Quand consulter ?
Une consultation est nécessaire notamment si les symptômes surviennent pour la première fois afin d’éliminer une autre étiologie, si les symptômes sont sévères ou persistants, s’ils sont associés à de l’asthme, s’ils ne sont pas caractéristiques ou s’ils s’accompagnent d’autres signes associés (douleurs faciales, saignements de nez, fièvre, rhinorrhée purulente…), si le traitement a été suivi correctement mais n’a pas été efficace.
Quels sont les allergènes des allergies saisonnières ?
Les principaux allergènes des allergies saisonnières sont les pollens d’arbres et de graminées le plus souvent. La période dans l’année dépend alors de chaque plante (par exemple février à avril pour le bouleau, à partir de janvier pour le cyprès, à partir de mai pour les graminées…). On peut aussi retrouver des allergies aux traces de moisissures, à la fin de l’été et en automne.
Quelles sont les plantes aux pollens allergisants ?
Le potentiel allergisant du pollen d’une plante dépend de plusieurs facteurs : la nature des particules protéiques libérées par les grains de pollen, la taille du pollen (plus le pollen est petit, plus il est léger, plus il parcourt des grandes distances et plus il reste dans l’air et pénètre dans les voies respiratoires hautes), la quantité de pollen émise par la plante : une plante anémophile (dont le pollen est transporté par le vent) est plus allergisante qu’une plante entomophile (dont le pollen est transporté par les insectes) car ses grains de pollen sont plus abondants (ils sont libérés par milliards dans l’air). À titre d’exemple, parmi les arbres à fort potentiel allergisant : le bouleau, le noisetier, le cyprès, le platane, le chêne…* Parmi les herbacées, on retrouve les graminées, l’ambroisie, l’armoise, le plantain…
Quels sont les principaux facteurs de risque ?
Un patient ayant des antécédents personnels ou familiaux d’affections topiques ou d’autres affections allergiques aura plus de risques de souffrir de rhinite allergique saisonnière. L’homme est plus touché que la femme.
Quelles sont les principales conséquences ?
L’allergie saisonnière altère la qualité de vie des personnes qui en souffrent. Ainsi elles peuvent présenter des troubles du sommeil, une asthénie, une altération de la vigilance, des problèmes d’apprentissage chez l’enfant. Ces conséquences peuvent aller jusqu’à un absentéisme scolaire ou professionnel important.
La rhinite allergique augmente le risque de sinusites ou d’otite moyenne. L’évolution vers un asthme est aussi possible.
Conseils à donner.
De façon générale et quelle que soit l’allergie, il est conseillé d’éviter le tabagisme.
Il est difficile d’éviter complètement le pollen. En revanche, plusieurs conseils peuvent être prodigués pour limiter l’exposition : éviter les pics polliniques (plutôt en fin de journée en ville et en début de journée à la campagne), garder les fenêtres fermées la nuit lors des périodes critiques, éviter de sortir au milieu de la journée lorsque le temps est sec et chaud et lorsque la densité pollinique est importante, ne pas tondre ou jardiner soi-même. Pour les yeux, ne pas porter de lentilles de contact en cas de conjonctivite saisonnière, appliquer du sérum physiologique ou une compresse imbibée d’eau froide pour soulager de manière transitoire les symptômes. Avant d’exercer une activité extérieure, il est possible de connaître le taux de pollens en fonction des saisons et les informations météorologiques sur le site www.pollens.fr qui présente une carte de vigilance hebdomadaire des pollens par département.
Pour les amateurs de jardins.
Éviter de planter dans son jardin les espèces les plus allergisantes. Faire une taille régulière empêche les fleurs d’apparaître et limite ainsi la quantité de grains de pollen. Tondre régulièrement la pelouse empêche les graminées qui s’y trouvent de produire des fleurs. Utiliser un masque et des lunettes de protection.
En quoi consistent les tests cutanés d’allergie ?
Il s’agit de déposer une goutte d’extrait purifié d’allergène sur la peau et de piquer le derme (ce sont les prick tests). En cas d’allergie, les mastocytes, qui portent des IgE spécifiques, dégranulent et provoquent une réaction de type urticaire. Celle-ci est positive lorsque la papule atteint au moins 4 à 5 mm. Les antihistaminiques inhibant la réaction cutanée avec l’allergène (prurit, érythème, papule), ils doivent être arrêtés en moyenne 3 à 4 jours avant (selon l’antihistaminique).
En quoi consiste la désensibilisation (ou immunothérapie spécifique) ?
La désensibilisation spécifique par voie sublinguale consiste à déposer sous la langue des doses progressivement croissantes de solution d’allergène (sous forme de lyophilisat oral ou solution sublinguale) afin de diminuer la réponse immunitaire IgE dépendante. En raison du risque de réaction anaphylactique, elle est encadrée par des médecins expérimentés.
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Françoise Amouroux
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