Les allergies (le terme qui signifie « autre réaction », a été proposé en 1906 par le Pr Clemens von Pirquet, un pédiatre qui exerçait à Vienne, en Autriche), qui affecteraient aujourd’hui près du tiers de la population française, correspondent à des réponses immunitaires physiologiques inadaptées, exagérées et excessives à l’introduction d’éléments étrangers. Ce qui les distingue de l’auto-immunité dans laquelle les réactions immunitaires sont dirigées contre des cellules précises de l’organisme.
L’allergie, encore dénommée hypersensibilité, est habituellement divisée en quatre types, à savoir, les réactions immédiates (liée à une catégorie particulière d’anticorps, les IgE), comme l’urticaire et l’œdème de Quincke, retardées (liées à une inflammation cellulaire et médiées par des lymphocytes T), dont le type est l’eczéma, cytotoxiques (faisant intervenir des anticorps IgG) et les réactions dites à immuns complexes (également liées aux IgG formant des complexes immuns).
Le développement d’une allergie, considérée aujourd’hui comme une pathologie immunitaire Th2, se réalise classiquement (l’archétype étant représenté par les réactions immédiates, dites de type 1) en deux temps.
Le premier correspond à la sensibilisation vis-à-vis d’un allergène, qui suppose une présentation de celui-ci aux cellules T CD4 par des cellules spécialisées (cellules dendritiques et cellules de Langerhans cutanées) ; processus conduisant à la différenciation des lymphocytes T CD4 en lymphocytes T Th2 capables de produire des interleukines 4 et 5, lesquelles contribuent à la différenciation des lymphocytes B en plasmocytes qui vont se mettre à synthétiser des IgE.
Deuxième contact.
Le déclenchement de la réaction allergique elle-même survient à l’occasion d’un deuxième contact avec l’allergène, qui interagit avec les IgE préformées fixées sur des récepteurs de haute affinité situés sur les mastocytes (il s’agit de la réaction réaginique classique ou allergie immédiate). Ces cellules libèrent alors une grande quantité de médiateurs divers renfermés dans des granules (dont de l’histamine) ou synthétisés de novo (on les dit néoformés) à partir des phospholipides membranaires (leucotriènes…) qui, agissant sur leurs cibles respectives, vont être responsables des symptômes observés lors de la phase aiguë : vasodilatation, œdème, hypersécrétion muqueuse, contraction des muscles lisses (notamment ceux des bronches). Une deuxième phase, survenant quelques heures après la première (avec des expressions cliniques inconstantes), est cette fois de nature inflammatoire, et secondaire au recrutement local de polynucléaires éosinophiles et de macrophages par certaines cytokines libérées par les lymphocytes T CD4, mastocytes et basophiles.
À savoir : il ne faut pas confondre allergie et atopie. L’atopie se définit comme une prédisposition personnelle et familiale à se sensibiliser et à produire des IgE spécifiques en réponse à une exposition ordinaire à des protéines normales de l’environnement, entrant en contact avec l’organisme par les voies naturelles. Toutes les allergies ne sont donc pas d’origine atopique.
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