La simulation 3D a modifié en profondeur le process pour travailler et présenter un projet d'agencement ou d'ameublement de l'espace officinal.
Divers logiciels de CAO (conception assistée par ordinateur) pour modélisation 3D (Sketchup, AutoCAD, 3D Builder…) sont proposés sur le marché, avec des fonctionnalités plus ou moins développées selon les versions. « Qu’il s’agisse d’un logiciel de PAO ou de CAO, il faut un temps de prise en main. Et même si ces outils sont conçus pour être intuitifs et ergonomiques, le temps de production des planches 3D doit être intégré dans le projet », commente Tiphaine Claveau, designer d’espace chez Magenta (filiale de Guibert). Outre le traçage des plans et des volumes, ces logiciels permettent de travailler chaque élément jusque dans les plus petits détails, comme les poignées de porte d’un meuble par exemple. « L’avantage de la 3D, c’est d’élever les murs. Ces logiciels de modélisation 3D donnent même la possibilité de charger les éléments d’ambiance, un sol ou un papier peint par exemple, à partir d’un site fournisseur. Il existe des extensions de logiciel permettant d’obtenir un rendu de photo réaliste. C’est vraiment impressionnant de pouvoir visualiser une réalisation comme si elle existait déjà. »
Les plans 3D apportent également une aide précieuse pour les artisans intervenant sur le chantier, comme le souligne Tiphaine Claveau : « La modalisation 3D facilite la réalisation des plans électrique ou de plomberie, en facilitant la prise en compte des contraintes de l’espace. »
La 3D fait l’unanimité
« Aujourd’hui, présenter un avant-projet de pharmacie sans simulation 3D, c’est prendre le risque de faire un projet que le client ne comprendra pas. La 3D est un outil supplémentaire à notre disposition pour rassurer le client », note Alain Viaud, directeur de CAP Agencement. Idem chez JCDA, comme l'observe son directeur Jean-Pierre Demeyere : « Il y a tellement d’avantages que ce serait dommage de s’en passer. Un dessin vaut 10 000 mots. En passant de la 2D à la 3D, le client se projette plus facilement. Cela permet de valider de nombreux éléments de façon assez précoce, et surtout de lever les incompréhensions voire des déceptions. La 3D est un outil de satisfaction client. »
Avec la 3D, il est plus aisé d’imaginer les volumes ou les éléments d’ambiance. Les projections sont bluffantes de réalisme. « Lors de la livraison, il suffit de se placer selon le même angle que l’image 3D présentée en avant-projet pour démontrer que la réalisation est fidèle à la proposition », ajoute Alain Viaud.
Le projet se dévoile scène après scène
« Les logiciels de CAO proposent différentes options nous permettant de scénariser le projet. Par exemple, lors de la présentation au client, on peut masquer des éléments de décoration ou d’agencement pour en mettre d’autres en valeur. Cela permet d’avancer scène par scène, et aide le client à mieux comprendre chaque proposition. Cette démarche est d'ailleurs adoptée par les architectes d'intérieur qui interviennent dans l'émission M comme maison (anciennement Maison France 5) », explique Tiphaine Claveau.
Le concepteur de pharmacie JCDA a tenté d’aller plus loin, en proposant de la vidéo. « Nous avons fait des essais pour proposer une visite virtuelle avec un casque de réalité augmentée ; c’est très lourd technologiquement et financièrement. Finalement, les dessins en 3D donnent un rendu si réaliste que cela suffit dans 90 % des projets. »
Le dialogue reste la garantie du succès.
Autre atout de la 3D que relève Jean-Pierre Demeyere, le développement des échanges en distanciel avec les clients : « on s'appuie sur le constat qu'un plan 3D est plus lisible qu'un plan 2D. » D’ailleurs, chez JCDA, le premier avant-projet est désormais présenté en visio : « Le partage d’écran permet d’impliquer notre équipe de conception dès les premiers rendez-vous et nous permet de prendre en compte les réactions du client, voire même de lui proposer des modifications en live. On gagne en efficience. »
Si la 3D a bouleversé la méthode pour développer un projet de conception d'officine, elle ne constitue qu'un outil supplémentaire pour renforcer l’échange entre le client et l'agenceur, rappelle Alain Viaud : « Lors du premier rendez-vous avec le client, le dialogue doit nous permettre de déterminer rapidement les pistes à écarter. C’est ce qui nous permet d’affiner l’orientation du projet, en valorisant les préférences exprimées par le client. Dès le second rendez-vous, l’avant-projet permet de savoir si nous avons bien saisi les attentes du client, et la présentation en 3D est un atout pour confirmer que nous sommes sur la bonne voie. »
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