À mettre dans sa valise

Les indispensables de la trousse de secours du voyageur

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Publié le 27/05/2022
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L’été se rapproche et avec lui le flot des départs en voyage. Mais afin d’éviter de gâcher les vacances ou d’en précipiter la fin, mieux vaut partir avec une trousse de secours pour parer au plus urgent. Oui mais alors, que faut-il glisser à l’intérieur ?

Le classique

Un antidiarrhéique : Les ralentisseurs du transit (lopéramide) permettent de stopper les diarrhées très liquides, fréquentes et abondantes. Ils peuvent être utilisés dès l’âge de 12 ans. Cependant, en freinant l’avancée du bol alimentaire, ils favorisent également la stase d’éventuelles bactéries dans l’intestin et sont donc contre-indiqués en cas de diarrhée accompagnée de fièvre ou contenant du sang. On peut également conseiller un antisécrétoire intestinal (racécadotril) qui diminue l’hypersécrétion d’eau et d’électrolytes sans ralentir le transit intestinal. Il provoque donc moins de constipation secondaire que le lopéramide mais devra également être évité en cas de fièvre associée ou de sang dans les selles. On préférera dans ce cas utiliser un absorbant et protecteur intestinal (diosmectite), à distance des autres médicaments, dès l’âge de 2 ans. Enfin, des probiotiques peuvent être conseillés avant le départ afin de renforcer la flore intestinale et d’éviter ou d’atténuer la fameuse turista que craignent tant les voyageurs (ex : Lactibiane voyage). On pourra également rappeler l’incontournable « Cook it, boil it, peel it or forget it ! ».

Un médicament contre les maux des transports : L’emploi de l’homéopathie permet de prendre en charge les nausées légères (ex : Cocculine), celui d’un antihistaminique à visée antinaupathique (type Mercalm) les symptômes plus forts.

Un antalgique : Le paracétamol est l’antalgique de première intention. De plus, il se conserve bien à la chaleur, à condition d’éviter la forme suppositoire.

De quoi apaiser les piqûres d’insectes : Une crème antiprurigineuse type Eurax ou avec de la cortisone comme Cort-apaisyl permet de soulager les démangeaisons. Pour une personne sujette aux réactions allergiques, on peut ajouter un anti-histaminique (ex : cétirizine). Les patients à risque de choc anaphylactique doivent partir avec leur stylo d’adrénaline.

Du petit matériel : Un thermomètre (d’autant plus si on voyage avec des enfants), une pince à échardes, un tire-tique et des préservatifs doivent être glissés dans la trousse. Des dosettes de sérum physiologique et un collyre antiseptique en dosettes (type Biocidan) sont utiles en cas de conjonctivite.

Afin de pouvoir soigner une plaie, on peut ajouter : du gel hydroalcoolique, un désinfectant cutané (en dosettes ou sous forme de compresses imprégnées), des compresses et pansements stériles, du sparadrap, du tulle gras. Des pansements contre les ampoules peuvent également rendre service. En cas de voyage aventureux, on pourra ajouter des pansements hémostatiques, une bande cohésive en cas d’entorse, des Strips, des seringues stériles.

Une protection solaire : Une crème solaire adaptée au phototype du patient, à son âge et à sa destination doit être emportée. Un après-soleil voire une crème pour apaiser les coups de soleil (ex : Biafine) peuvent être ajoutés.

Le spécifique

Voyage en zone impaludée : Lors de voyage en Afrique (notamment tropicale) mais aussi dans certaines régions d’Asie et d’Amérique latine, un traitement préventif contre le paludisme est indispensable (chloroquine, atovaquone-proguanil, méfloquine ou doxycycline). Il faudra impérativement y associer des mesures physiques de protection contre les moustiques. Cela comprend l’usage d’un spray répulsif pour la peau (notamment à base de DEET ou d’IR3535), d’un spray pour imprégner les vêtements et d’une moustiquaire, imprégnée également.

Conditions d’hygiène précaires : Si le patient n’a pas accès à de l’eau en bouteille capsulée, l’eau devra être purifiée avant utilisation, que ce soit pour la boisson, le lavage des dents ou le lavage des fruits et légumes. On peut dans ce cas utiliser des comprimés d’Aquatabs par exemple. À noter que l’eau devra préalablement être filtrée si elle contient des sédiments.

Et avec des enfants ? Un médicament contre la douleur et la fièvre (le paracétamol devant être privilégié), la présentation pédiatrique des médicaments de base et des sachets de réhydratation orale sont nécessaires.

Ne pas oublier

Pour les voyages en avion, il faut penser à conseiller des chaussettes de contention. Ensuite, quelques papiers essentiels sont à glisser dans la trousse : carte de groupe sanguin, carte européenne d’assurance maladie, carnet de vaccinations international pour les destinations hors UE, passe sanitaire, ordonnance (si possible en anglais) des traitements en cours en DCI, attestation médicale si l’usage d’aiguilles ou seringues est nécessaire dans l’avion.

Pour ce qui est des traitements chroniques, mieux vaut prévoir un peu plus que pour la stricte durée du voyage en cas de retour retardé. Enfin, lors de voyages en avion, il est plus sage de répartir les médicaments entre les sacs en soute et en cabine, les bagages égarés n’étant pas une légende…

La trousse à pharmacie au naturel

Les adeptes du naturel peuvent miser sur les huiles essentielles (HE), à condition de les transporter dans des récipients à l’abri de la lumière et de la chaleur et de respecter les précautions d’emploi de l’aromathérapie.

HE de menthe poivrée : troubles digestifs de maux de tête. Essence de citron : troubles digestifs. Attention, photosensibilisante ! HE de lavande fine : stress (notamment dans l’avion), insomnies, coups de soleil et piqûres d’insectes. HE de citronnelle de Ceylan : répulsive contre les moustiques. HE de giroflier : douleurs dentaires. HE de ciste ladanifère : saignements (notamment épistaxis). HE de cyprès toujours vert : jambes lourdes. Attention, contre-indiquée en cas d’antécédent de cancer hormono-dépendant. HE de camomille matricaire : allergies. Emporter 1 ou 2 huiles végétales pour permettre les usages cutanés.

 

Anne-Sophie Lebrun-Leroy

Source : Le Quotidien du Pharmacien