Je vérifie l’administratif et consulte mon médecin
- Emporter une ordonnance lisible en cours de validité (avec le nom des médicaments en DCI), une carte européenne d’assurance-maladie si le voyage a lieu dans un pays de l’UE (elle est individuelle et nominative, y compris pour les enfants), un contrat d’assistance ou d’assurance dans les pays avec lesquels il n’existe pas d’accord avec l’assurance-maladie, en vérifiant bien l’absence d’exclusion de la maladie et les modalités de prise en charge, d’autres documents spécifiques de la maladie (carte de diabétique), les numéros à appeler en cas d’urgence…
- Emporter plus que pour la durée du voyage pour parer à un éventuel vol, à une perte de bagage… : on ne sait jamais ! (Aborder avec le patient en amont la possibilité d’une procédure dérogatoire qui permet une délivrance de médicaments de plus d’un mois pour un départ à l’étranger).
- La visite en amont chez son médecin permet aussi :
● De vérifier que le voyage est compatible avec l’état de santé : troubles cognitifs, risque de décompensation de comorbidités (insuffisance cardiaque, épilepsie, diabète, insuffisance respiratoire…), risque lié aux traitements (diurétiques et chaleur)…
● De mettre à jour la vaccination ;
● D’adapter le traitement si nécessaire ;
● De prévoir si besoin des bas de contention…
Je voyage en avion
Dans le bagage à main, emporter les papiers administratifs et une partie des médicaments (à noter : l’insuline est un « liquide essentiel à la personne ») et du matériel (comme les aiguilles et le matériel d’autocontrôle chez le diabétique…).
Dans le bagage en soute, emporter les médicaments et le matériel restants : il est conseillé de les disperser dans plusieurs bagages quand c’est possible en cas de perte de l’un d’eux. L’insuline peut être mise en soute dans un dispositif isotherme.
Je suis diabétique
- Emporter toujours de quoi se sucrer et s’hydrater.
- Au-delà des 3 heures de décalage horaire, adapter en amont avec son médecin le traitement (régime alimentaire, médicaments et/ou injections…). En effet, à titre d’exemple, en allant vers l’ouest (journée allongée), il faudra éventuellement ajouter de l’insuline rapide. Le traitement oral peut également être revu en cas de décalage horaire (risque d’hypoglycémie en cas de prises trop rapprochées d’antidiabétiques oraux).
- Une des astuces consiste à ne pas changer d’heure jusqu’au premier repas dans le pays d’arrivée.
- On peut ne pas avoir très faim si l'on est sujet au mal des transports, ce qui nécessite une vigilance accrue.
- Surveiller sa glycémie et ce qui peut la modifier : changement d’alimentation (fruits exotiques très sucrés, thés très sucrés…), modification d’activité physique (vacances plutôt sportives ou à l’inverse vacances farniente, sans oublier des gestes anodins comme charger le coffre, porter des valises sur un long trajet ou faire une excursion…), rythme des repas, chaleur (le risque d’hypoglycémie est plus élevé dans les endroits plus chauds par résorption plus rapide de l’insuline)…
- Surveiller ses pieds car la sensibilité à la douleur est diminuée : faire attention en marchant pieds nus sur la plage, se méfier du sable chaud, faire attention aux brindilles dans les chaussures en cas de randonnée, aux ampoules au pied en cas de chaussures inconfortables… Inspecter ses pieds quotidiennement et limer ses ongles plutôt que les couper.
- Plus spécifiquement chez les porteurs d’une pompe à insuline, il faudra penser à une programmation de la pompe en cas de décalage horaire, à un schéma de remplacement avec des injections traditionnelles en cas d‘imprévu, et le matériel qui va avec, à un certificat médical, à des cathéters de rechange, à des piles de rechange… À l’aéroport, avant le point de contrôle, deux options : déconnecter le dispositif pour le passage ou signaler à l’agent de sûreté qui procédera à une palpation de sécurité. Même si encore peu de diabétiques y sont éligibles (réservé aux patients non équilibrés et sous pompe à insuline depuis plus de six mois), c’est peut-être le moment de penser au système en boucle fermée hybride Diabeloop : un algorithme calcule en permanence la quantité d’insuline nécessaire à l’équilibre glycémique, et transmet cette donnée à la pompe.
J’ai une maladie cardiovasculaire
- Attention aux modifications de l’alimentation et notamment à la consommation excessive de sel avec les apéritifs, les barbecues, les pique-niques… Par exemple, on trouve 1 g de sel dans 3 tranches de saucisson, dans une poignée de chips ou de biscuits apéritifs, dans quatre tranches de pain ou encore une part de pizza, alors que la consommation maximale recommandée est de 6 g par jour.
- En avion ou lors de tout voyage de plusieurs heures en train, voiture, bus, attention au risque de thrombose veineuse profonde : prévoir les bas de contention avant le voyage, marcher régulièrement et faire des mouvements de flexion. Se rappeler aussi que l’obésité, l’âge, la contraception, une chirurgie récente, un cancer, une maladie thromboembolique, une grossesse, sont autant de facteurs qui augmentent le risque de manière significative.
- L’activité physique peut être augmentée pendant les vacances et il faut s’y préparer : consulter si nécessaire selon la pathologie, préparer son cœur à l’effort, s’hydrater !
- Pour s’assurer que la tension reste stable malgré tous ces changements, il peut être utile d’emporter avec soi un tensiomètre. Des modèles de plus en plus petits existent pour faciliter le déplacement. Ne pas oublier les piles de rechange.
Je suis asthmatique
- Les vacances sportives peuvent nécessiter de réévaluer le traitement (avec par exemple une prise du traitement avant le début d’une activité sportive pour éviter l’asthme d’effort) ;
- Une région avec une présence importante de pollens, une location avec autorisation de présence d’animaux, une maison humide… sont à prendre en compte dans le choix de la destination afin d’éviter les facteurs qui peuvent exacerber l’asthme ;
- De même, prendre en compte le fait que la concentration en oxygène s’amoindrit avec l’altitude…
- Un voyage peut être contre-indiqué dans les jours qui suivent une crise d’asthme.
J’ai une autre maladie chronique
- Pour les patients souffrant de MICI (maladies inflammatoires chroniques de l’intestin), Surveiller l’alimentation de près : une turista ou une autre infection intestinale aiguë sont susceptibles de réactiver la maladie inflammatoire. Si le malade est sujet à des occlusions, il devra éviter ce qui contient des fibres dures (noix de coco, ananas, pamplemousse, poireaux…) ou les aliments qui restent en morceaux (noix…). Des probiotiques peuvent être conseillés avant le voyage.
- Pour les épileptiques, certaines vacances sportives seront contre-indiquées (c’est le cas par exemple de la plongée sous-marine) ou nécessiteront un encadrement spécifique. Attention également à tous les facteurs pouvant déstabiliser le malade comme le stress, le manque de sommeil, le jet-lag. Le décalage horaire pourra amener à réévaluer les horaires de prise de l’antiépileptique. Quant à un voyage dans une zone impaludée, la protection doit être assurée pour éviter un accès palustre, tout en évitant des interactions médicamenteuses !
- Chez les allergiques au pollen, privilégier les voyages hors saison pollinique, les séjours en bord de mer… En cas d’allergie aux poils d’animaux, éviter les séjours à la ferme ou à proximité d’un centre équestre… De même, choisir sa location avec soin (pas d’animaux autorisés, pas d’humidité…). L’auto-injecteur d’adrénaline sera emporté dans le bagage à main en avion.
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