Les dépistages du cancer :
Le frottis consiste à prélever des cellules du col à l’aide d’une petite brosse, dans le but de détecter la présence de lésions précancéreuses et cancéreuses du col et ainsi de mettre en place une stratégie thérapeutique appropriée pour éviter le développement d’un cancer. Cet examen peut être réalisé par le gynécologue, le médecin généraliste, la sage-femme, au laboratoire d’analyse médicale ainsi que dans des centres médicaux comme les centres d’examen de santé ou de planification familiale par exemple. Il est recommandé tous les 3 ans, après 2 frottis annuels sans anomalies, chez les jeunes femmes âgées de 25 à 65 ans. Il est également proposé à la femme enceinte, lors du premier examen prénatal. Attention, les autorités de santé, l’InCA (Institut national du cancer) en particulier, insiste sur le fait que le vaccin contre le papillomavirus ne protège pas à 100 % contre le cancer du col. La réalisation du frottis est donc également nécessaire chez les femmes vaccinées.
La mise en place d’un dépistage organisé est à l’étude. Des expériences pilotes ont été réalisées dans quatre départements. L’objectif d’un dépistage organisé serait de sensibiliser les femmes à effectuer régulièrement le frottis et de diminuer ainsi le nombre de décès liés au cancer du col de l’utérus. En France, celui-ci s’élève à 1 000 par an.
La mammographie entre dans le cadre du dépistage organisé du cancer du sein. C’est le cancer le plus fréquent chez la femme. Il est d’autant mieux soigné avec un traitement moins lourd qu’il est détecté de façon précoce. Le dépistage organisé concerne les femmes de 50 à 74 ans, la tranche d’âge statistiquement la plus à risque de développer un cancer du sein. En pratique, une invitation à faire pratiquer une mammographie est envoyée tous les 2 ans à toutes les femmes concernées, département par département. Les femmes invitées peuvent choisir leur radiologue, à condition qu’il soit agréé pour le dépistage organisé. Lors de la visite pour la réalisation de la mammographie, un examen clinique des seins est également pratiqué. Ces deux examens sont pris en charge à 100 % par l’assurance-maladie, sans avance des frais. Un dépistage individuel, en dehors du dépistage organisé, peut être initié par le médecin traitant ou le gynécologue si nécessaire.
Un des intérêts du dépistage organisé est la double lecture. Tous les clichés normaux sont vus deux fois par deux radiologues différents, limitant ainsi le risque d’une erreur de lecture. Selon l’InCA, plus de 6 % des cancers du sein sont détectés lors de cette seconde lecture ! En cas d’anomalie décelée à la première lecture, des examens complémentaires sont proposés, tels que des radiographies, une échographie, une biopsie ou une IRM mammaire. Attention, le dépistage du cancer du sein ne dispense pas d’un suivi gynécologique régulier et des autres examens tels que le frottis. Aujourd’hui, au dépistage organisé du cancer du sein s’ajoute le dépistage organisé du cancer colorectal pour la même catégorie d’âge, femmes et hommes.
Enfin, l’objectif est désormais de prévenir les cancers, dont le cancer du sein et de l’ovaire, en décelant des anomalies génétiques. Des mutations sur certains gènes sont en effet connues pour être à l’origine d’un développement tumoral. Ce type de dépistage en est à ses balbutiements. Son développement est inscrit dans le nouveau plan cancer 2009-2013, avec notamment le soutien au programme de génomique du cancer dans le cadre du Consortium international de génomique du cancer (ICGC). Ce dernier à pour objectif de créer un atlas des altérations génomiques impliquées dans les cancers.
Dépistage organisé ou individuel, dans tous les cas, il est nécessaire de sensibiliser et d’informer. L’InCA a bien compris le rôle précieux du pharmacien dans la lutte contre le cancer. Des documents sont mis à la disposition des officinaux, pour leurs patientes, sur le site www.e-cancer.fr.
Ce que la contraception orale implique :
En France, 40 % des femmes en âge de procréer utilisent une méthode contraceptive orale. Celle-ci implique un bilan initial des constantes biologiques, ainsi que des analyses régulières. Le bilan métabolique biologique consiste à réaliser les dosages à jeun du cholestérol total, des triglycérides et de la glycémie. Il doit être effectué dans les 3 à 6 mois après le début de la contraception estroprogestative, puis tous les 5 ans si ces examens sont normaux et qu’aucun facteur de risque n’est associé. Du fait du risque thromboembolique lié aux estroprogestatifs, une dyslipidémie ou un diabète peuvent constituer des contre-indications à ce type de traitement. Néanmoins, la prescription d’une pilule estroprogestative minidosée peut être envisagée en cas d’hypercholestérolémie modérée chez une femme de moins de 35 ans ou d’un diabète de type 1 inférieur à 15 ans avec absence de complications rénales ou vasculaires.
La grossesse et sa batterie d’analyses :
Au cours des 9 mois de grossesse, toute une série d’analyses est réalisée. Outre les numérations-formules sanguines ou les dosages du glucose et de l’albumine dans les urines au cours de chaque examen prénatal, des tests sont obligatoires pour le dépistage de la rubéole, de la toxoplasmose, de l’hépatite B et de la syphilis. Le dépistage du VIH est proposé. Le dépistage de la toxoplasmose sera réalisé chaque mois de grossesse s’il est négatif. Cette infection parasitaire bénigne chez l’adulte peut avoir des conséquences graves sur le fœtus, d’un point de vue neurologique notamment. Le risque augmente au cours de la grossesse.
La détermination du groupe sanguin est réalisée au moment du premier examen prénatal (avant la fin du troisième mois) et du sixième examen (huitième mois). Ce dernier permet de vérifier l’apparition possible d’agglutinines irrégulières, signe d’une incompatibilité fœto-maternelle. La recherche de ces anticorps est d’autant plus importante chez les femmes à rhésus négatif. Dans ce cas, elle doit être réalisée tous les mois à partir du sixième mois.
Toutes ces analyses sont prises en charge par l’Assurance-maladie.
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