Mer miroitante sous un soleil extrême, chaleur tropicale, plages désertes et aveuglantes… Tous vos clients en rêvent, à un moment ou à un autre. Certains, cet été, vont concrétiser leurs désirs et plonger dans la carte postale. Mais attention ! Les conditions d’ensoleillement intense recèlent bien des dangers pour la peau, que vous ne manquerez pas de leur rappeler.
ON OUBLIE souvent le pouvoir de réverbération du sable et de la mer qui accentue de 20 % les effets des UV. Or, sous certaines latitudes comme les tropiques, le risque érythémal est une fois et demi supérieur à celui qui existe dans l’hémisphère nord. « En une journée complète d’exposition par beau temps, un phototype clair totalisera 16 coups soleil », indique Alain Denis, directeur R & D chez Bioderma. « La même personne sur une plage tropicale enregistrera 24 coups de soleil ». Le risque érythémal est donc plus élevé pour une dose d’UVA reçue à peu près équivalente sous ces deux latitudes. « La conclusion est qu’il faut adopter une protection efficace que l’on se trouve aux Antilles ou à Montpellier ! ». Celle-ci se traduira le plus souvent par un écran dont l’indice relève de la très haute protection (SPF 50 +), les phototypes foncés pouvant se contenter plus facilement d’une haute protection (SPF 30 ou 50). Par principe de précaution, l’application devra être renouvelée toutes les deux heures même si les produits sont étudiés pour se maintenir sur la peau au-delà d’un couple d’heures. Quant au choix de la texture, « il est préférable d’utiliser des formules légères quand on séjourne dans des pays à l’atmosphère humide car des textures épaisses se supportent généralement mal dans ces conditions climatiques ».
Encourager au maximum le recours aux écrans solaires est un des objectifs de recherche prioritaires pour bien des laboratoires.
Les voies de la recherche.
Renforcer la photoprotection passe donc par l’amélioration de deux éléments indissociables : la formule à l’œuvre dans le produit et sa galénique. Support du principe actif, cette dernière joue ici un rôle de premier ordre. Si la galénique doit être performante, elle doit aussi être agréable pour que l’utilisateur ait envie de l’appliquer. « Améliorer l’observance est la garantie d’une meilleure protection face au soleil », explique Alain Denis. Et l’observance dépend aussi du plaisir qu’une texture peut procurer. « C’est d’ailleurs une demande qui émane aujourd’hui des dermatologues. C’est aussi une réelle difficulté car plus l’indice d’une crème est élevé, moins il est simple d’obtenir une galénique agréable ».
La photoprotection repose évidemment sur un autre pilier qu’est la formule. Deux voies de recherche sont ici à l’œuvre. Pour exploiter au mieux les performances de chaque filtre, les laboratoires explorent les différentes possibilités de combinaison des systèmes filtrants. « Il est important de protéger des UVA et des UVB de manière homogène. Le spectre d’absorption de ces UV doit donc être le plus large possible mais aussi le plus constant afin de proposer une protection la plus uniforme possible, sans distorsion. Combiner les filtres nous mènera peut-être à ce résultat ». L’autre voie d’étude actuelle repose sur le postulat qu’il n’existe pas de filtration absolue en matière de photoprotection. Pour pallier aux failles résiduelles, il faut apporter à la formule des éléments capables de minimiser les dégâts des UV. « Il s’agit notamment d’agents antioxydants qui vont assurer une protection des cellules afin que l’ADN et les autres structures vitales des cellules soient préservés autant que possible ». Dans tous les cas, « les filtres et formules devront respecter des critères très stricts : couverture spectrale maximale, photostabilité, pas de passage transcutané, satisfaire aux exigences toxicologiques, excellente tolérance, entre autres », rappelle Marie-Pierre Wurtz, chef de gamme chez Ducray.
Haute et très haute protection.
Toutes ces voies de recherche ont récemment donné lieu à plusieurs lancements dans les classes des hautes et très hautes protections : Johnson & Johnson présente sa gamme Soleil Biafine forte de deux écrans SPF 50 + (adulte et spray enfant) et Vichy reformule son offre Capital Soleil pour enfants dont elle double le niveau de protection (Mexoryl SX-XL et complexe de minéraux antioxydants). Bioderma lance un lait protecteur coloré en bleu pour les enfants (Photoderm Kid SPF 50 +) dont la couleur s’estompe au fur et à mesure de l’application et Liérac dote d’un nouveau système filtrant son spray SPF 30 pour le corps. Avène renforce la résistance à l’eau de ses sprays indices 30 et 50 + tandis que la jeune gamme Daylong (Spirig) mise sur les qualités waterproof et la forte rémanence de ses trois formules. Bergasol (Oméga Pharma), enfin, développe les hauts indices de sa gamme.
De très hautes protections sont également disponibles dans les gammes Photoderm (Bioderma), Uriage, Anthélios (La Roche-Posay), Melascreen (Ducray), Roc Minesol et Soladerm HP (Noreva LED), notamment.
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