51-52 ans, voici l’âge moyen de survenue de la ménopause chez les femmes. Il s’agit de l’arrêt définitif de l’activité génitale, les premières irrégularités menstruelles se déroulant à la périménopause. Cliniquement la ménopause se définit par une aménorrhée installée depuis plus d’un an. Biologiquement est constaté un taux de FSH élevé alors que les estrogènes et la progestérone sont diminués.
75 à 80 % des femmes présentent des troubles climatériques. En tête, les bouffées de chaleur touchant près de 3 femmes sur 4, souvent accompagnées de sueurs nocturnes. Se manifestent aussi une sécheresse vaginale, une libido modifiée, un amincissement cutané, un poids augmenté avec accumulation des graisses abdominales et troubles de l’humeur.
Deux complications sont à prendre en compte : l’athérosclérose coronarienne, incitant un suivi régulier cardiovasculaire, et l’ostéoporose, nécessitant une supplémentation en vitamine D associée à une exposition solaire quotidienne et un apport alimentaire en calcium suffisant.
Les traitements hormonaux
Le traitement hormonal de la ménopause (THM) est indiqué chez les femmes ménopausées souffrant de troubles climatériques liés à la carence estrogénique. Il comprend un œstrogène naturel, le 17β-estradiol, et un progestatif. De préférence, les œstrogènes sont administrés par voie percutanée pour diminuer les risques thrombotiques. Le progestatif est pris per os le soir au coucher, en raison du risque de somnolence et de vertiges, pendant 10 à 14 jours par mois selon la posologie des œstrogènes prescrits en continu ou discontinu.
Attention aux contre-indications : antécédents personnels ou familiaux de cancer hormonal, antécédents cardiovasculaires, saignements vaginaux non expliqués, maladie hépatique, lupus… Le THM, réévalué tous les ans, est prescrit aux doses minimales, pendant la durée la plus courte possible, sans excéder 10 ans après l’âge de la ménopause.
Les autres traitements hormonaux comprennent la tibolone (Livial), progestatif norstéroïde aux actions estrogéniques et les modulateurs sélectifs des récepteurs estrogéniques (SERM) prévenant l’ostéoporose, grâce à leur action estrogénique sur l’os, et la survenue de cancer du sein.
Non hormonal, l’acide aminé bêta-alanine (Abufène) diminue la vasodilatation périphérique responsable des bouffées de chaleur.
Avant la mise en place de tout traitement, les patientes doivent réaliser une mammographie et un frottis cervical. Un examen gynécologique annuel est recommandé.
Du côté naturel
Pléthore de plantes sont à la rescousse des patientes, notamment les plantes à phytoestrogènes : soja, trèfle rouge, actée à grappe noire, graines de lin, houblon, sauge. Elles exercent une activité oestrogénique grâce à leurs molécules, dont les isoflavones et les lignanes, présentant une similitude structurale avec l’estradiol.
L’ANSES contre-indique cependant le soja lors d’antécédents personnels ou familiaux de cancers hormonodépendants et recommande des doses maximales journalières de 1 mg/kg/jour en isoflavones de soja. Par précaution, les autres plantes du groupe sont déconseillés en cas d’antécédents de cancers hormonodépendants.
Dépourvues de phyto-œstrogènes peuvent être conseillées la bourrache et l’onagre, limitant la déshydratation cutanée, l’aubépine et la mélisse agissant sur l’anxiété et les troubles du sommeil ainsi que les plantes stimulantes (thé vert ou le guarana) favorisant la perte de poids.
Pensez aussi aux huiles essentielles qui, appliquées en massage sur le plexus solaire et le bas du dos, et diluées dans une huile végétale, atténuent les bouffées de chaleur et les sautes d’humeur. Il s’agit des huiles essentielles de camomille romaine, de lavande officinale, de menthe poivrée, de sauge sclarée, de cyprès, ces deux dernières étant contre-indiquées en cas d’hypertension artérielle et d’antécédents de cancers hormonodépendants.
Les souches homéopathiques de belladona, glononinum, lachesis, sanguinaria, sépia officinale et sulfur peuvent être proposées, dont la spécialité Acthéane. Enfin, les mesures hygiéno-diététiques sont à rappeler afin d’éviter la prise de poids : régime alimentaire varié et équilibré, diminution des aliments gras, salés et sucrés et pratique d’une activité physique régulière. L’arrêt du tabac est préconisé, tout comme la réduction de la consommation de café et d’alcool favorisant les bouffées de chaleur.
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