LA DIARRHÉE du voyageur est toujours d’origine infectieuse, bactérienne le plus souvent (Escherichia coli, Campylobacter, Shigelles, salmonelles…) parfois parasitaire (amibes…) plus rarement virale. Aucun pays ne met à l’abri, cependant certains sont plus à risque que d’autres notamment les pays d’Afrique subsaharienne, d’Asie tropicale, d’Amérique latine où le risque est particulièrement élevé (40 %).La contamination se fait le plus souvent par absorption de boissons ou d’éléments contaminés. Les symptômes (diarrhée aiguë hydrique, associée à des douleurs abdominales, des nausées...) surviennent en début de séjour habituellement, ils cèdent spontanément en 3 à 4 jours, 20 % des patients restant alités ; 40 % d’entre eux doivent modifier leur itinéraire de voyage.
Il n’existe pas de traitement préventif ayant fait la preuve de son efficacité. La prise d’antiseptiques intestinaux ou d’antibiotiques conduit à l’émergence de bactéries résistantes et à un risque d’effets indésirables, les résultats des études menées avec des probiotiques sont controversés. La prévention de la turista passe par le respect des règles d’hygiène (lavage des mains fréquent avant les repas, après le passage aux toilettes) et par une bonne hygiène alimentaire : éviter les aliments crus (salades vertes, salades variées, salades de fruits...), les crustacées et les coquillages, le lait et les laitages non pasteurisés, les glaces et les glaçons ; ne consommer que des aliments cuits, bouillis et servis chauds, des fruits qu’on a soi-même épluchés (cook it, boil it, peel it or forget it, disent les anglosaxons) ; boire des boissons embouteillées et encapsulées (eau minérale, sodas, jus de fruits...) ouvertes devant soi, filtrer l’eau (filtres portatifs Katadyn, Chamberlain…), la faire bouillir ou la désinfecter (Micropur, Aquatabs).
Traitement.
Le traitement d’une turista a pour objectifs de lutter contre la déshydratation grâce à une réhydratation par voie orale (eau, thé léger, sodas sucrés et gâteaux salés), de soulager les symptômes digestifs par un antiémétique en cas de vomissements, un antispasmodique en cas de douleurs abdominales et un antidiarrhéique en privilégiant l’usage de l’acetorphan, le lopéramide étant contre-indiqué en cas de fièvre et de selles glairo- sanglantes. Les antibiotiques sont réservés aux formes sévères (fièvre, diarrhée très abondante, selles glairo-sanglantes) et en l’absence d’amélioration par le traitement symptomatique.
Les fluoroquinolones (ofloxacine ou ciprofloxacine) en traitement de 3 à 5 jours représentent le traitement antibiotique de première intention au cours de la diarrhée du voyageur.
Article précédent
Électronique ou sur papier, toute l’info à portée de main
Article suivant
Ce qu’il faut savoir pour éviter les MST
Une trousse de secours adaptée à chaque destination
Toutes les armes de la lutte antivectorielle
Du bon sens avant tout
Une dermocosmétique venue d’ailleurs
À mettre dans la valise du bébé voyageur
Une consultation à part entière
Électronique ou sur papier, toute l’info à portée de main
Turista, aucun pays ne met à l’abri
Ce qu’il faut savoir pour éviter les MST
La peau a ses limites d’exposition aux UV
Le risque thromboembolique lors des voyages long courrier est faible
« Ne pas toucher les animaux ! »
M. Ivan P., 29 ans
Soigner n’importe où, avec une mallette
« Faire reconnaître l’usage médical de l’aromathérapie à Madagascar »
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques