Longtemps regardés comme des outils commerciaux des plus basiques capables même de nuire à l’image des officines, les distributeurs de parapharmacie que l’on trouve dans les vitrines commencent à susciter l’intérêt des pharmaciens. En tout cas, celui de ceux susceptibles d’être concernés, les titulaires d’officines placées dans des lieux à fort passage, dans des gares ou aéroports, dans de grands centres commerciaux par exemple.
Pouvoir proposer des produits à toute heure de la journée et de la nuit représente en effet dans certains cas un véritable atout, un service que l’on peut apporter au client, même s’il est purement commercial. La parapharmacie qui se vend bien dans ces automates est essentiellement liée aux produits intimes, les préservatifs, ceux relatifs à l’hygiène féminine, les tests de grossesse ou encore les produits pour bébés. Certains produits d’hygiène comme les brosses à dents pour les professionnels itinérants peuvent aussi y être intégrés.
Pour les pharmaciens, c’est une façon de décharger l’équipe de la vente de ces différents produits. Et surtout, cela représente une opportunité de développement commercial intéressante. « Des pharmaciens ont fait le test d’installer deux types de tests de grossesse dans leur distributeur, l’un sous une marque connue et plus chère, l’autre moins connue et moins chère », explique Frédéric Lemaire, directeur commercial de Retinco, distributeur de la Petite Parapharmacie. « La marque sort plus facilement, ont-ils constaté. » D’où des marges qui peuvent être intéressantes.
Modèle économique mûrement réfléchi
Néanmoins, le modèle économique qui sous-tend l’installation d’un tel distributeur doit être mûrement réfléchi. Pour Clément Dupont, responsable commercial de DA 24 Concept, nouvel acteur sur ce marché, « il y a beaucoup de variables à prendre en compte, la situation géographique, la visibilité notamment ».
Le CA additionnel qu’il est possible d’en espérer va de 1000 à 2000 euros en moyenne, avec des pointes jusqu’à 4 000 euros dans les cas où les officines sont particulièrement bien positionnées, dans une gare par exemple. Une fois le potentiel bien identifié, l’assortiment de produits correctement établi et renouvelé, le type (et le coût) du distributeur choisi, la rentabilité est de mise.
Le choix est relativement limité, peu d’acteurs sont sur ce marché (voir encadré ci-contre), mais c’est un choix sans doute plus facile à faire que dans d’autres domaines, les technologies de ces distributeurs automatiques étant simples comparées à d’autres automates que l’on trouve à l’intérieur de l’officine.
Dotés de vitrines suffisamment grandes pour une bonne exposition des produits, de systèmes de climatisation, de sécurité (alarme, vitrage anti effraction etc…) et d’alimentation automatique, ils apportent parfois une valeur ajoutée technologique en offrant par exemple le paiement sans contact ou via les puces NFC (contenues dans les téléphones mobiles), ou encore un écran permettant un lien avec le site internet de la pharmacie. Pourquoi pas dans certains cas disposer d’un système de consigne, du « click and collect », que Retinco propose en option, pour l’instant assez peu demandée, constate Frédéric Lemaire.
Surveiller l’assortiment
Les contraintes que représentent les automates de façade sont limitées, mais elles existent, vérifier qu’ils s’intègrent bien dans la façade au moment de les installer, travailler et surveiller l’assortiment de produits et s’assurer que le distributeur est bien alimenté (la programmation de l’implantation des produits peut se faire par le logiciel de l’automate). Les coûts de maintenance doivent être également intégrés dans les calculs des pharmaciens, ils représentent à titre d’exemple au moins 40 euros par mois chez DA 24 Concept.
Article précédent
La concurrence fourbit ses armes
Article suivant
Pourquoi les DM doivent rester en pharmacie
Les laits font de la résistance à l’officine
La para, c'est quoi ?
Quand la para surfe sur le Web
Soins, hygiène, beauté, les stars de la para
La concurrence fourbit ses armes
Vendre de la para 24 heures sur 24
Pourquoi les DM doivent rester en pharmacie
Comment la nutrithérapie a gagné ses lettres de noblesse
« chaque point de vente emploie un pharmacien »
Près de 40 % du chiffre d’affaires
Médicaments chers : poids lourds de l’activité officinale
Les concentrations continuent
Hygie 31, Giropharm : grandes manœuvres au sein des groupements
Valorisation et transactions en 2023
La pharmacie, le commerce le plus dynamique de France
Gestion de l’officine
Télédéclarez votre chiffre d’affaires avant le 30 juin