négatif ; il pourra s’associer à une culture mycologique. Le résultat de l’examen direct est obtenu en quelques jours et celui de la culture en un mois mais un traitement antifongique local peut être initié sitôt le prélèvement effectué.
Teignes.
Ces mycoses du cuir chevelu concernent avant tout des enfants vivant en collectivité ou au voisinage des animaux, notamment en zones tropicales. Induites par des dermatophytes, elles se caractérisent par le développement de plaques arrondies, parfois érythémateuses, recouvertes d’une croûte. Les cheveux proches se cassent à la racine. Ces plaques induisent des démangeaisons à l’origine de lésions de grattage et de possibles surinfections. En l’absence de traitement, elles s’agrandissent progressivement : leur périphérie devient écailleuse alors que la peau au centre semble redevenue saine.
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Principaux types de mycoses superficielles
Stratégie thérapeutique
Chez le médecin
Quelques définitions
Rappel épidémiologique
Médicaments antimycosiques
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
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Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques