Si le cancer colorectal est souvent diagnostiqué à la suite d’un dépistage systématisé (cf. plus bas), il doit être évoqué devant divers signes cliniques : rectorragies (et ce même si des lésions hémorroïdaires sont patentes), anémie ferriprive sans étiologie connue, signes digestifs aspécifiques (douleurs, troubles du transit avec souvent alternance de diarrhées et de constipation), présence d’une masse suspecte au toucher, signes rectaux (ténesmes = tension douloureuse permanente du sphincter anal ; épreintes = contraction douloureuse et répétitive du colon ou/et du rectum donnant alors envie d’aller à la selle, faux besoins, émission de glaires, etc.). Ces symptômes imposent une exploration colorectale quand bien même le test de dépistage est demeuré négatif. Dans une minorité de cas, la tumeur, très évoluée lors du diagnostic, est à l’origine d’une occlusion intestinale et d’une altération significative de l’état général.
Outre l’interrogatoire (facteurs de risque, comorbidités, antécédents familiaux, etc.), le médecin évalue l’état général et nutritionnel, réalise un examen de l’abdomen, un toucher pelvien, une palpation des aires ganglionnaires. En présence de symptômes suspects, le médecin prescrit d’emblée une coloscopie : il ne passe pas par l’étape du test de recherche de sang dans les selles.
Le diagnostic est confirmé, sur avis spécialisé, après coloscopie totale avec biopsie des lésions suspectes. Il ne s’agit pas d’un examen anodin : on déplore quelque 3 complications sévères (perforation de l’intestin, hémorragie, douleurs, accidents cardiovasculaires, complications liées à l’anesthésie) pour 1 000 examens.
La coloscopie est réalisée en ambulatoire, sous anesthésie générale brève, après préparation colique. Lorsqu’une coloscopie conventionnelle ne peut être réalisée, une coloscopie virtuelle, par scanner peut être réalisée par une équipe ayant une bonne pratique de l’examen : cet examen livre une visualisation 3D de l’intestin similaire à celle obtenue par une coloscopie conventionnelle.
Si l’examen anatomopathologique des biopsies ou des pièces d’exérèse révèle la présence d’une tumeur, le spécialiste réalise un bilan d’extension incluant le dosage systématique de l’antigène carcinoembryonnaire (ACE : intérêt pronostique si le cancer est métastasé), un hémogramme, un bilan hépatique et rénal, une tomodensitométrie thoraco-abdomino-pelvienne avec injection de produit de contraste pour rechercher d’éventuelles métastases ; d’autres examens (échographie abdominopelvienne et/ou IRM hépatique ou rectale, scintigraphie osseuse, TDM cérébrale) sont envisagés si besoin.
Il est ainsi possible de classer le cancer selon la taille de la tumeur et son extension aux tissus environnants ou à d’autres organes : ce bilan conditionne dont le pronostic et le traitement.
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