Si la pharmacie reste un des lieux historiques où l’on peut se procurer un produit de parapharmacie, elle doit depuis 30 ans composer avec un ensemble de concurrents aux profils divers.
Le marché de la beauté et des soins de la peau se partage ainsi entre les enseignes spécialisées de type Parashop ou Nocibé, les parapharmacies indépendantes et les parapharmacies développées par les enseignes de grande distribution. Alors que les parapharmacies indépendantes situées en centre-ville sont en perte de vitesse, les parapharmacies proposées par les hypermarchés montrent une santé florissante.
Sur le segment de la diététique, la pharmacie partage le marché avec les magasins bio. D’autres segments, comme le matériel orthopédique ou la puériculture, sont proposés par des enseignes spécialisées.
Enfin, l’e-commerce est devenu un moyen de consommation incontournable dans notre société. La parapharmacie bénéficie largement de cette nouvelle démarche séduisante et rapide. Estimé à environ 150 millions d’euros, le chiffre d’affaires de la parapharmacie en ligne devrait logiquement progresser au cours des prochaines années.
Sur la Toile, de nombreux acteurs s’affrontent. Parmi eux, on retrouve les vendeurs traditionnels de parapharmacies, dont les pharmaciens d’officine qui peuvent s’appuyer sur des plateformes de ventes comme 1001pharmacies.com.
Un marché stratégique pour les pharmaciens
La parapharmacie regroupe l’ensemble des produits de santé qui ne répondent pas à la définition du médicament. On différencie quatre ensembles principaux, dont la cosmétique et dermocosmétique, l’hygiène, la diététique et les dispositifs médicaux. La croissance du marché de la parapharmacie est globalement positive et progresse de 3,9 % (données 2013), parapharmacie et pharmacie confondues.
En pharmacie, la parapharmacie pesait environ 10 % du chiffre d’affaires en 2015 (basé sur le marché des produits à taux de TVA de 19,6 et 20 %) selon KPMG. Concurrencée sur ce segment non protégé par le monopole, la pharmacie enregistre malgré cela une progression non négligeable.
Dans une étude publiée par « les Echos-Etudes », la parapharmacie était même désignée comme un marché stratégique pour le circuit officinal. D’une manière générale, les officines détiendraient 78 % du marché de la parapharmacie (20 % pour les parapharmacies et 2 % pour internet). Plus précisément, les officines sont présentes sur le marché beauté-hygiène à hauteur de 18 %, le reste de ce marché se partageant entre les grandes surfaces (54 %) et les parfumeries (23 %).
Selon un rapport de l’INSEE en 2012, les pharmacies ont réussi à récupérer des parts de marché, notamment sur le segment de la petite enfance, secteur pour lequel le conseil officinal reste plébiscité. Sur le marché de la diététique et des dispositifs médicaux, les officines captent respectivement 59 % et 30 % du marché (source Insee2012).
Un chiffre d’affaires encore concentré sur la cosmétique
Selon le dernier baromètre IRI réalisé pour « LSA », la beauté (cosmétique) reste majoritaire en terme de ventes et représente 51,4 % du chiffre d’affaires des parapharmacies en valeur (un produit vendu sur deux est un produit cosmétique). Les ventes d’hygiène et beauté dans les parapharmacies de grandes surfaces ont enregistré une croissance de 5 % (5,5 % en valeur et 6,7 % en volume) entre janvier et septembre 2015. Malgré une progression constante, les produits pour bébés restent les moins représentés dans ces points de vente.
Les clés du succès : la bataille des prix
L’exemple le plus marquant (et aussi le plus effrayant) illustrant le succès des parapharmacies est sans aucun doute celui de Leclerc. En 2014, ce dernier estimait détenir 7,5 % de parts de marché de la parapharmacie en valeur, et affichait un taux de croissance de + 12 % par rapport à 2013 (285 millions de CA).
Un certain nombre de facteurs peuvent expliquer cette progression. D’une manière générale, la demande en cosmétologie s’est largement développée avec un élargissement de la cible. Les hommes et les adolescents sont devenus une cible marketing non négligeable, même si les femmes restent un public privilégié.
Avec des surfaces de vente de 150 m2 en moyenne, les parapharmacies proposent un nombre de références inégalable. Pour la grande distribution, la facilité d’accès est également un énorme avantage. Les parapharmacies sont localisées dans les galeries marchandes et bénéficient du flux de clientèle des hypermarchés.
L’explosion du nombre de points de vente (environ 800) a également contribué au développement de ces magasins spécialisés. En 25 ans, Leclerc a créé à lui seul plus de 200 points de vente de parapharmacie (entre 1989 et fin 2014) sur l’ensemble du territoire français (et même à l’étranger).
Autre facteur et non des moindres, la politique de prix. Au fil des années, les parapharmacies ont réussi à séduire les clients avec des prix attractifs, se forgeant la réputation d’être moins chères que les pharmacies, à produit identique. Cette stratégie gagnante s’est appuyée sur des campagnes de communication incisives.
Les parapharmacies rêvent de santé
Les parapharmacies ont finalement toujours copié les pharmacies. Elles ont repris ses codes, en terme de couleurs, de référencement et d’équipe. Pour marquer leur orientation en santé et s’inscrire dans une logique sanitaire, elles ont choisi de distribuer des marques leaders en dermocosmétique comme La Roche Posay ou Avène, connues et appréciées par les clients.
Aujourd’hui, grâce à la phyto-aromathérapie, les compléments alimentaires et les dispositifs médicaux de classe I et II, elles arrivent même à contourner le monopole des pharmacies en proposant des produits de premier recours (contre la toux, les douleurs articulaires, les hémorroïdes…).
Mais les parapharmacies ont surtout compris le rôle essentiel du conseil, par des professionnels légitimes et formés. Proposer des prix alléchants ne suffit pas. Le pharmacien, qu’il soit en officine ou en parapharmacie, reste un repère pour les consommateurs. Les dirigeants comme Michel Édouard Leclerc l’ont bien compris et savent mettre en avant la caution « docteurs en pharmacie ».
D’autres professionnels spécialisés interviennent auprès du pharmacien, comme les préparateurs, les esthéticiennes ou les diététiciens. Selon cette même logique, les parapharmacies ont intégré la formation continue, soit par les laboratoires fabricants, soit par des organismes externes, qui contribuent à la satisfaction du client à la stimulation du chiffre d’affaires.
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