Stéphane C., 44 ans
Azithromycine 250 mg 1 boîte de 6 comprimés
Traitement en cas de besoin.
Le contexte
Monsieur C. partant à Bangkok pour un séjour professionnel de huit jours, le médecin a prescrit ce macrolide pour traiter une éventuelle turista susceptible d’entraver ses rendez-vous. Cet antibiotique est privilégié chez l’adulte en Asie en raison des résistances des Shigella et des Campylobacter (ailleurs, on privilégie une fluoroquinolone). Dans cette situation, l’antibiotique s’utilise, hors AMM, à la posologie de 500 mg/j pendant 3 jours (soit 6 cp.).
Votre conseil
Aucune précaution n’est prise pour ce séjour urbain et bref : il n’y a pas besoin de recourir à une prophylaxie antipaludique. Comme à chaque déplacement d’affaire dans une grande cité sud-américaine ou asiatique, ce client se munit d’une trousse basique (paracétamol, désinfectants, diosmectite, lopéramide, protection solaire, petits pansements, etc.). La survenue d’un incident grave chez cet homme d’affaire bien assuré ne poserait pas de problème dans une ville où les infrastructures médicales sont correctes : il n’y a pas lieu de surcharger la valise en médicaments.
Sélim M., 32 ans
Atovaquone/proguanil 1 cp/j
2 boîtes
Le contexte
Le médecin a prescrit une chimioprophylaxie du paludisme à Plasmodium falciparum chez ce patient devant partir deux semaines en Amazonie péruvienne, L’association atovaquone + proguanil (Malarone et génériques) inhibe la synthèse des pyrimidines et empêche la réplication de l’ADN du parasite. L’avantage de ce médicament est son efficacité y compris dans les zones de chimiorésistance aux amino-4-quinoléines (chloroquine, amodiaquine, etc.).
Le prescripteur a oublié de préciser le dosage (en prophylaxie : 250/100 mg/j soit 1 comprimé adulte, au cours d’un repas, si poids > 40 kg). Instaurée la veille ou le jour du départ, la prophylaxie sera poursuivie une semaine après le retour. Le comprimé est pris quotidiennement à heure fixe, avec un repas ou une boisson lactée favorisant l’absorption de l’atovaquone. L’iatrogénie se résume à des troubles digestifs transitoires, à des céphalées et à de la toux. Il n’y a pas de contre-indication au traitement (sauf éventuelle insuffisance rénale sévère) et peu de risques d’interactions.
Votre conseil
Vecteur du paludisme, l’anophèle pique au crépuscule et la nuit, moment où la prophylaxie passe par un répulsif agréé (DEET, icaridine, IR3535, etc.) appliqué sur les zones de peau découvertes, mais éliminé par rinçage avant le coucher.
Pendant le sommeil, le recours à une moustiquaire imprégnée d’un biocide (perméthrine) s’impose. La rémanence du produit est comprise entre 1 et 2 mois si l’imprégnation est faite extemporanément avec un kit vendu en pharmacie ou en magasin spécialisé, mais elle se prolonge jusqu’à 6 à 8 mois pour un dispositif imprégné industriellement. Ce système est adapté à la protection des femmes enceintes et des enfants. Il est aussi recommandé d’imprégner (pulvérisation ou trempage) les vêtements et tissus par la perméthrine.
Les appareils à ultrasons, la vitamine B1, l’homéopathie, les rubans, papiers et autocollants gluants sans insecticide ne sont pas fiables et les huiles essentielles (citral, eugénol, etc.) ne sont pas recommandées. Les serpentins fumigènes constituent un appoint en extérieur.
Monsieur Thomas D., 36 ans
Paracétamol 500 mg deux boîtes
Nautamine deux boîtes
Lactibiane Voyage une boîte
Diosmectite deux boîtes
Lopéramide une boîte
Phloroglucinol deux boîtes
Cétirizine 10 mg une boîte
Borax/acide borique solution une boîte de 20 unidoses
Phénergan pommade un tube
Niflugel un tube
Coalgan une boîte
Soluté isotonique Gilbert 30 unidoses
Bétadine alcoolique un flacon
Le contexte
Le contenu d’un « kit pharmaceutique » de voyage est adapté à la nature et à la durée du déplacement comme au profil du voyageur (âge, antécédents médicaux, degré d’isolement pendant le voyage, etc.). Monsieur D., jeune et en bonne santé, part pour un trek d’une dizaine de jours au Brésil. Un choix un peu arbitraire a porté sur :
- Un traitement antalgique (paracétamol) ;
- La prévention de l’inconfort lié aux trajets routiers (diphénhydramine = Nautamine) ;
- Le traitement d’un éventuel épisode de diarrhée (« turista ») : diosmectite (argile), lopéramide (antidiarrhéique), phloroglucinol (antispastique ; les lyocs ont l’avantage de s’avaler sans eau), sans oublier une prévention par contrôle de la flore colique (ici Lactibiane Voyage = supplémentation en Lactobacillus) ;
- Le traitement d’une allergie peu sévère par un anti-H1 (cétirizine) ;
- Le traitement d’inconforts et d’irritations oculaires diverses (Doses de solution borax + acide borique) comme le nettoyage des sinus (soluté physiologique stérile) ;
- Le traitement des allergies, piqûres d’insectes banales et petites inflammations locales (Phénergan, Niflugel) ;
- Un antiseptique local (Bétadine alcoolique)
Votre conseil
Le pharmacien attire l’attention du client sur l’encombrement et le poids du kit. La boîte à médicament sera résistante, étanche, en plastique. Monsieur T. emportera les notices (mais les données utiles sont sur le Net, s’il est possible d’avoir du réseau). Ajoutant à cette trousse des cotons hémostatiques et des pansements, le pharmacien rappelle l’intérêt d’un thermomètre, d’une pince à écharde, de ciseaux à ongles, de produits antisolaires adaptés, d’un répulsif ou biocide contre les moustiques, d’épingles de sûreté, etc. : au client de voir !
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