Un peu de physiopathologie

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Publié le 17/05/2018
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Maladie cœliaque versus hypersensibilité au gluten

La maladie cœliaque, est une entéropathie immunoallergique auto-immune, sur un terrain génétique, touchant 1 % de la population. Les conséquences sont digestives, à type de diarrhées, douleurs abdominales, manque d’appétit… et extra-digestives, liées à une malabsorption des vitamines et minéraux au niveau de l’intestin grêle : fatigue, douleurs articulaires, anémie…

Le diagnostic repose sur la recherche des anticorps IgA anti-transagluminase, une atrophie villositaire observée à la biopsie de la muqueuse intestinale et une amélioration des symptômes après un régime strict excluant le gluten, issue de l’interaction entre des protéines du blé, l’hydratation et le pétrissage de la farine.

Elle se différencie de l’hypersensibilité au gluten, se caractérisant par des troubles fonctionnels digestifs tels que douleurs abdominales, alternance diarrhée-constipation, et ballonnements abdominaux. Le diagnostic ne retrouve ni IgA anti-transagluminase, ni atrophie villositaire intestinale. 5 % de la population française souffrirait d’hypersensibilité au gluten, avec un confort digestif retrouvé grâce à un régime sans gluten.

Cependant, le gluten seul peut-il être incriminé ?

Certaines études ont montré que tous ces signes d’inconfort digestif pourraient être dus aux FODMAPs (Fermentable Oligo-, Di-, Mono-saccharides And Polyols) présents également dans les grains de blé et mal tolérés chez les intestins irritables. Le pain et les produits à base de pâtes contiennent également de multiples additifs, provoquant les mêmes symptômes attribués au gluten. L’arrêt ou la réduction de la consommation de ces aliments peut permettre un meilleur état digestif.

Intolérance au lactose et allergie aux protéines de lait de vache

La digestion du lait est réalisée par la lactase scindant la molécule de lactose en glucose et galactose. À partir de l’âge de 2 ans, l’activité enzymatique régresse. Cette hypolactasémie est donc physiologique tandis que l’a-lactasémie est rarissime. L’intolérance au lactose est diagnostiquée lorsque l’hypolactasémie s’accompagne de signes tels que diarrhées, ballonnements voire maux de tête, fatigue, douleurs musculaires et articulaires, survenant 30 minutes à 2 heures après l’ingestion de lait ou produits laitiers.

En cas d’intolérance, la réduction des produits laitiers, et non leur suppression totale, est recommandée. Il est admis que les intolérants au lactose supportent quotidiennement 12 grammes de lactose, soit 250 ml de lait. Le choix peut aussi s’orienter vers les produits moins riches en lactose tels que les yaourts et les fromages secs à pâte dure.

L’allergie aux protéines de lait de vache (APLV) apparaît lors des premiers mois de vie des nourrissons. Les manifestations sont digestives (régurgitations, vomissements, diarrhées), cutanées (eczéma), ou respiratoires. L’allergie se diagnostique grâce à des tests allergologiques. La prise en charge comprend une éviction des protéines de lait, substituées par des préparations d’hydrolysats poussés de caséine et de protéines du lactosérum. Les alternatives sont des préparations à base d’acides aminés ou des hydrolysats poussés en protéines de riz. Les préparations à base de protéines de soja ne sont pas recommandées en première intention. L’évolution de l’APLV se fait le plus souvent vers la guérison spontanée.


Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3436