Observée avant tout chez la femme de plus de 50 ans, il s’agit d’une névralgie faciale fréquente : la forme essentielle (primaire) est la plus banale mais il existe des formes secondaires. L’étude des vaisseaux intracrâniens par angio-IRM montre que la névralgie trigéminale essentielle correspond souvent à une compression de la racine du trijumeau par une artère issue de l’artère basilaire (artère cérébelleuse supérieure en général).
L’association d’une algie vasculaire de la face et d’une névralgie du trijumeau forme ce que les neurologues appellent le « cluster-tic ».
Symptômes
Toujours unilatérale, la douleur provient de la branche V2 du trijumeau (40 % des cas) ou de la branche V3 (20 %), exceptionnellement de la branche V1 (10 %), parfois de deux branches (dont la V2) mais jamais des trois branches simultanément. Elle s’exprime sous forme de décharges électriques fulgurantes, de coups de poignard, d’une durée très brève (quelques millisecondes à une minute), survenant en salves de quelques minutes séparées par des intervalles libres, se répétant plusieurs fois quotidiennement pendant quelques jours à semaines.
Son déclenchement, spontané, s’associe toutefois souvent à des activités spécifiques repérées par le patient (ouverture de la bouche, mastication, etc.) ou est induit par un simple effleurement d’une zone cutanée ou muqueuse (zone « gâchette »), ce qui crée à terme de véritables comportements d’évitement (ne plus manger, ne plus se raser, etc.).
Traitement
Le traitement d’une névralgie essentielle repose, en première intention, sur la prescription de carbamazépine (augmentation progressive de la dose jusqu’à la dose minimale efficace, comprise entre 600 et 1 600 mg/j) en surveillant les effets indésirables, fréquents, notamment chez le sujet âgé (somnolence, vertiges avec syndrome vestibulo-cérébelleux). Ce traitement est suspendu entre les périodes d’accès douloureux. Les alternatives reposent sur l’oxcarbazépine (Trileptal), le baclofène, le clonazépam (Rivotril, en respectant les règles de prescription et dispensation), la lamotrigine, la gabapentine ou un antidépresseur tricyclique.
Un traitement chirurgical peut être proposé dans les formes rebelles aux médicaments. La thermocoagulation percutanée du ganglion de Gasser ne nécessite pas d’ouverture crânienne et ne requiert qu’une anesthésie générale de courte durée : préservant la sensibilité cutanée tactile dans plus de 80 % des cas, elle est renouvelée en cas de récidive. Il est aussi possible, par un geste microchirurgical, de libérer le trijumeau de toute compression vasculaire locale.
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