Les génériques suscitent encore la méfiance d’une frange de la population, et les génériques d’antiépileptiques plus encore. Aux États-Unis comme en France, des sociétés savantes n’ont pas hésité à prendre position contre toute substitution des médicaments d’origine dans l’épilepsie, à l’instar de l’American Academy of Neuroglogy, l’American Epilepsy Society et la Ligue française contre l’épilepsie (LFCE). Le « Lancet Neurology » vient de publier une étude qui confirme pourtant la parfaite bioéquivalence des génériques de Lamictal (lamotrigine). Trente-trois patients répartis dans deux groupes ont enchaîné quatre séquences de traitement de 14 jours avec différentes doses de lamotrigine, à l’issue desquelles des dosages étaient réalisés pour déterminer la concentration maximale plasmatique (Cmax) et l’aire sous la courbe (AUC). L’étude visait, d’une part, à vérifier la conformité des critères de bioéquivalence, c’est-à-dire un écart relatif de la Cmax et de l’AUC compris entre 80 % et 125 %, et, d’autre part, à cibler la fréquence des crises et autres événements indésirables. Résultat : l’écart entre les deux médicaments pour l’AUC se situe entre 98 % et 103 %, et, pour la Cmax, entre 99 % et 105 %, répondant parfaitement aux critères de bioéquivalence. Les auteurs n’ont pas noté de différence significative dans la survenue de crise et confirment l’absence de différence de profil de tolérance entre les deux génériques.
Il s’agit de la deuxième étude confirmant la bioéquivalence de médicaments contenant de la lamotrigine. En France, l’Agence du médicament a lancé une enquête officielle de pharmacovigilance en 2007, reprenant toutes les requêtes sur des cas français et internationaux du 31 octobre 2000 au 30 septembre 2007. Sur les cinq molécules scrutées, la Commission nationale de pharmacovigilance a noté davantage de crises convulsives lors du passage sous générique de patients traités par Dépakine (valproate de sodium) et Lamictal (lamotrigine). L’ANSM a conclu que le problème de santé publique lié aux génériques d’antiépileptiques est dû à la nature de la maladie et non à la substitution, c’est pourquoi elle n’a pas souhaité limiter la substitution à l’ensemble des patients mais uniquement à des patients pour lesquels il est difficile d’obtenir un équilibre thérapeutique. La substitution doit être anticipée par le médecin qui doit obtenir l’accord du patient. Au vu de la particularité de cette pathologie, et notamment du risque de survenue de crises par l’anxiété, l’ANSM rappelle aux prescripteurs qu’ils ont la possibilité d’inscrire la mention « non substituable » face à la spécialité choisie pour leur patient. Si cette mention est absente, le patient peut obtenir le princeps auprès de son pharmacien, sans pénalité en terme de remboursement, pour les médicaments à base de valproate de sodium, lamotrigine, levétiracetam et topiramate.
En Espagne, Finlande, Slovénie et Suède, les autorités sanitaires ont interdit la substitution des médicaments génériques. La Norvège et la Slovaquie ont renforcé l’encadrement de cette substitution. La Belgique et le Danemark ont réduit les bornes de l’intervalle de bioéquivalence pour les génériques de ces spécialités.
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