Les critères de l’International Headache Society permettent de poser un diagnostic fiable de la migraine. Toutefois, leur manque de sensibilité fait parfois tenir pour non migraineux des patients qui le sont réellement mais ne présentent pas toutes les caractéristiques de la maladie. La démarche diagnostique permettant de poser un diagnostic de migraine face à une symptomatologie céphalalgique comprend :
› La description des crises par le patient, incluant une approche de tous les paramètres devant être pris en compte (mode de vie, facteurs déclenchants, conséquences de la pathologie, etc.)
› Un examen clinique permettant notamment de vérifier l’absence de lésions cérébrales.
Migraine commune.
Il s’agit de la plus banale des présentations de la migraine, observée dans 75 % des cas chez la femme. Le diagnostic reste clinique car toutes les explorations restent normales. La céphalée s’installe progressivement et atteint un paroxysme en 2 à 4 heures pour se résoudre spontanément, en l’absence de traitement, en 4 à 72 heures La douleur est unilatérale mais peut irradier et être diffuse. L’hémisphère concerné peut changer entre les crises. Le siège de la douleur est fronto-temporal ou rétro-orbitaire, parfois occipitale ou cervicale. La douleur, exacerbée par les mouvements et notamment par la toux, est pulsatile. Les signes d’accompagnement digestifs (nausées, vomissements, etc.) ne sont pas constants et sont moins fréquents après quelques années d’évolution de la maladie. Les signes sensoriels (photophobie, phonophobie, etc.) observés lors de l’accès migraineux, bien connus, font partie des critères de l’IHS, mais sont aussi inconstants et moins marqués avec l’évolution de la maladie migraineuse. L’examen neurologique est normal entre les crises. Il faut veiller, face à une céphalée chez un patient connu comme migraineux, à ne pas porter sans précaution un diagnostic de récurrence migraineuse : il peut s’agir en fait d’une hémorragie méningée ou d’une rupture d’anévrisme.
Migraine avec aura.
Dans ce type de migraine, plus rare que le précédent, la céphalée suit généralement une ou plusieurs auras, mais elle peut en être contemporaine, voire même la précéder. Si les auras sont essentiellement visuelles, elles peuvent être également sensitives, aphasiques et/ou motrices.
Migraine ophtalmique. Elle se caractérise par des signes annonciateurs visuels (mouches volantes, points lumineux perceptibles au centre du champ visuel puis à sa périphérie).
Migraine vertigineuse. La migraine vertigineuse se caractérise par la survenue de troubles sévères (fourmillements s’accompagnant de vertiges et parfois d’hémiplégie) ayant les mêmes facteurs déclenchants que la crise classique. Cette maladie résulterait d’une atteinte des canaux de l’oreille interne d’origine génétique.
Mal migraineux.
Étant à la migraine ce que le mal épileptique est à l’épilepsie, le mal migraineux se traduit par la survenue de céphalées continues. Cette affection résulte généralement d’une maladie migraineuse aggravée de façon transitoire mais elle peut aussi être inaugurale chez un patient. Souvent, cette pathologie rare résulte d’une consommation excessive de médicaments vasoactifs.
Migraine dite « chronique ». Cette complication de la maladie migraineuse se traduit par des céphalées satisfaisant aux critères de migraine sans aura mais survenant 15 J/mois au moins, depuis plus de 3 mois, en l’absence d’emploi excessif de médicaments anti-migraineux.
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